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Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane

Sujet: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   23.12.21 2:04
Leksander Inklings
House of Memories
Leksander Inklings
J'ai raconté : 96 fois ma vie et j'ai : 43 ans. On dit de moi que je ressemble à : Michael Fassbender. . C'est cool ! Sinon dans le passé j'étais : J.R.R. Tolkien . Dans le coin, j'habite à : dans le vieux quartier . Pour occuper mes journées, je suis : directeur/conservateur de la Santa Barbara Library. et je remercie : wild. . J'ai rejoint le forum le : 31/10/2021

  
Jane Thompson
« Take me to that happy place of which you told me long ago. »
Il devait être aux alentours de quinze heures trente à la bibliothèque de Santa Barbara. Comme à son habitude, l’endroit était calme, seuls quelques crissements de pages et chuchotements brisaient poliment le silence. Les vacances de fin d’année approchaient ce qui rendait les lieux moins fréquentés, bien que de sévères érudits continuaient à plancher sur leurs futurs examens. D’ailleurs, ils pouvaient compter sur le directeur des lieux, qui avait passé son début d’après-midi au milieu des allées, renseignant les personnes qui en avaient besoin et échangeant sur des projets de fin de semestre avec certains étudiants. Leksander avait toujours cette fibre enseignante bien qu’il n’en faisait plus son métier, et il prenait toujours plaisir à aiguiller des jeunes qui avaient bien compris qu’il savait le faire.

L’anglais ne s’attarda cependant pas plus dans la grande halle, et regagna son bureau pile à l’heure pour un rendez-vous téléphonique qui dura une vingtaine de minutes. Vingt minutes, mais, tout en étant au téléphone, il avait eu le temps de ranger quelques livres dans les étagères de la pièce, annoter des titres d'oeuvres auxquels il pensait, retirer son veston, sourire en apercevant le programme du théâtre sur son bureau, et perdre le fil de la conversation au moins trois fois. C’était probablement quelque chose qui devait être énervant pour ses interlocuteurs, mais Leks avait toujours du mal à rester en place quand il était au bout du fil. D’autant plus qu’il n’était même pas concerné directement par cette réunion, c’était simplement une discussion administrative entre deux autres directeurs de bibliothèque de l’État au sujet d’un transfert de livres que Santa Barbara devait garder quelques jours. Il avait déjà donné son accord, après ça, il avait vaguement écouté la conversation de ses deux collègues.

Quelques minutes après avoir raccroché, Leks posa une main sur son moleskine, prit son stylo qui était à ses côtés ainsi que le livre qu’il (re)lisait à ce moment-là, puis il s’installa sur le sofa qui était sous les fenêtres de son bureau. Il ne tarda pas à ouvrir le recueil, tout en reprenant le passage où il s’était arrêté. Il se replongea presque instantanément dans les poèmes et récits qui relataient le mythe de Tristan et Yseult*, beaucoup ne portaient aucune signature ni même une mention d’auteur, mais cela ne faisait que rendre la légende plus belle aux yeux du passionné qui les avait entre les mains.

Leksander posa doucement le texte sur la petite table devant lui pour continuer sa lecture alors qu’il passait ses doigts derrière son nœud de cravate pour pouvoir le défaire et libérer son col qu’il déboutonna par la même occasion. Il ne se leurrait pas beaucoup, il savait qu’il allait sûrement rester jusqu’à la fermeture de la bibliothèque et peut-être plus, penché sur ces lignes alors autant qu’il se mette un peu plus à l’aise. Il s’allongea d’ailleurs sur le sofa, avec le livre au-dessus de sa tête, à hauteur de ses yeux, déjà bien absorbé dans l’époque médiévale de ces deux protagonistes.

Quand on frappa à la porte de son bureau, Leks sursauta en ouvrant les yeux. Il s’était probablement endormi à peine quelques instants, le bouquin sur le torse, et l’esprit ailleurs. Il se redressa sur ses coudes en regardant autour de lui les sourcils froncés, l'air perdu avant de répondre enfin à Clara, qui apparaissait derrière la porte qu’elle ouvrait.

« Excuse-moi de te déranger dans… ton travail ? – dit-elle en riant doucement – Il y a une personne qui s’est présentée pour un accès aux archives, et elle a mentionné ton nom. Si jamais tu souhaites prendre le temps d’aller la saluer dans ton emploi du temps chargé. »

Depuis un peu plus de trois ans, maintenant, Leksander avait embauché Clara à la bibliothèque. Ils s’étaient très vite bien entendus, probablement parce que la jeune femme évoquait chez l’anglais le souvenir de ses sœurs. Notamment la plus jeune, elles avaient le même humour et c’était d’ailleurs pour ça qu’il secouait la tête en souriant à la réflexion de son employée. Il la remercia tout en se redressant, encore engourdi par son bref sommeil.

Il attendit que Clara referme la porte pour se décider à se lever, piqué par la curiosité. Leks passa une main sur son visage avant de retrousser les manches de sa chemise sur ses bras, l’air pensif. Il se demandait qui pouvait bien penser à mentionner son nom avant d’accéder aux archives. Il y avait bien un prénom qui revenait dans son esprit, depuis quelques jours d’ailleurs, mais il essayait de ne pas espérer vainement, après tout, elle devait avoir plus important à faire. Plus rationnellement, et à contrecœur, il se disait que c’était peut-être une connaissance ou un ami professeur.

L’anglais referma la porte de son bureau derrière lui puis, fit quelques mètres pour atteindre celle des archives. Il regarda sa montre qui affichait seize heures quarante, et pouvait déjà constater au loin, que la salle principale s’était déjà vidée, même si la fermeture n’était que dans deux heures ce jour-là. Leksander passa alors la tête dans la pièce des archives avant d’avancer en silence, les étagères pleines et les casiers remplis formaient également des allées qui ne lui permettaient pas de voir de silhouette à première vue. Il glissa doucement ses mains dans les poches de son pantalon de costume, il était d’ailleurs resté en simple chemise, ne remettant ni sa cravate, ni son veston, et ne reboutonnant pas son col, ce qui lui donnait une allure un peu plus décontractée avec ses manches retroussées en prime. Discrètement, il avançait en regardant dans chacune des allées, en quête de cette dite personne qui avait donné son nom, toujours avec un espoir intérieur d’avoir eu tort sur le fait qu’elle ne reviendrait pas.


* le titre de ce rp est une citation de The Romance of Tristan and Iseult de Joseph Bedier. :l:


Dernière édition par Leksander Inklings le 03.01.22 15:16, édité 1 fois
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   23.12.21 22:01
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Un pull léger en mailles tricotées finement, un médaillon pendait au cou de notre jeune généalogiste et plus particulièrement à la naissance de sa petite poitrine. Ce pendentif était en fait un camée ancien que notre Jane chérissait énormément.
Les temps évoluaient progressivement vers les profondeurs de l’hiver, et même si Santa Barbara était une ville où la chaleur dominait, il arrivait quelques fois que les jours soient plus frais.
Jane était rêveuse ces derniers temps car il lui arrivait de repenser à ce repas partagé avec le conservateur de la bibliothèque. Une semaine s’était écoulée depuis leur rencontre, mais rien n’avait pu les repousser l’un vers l’autre. La jeune américaine se perdait elle-même à tenter de l’apercevoir le matin, en se disant que peut-être Leksander allait passer devant l’agence pour pénétrer dans la bibliothèque. Mais non. Rien de tout ça.

Les dossiers de Jane avançaient au ralenti car nous étions au mois de décembre et les fêtes arrivaient à grand pas. Les successions se voulaient tempérées par les congés de chacun. La jeune généalogiste en payaient légèrement les frais parce que la motivation n’était pas ce qui lui manquait. Pour le reste, ses parents avaient commencé à l’enquiquiner sur la réception. En effet, Jane était toujours la bienvenue chez ses parents malgré leurs différents au sujet du handicap. Pour sa part, elle avait ce sentiment, comme beaucoup de jeunes gens de son âge, que ses paternels n’avaient guère compris son mode de vie. Elle se sentait incomprise et modérait le plus souvent ses paroles pour que ses ascendants s’en satisfassent.
Ses désirs se tramaient bien ailleurs, au delà des fêtes de fin d’années et de toutes ces fioritures qui pouvaient s’adonner tout autour de sa personne.
Et même si à Versailles, on aimait organiser des banquets fantastiques autour de chants et de danses en tout genre, Jane ne pouvait pas dire que sa vie ressemblait à cette routine rocambolesque qui bouillonnait à la cour de France au XVIII ème siècle.

Nous étions un vendredi, et Jane pouvait compter sur la réunion hebdomadaire qu’elle devait tenir en compagnie de ses collègues et associés. Jacques était présent, ainsi que les autres avec qui notre jeune généalogiste travaillait beaucoup moins. Chacun présenta rapidement son actualité, concluant que les affaires étaient légèrement en baisse ces temps-ci. Jane exposa ses dossiers comme une bonne écolière, insistant sur le fait que ses avancées sur la famille Campbell avait bien avancé. Elle avait retrouvé les ancêtres d’un client et souhaitait se rendre à la bibliothèque pour tracer une histoire autour de ces protagonistes. L’un de ces gens avait été un acteur de cinéma dont la vie hollywoodienne avait sans doute eu un essor fulgurant jusqu’à l’arrivée d’une retraite méritée à Santa Barbara…
Les collaborateurs furent unanimes, les réponses aux questions de leur collègue étaient sûrement à la bibliothèque. Jane acquiesçait sans révéler le secret qu’elle conservait dans sa petite tête depuis quelques jours. Et même si elle souhaitait revoir Leksander, l’idée basculait en traque à l’échéance des jours qui défilaient.
La réunion se termina en fin d’après-midi et Jane s’empressa d’emporter son dossier pour la direction de la bibliothèque. Elle ne pouvait pas nier qu’elle craignait de revoir le conservateur, parce que cela faisait quelques jours qu’elle espérait un retour de sa part, en toute amitié bien sûr. Elle s’était même demandée si elle n’aurait pas dû lui offrir ce fameux livre… Lui qui avait été si avenant, pourquoi n’était-il pas passé à l’agence pour boire un café ?

Jane glissa son sac derrière son dos en agrippant bien chacune de ses bretelles aux poignets de part et d’autre du dossier. Elle salua rapidement ses collaborateurs en sortant de l’agence. Son coeur battait à une vitesse accélérée, comme une poussée d’adrénaline. Notre jeune généalogiste tentait de ne pas attendre quelque chose de cet homme, tout simplement parce qu’elle savait par avance qu’elle ne possédait pas le profil d’une femme valide, et parce qu’elle ne souhaitait émettre de faux espoirs sur une relation. Mais dans tous les cas, elle pouvait se permettre de fantasmer sur Lui tout en restant raisonnable.
Le fantasme allait au-delà du sexe, c’était une manière d’imaginer Leksander dans un contexte romanesque. Peut-être à la place de Tristan et Iseult. Peut-être à la place de Jacques et Rose. Peut-être à la place de Roméo et Julette… Bref, elle aurait pu s’imaginer dans n’importe quelle histoire, du moment que Lui se trouvait là. Les rêveries s’endeuillèrent quand la jeune femme entra dans la bibliothèque. Elle retira son manteau épais pour le poser à l’arrière de son fauteuil, laissant vu sur ce pull précédemment décrit. Jane portait un semblant de short aux motifs carrelés de manière raffinée, le tout s’accordait dans un marron d’automne. Un collant noir dont l’opacité se voulait importante lui permettait de protéger ses jambes des basses températures. En effet, notre généalogiste ne pouvait s’appuyer très longtemps sur celles-ci, et ne les sentait que très faiblement. Mais cela rendait indispensable que celles-ci soient protégées.
« Bonjour Madame, je souhaite me rendre aux archives. Le conservateur me connaît et acceptera ma venue sans problème…  »
Voyant la jeune femme en fauteuil roulant, la personne de l’accueil avait l’air de ne pas s’opposer à sa visite et lui annonça l’accès à l’ascenseur. Jane la remercia avec un grand sourire, emboitant ainsi le pas vers cet endroit qu’elle connaissait déjà très bien.
L’ascenseur la déposa à l’étage indiqué alors qu'elle commençait lentement à stresser. Son coeur frappait quelques fois plus fort que d’habitude. Elle craignait de Le croiser parce qu’elle avait aucune idée du discours à lui tenir.

La chaise roulante pénétra dans les antres de la bibliothèque, poussant notre généalogiste vers ses recherches. On a tous cette image des hautes et larges étagères pour définir les archives. La bibliothèque de Santa Barbara ne faisait pas mentir ce mythe. Les allées étroites ne laissaient pas beaucoup de place à notre généalogiste pour y glisser son fauteuil. Elle arriva à attraper quelques livres et recueils anciens qu’elle posa sur ses genoux. Il y avait tout de même des tables ici et là pour pouvoir étudier les mystérieuses pages de ces reliques anciennes. Jane posa un à un les ouvrages sur une table qui s’apparentait à un bureau, constatant qu’ils avaient pensé aux personnes à mobilité réduire puisqu’aucune chaise venait l’empêcher de glisser ses jambes sous la table.. La jeune femme sortit un calepin et un crayon pour griffonner des notes sur une feuille vierge.

L’heure tournait progressivement et Jane en fit abstraction parce qu’elle était complètement absorbée par ses recherches. Notre jeune généalogiste arriva tant bien que mal à dépeindre le quotidien des protagonistes qui composaient son dossier. On pouvait voir à côté de son carnet de note le portrait en noir et blanc de ces gens. Jane décrivait peu à peu l’époque et le contexte liés à ces personnes. Elle trouvait ces choses fascinantes, le doigt pointé sur des informations importantes gravées dans le papier usé… Le silence avait doucement fait sa place dans ce lieu si mystique et riche en histoire. Jane aimait cette sérénité, au point qu’elle n’avait pas encore remarqué que l’homme qu’elle cherchait faussement à éviter était en fait tout près d’elle…
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   24.12.21 2:47
Leksander Inklings
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J'ai raconté : 96 fois ma vie et j'ai : 43 ans. On dit de moi que je ressemble à : Michael Fassbender. . C'est cool ! Sinon dans le passé j'étais : J.R.R. Tolkien . Dans le coin, j'habite à : dans le vieux quartier . Pour occuper mes journées, je suis : directeur/conservateur de la Santa Barbara Library. et je remercie : wild. . J'ai rejoint le forum le : 31/10/2021

  
Jane Thompson
« Take me to that happy place of which you told me long ago. »
Cela faisait sept jours maintenant que Leksander et Jane s’était retrouvés dans ce restaurant face au Granada Theater. Sept jours, six nuits, c’était bien assez pour que l’anglais ne ressasse encore et encore les instants de cette entrevue. Il n’était étrangement pas surpris par le fait de penser à cette jeune femme aussi souvent, bien qu’il tentait de se résonner à chaque fois qu’il imageait son visage, en revanche, il était étonné de ne pas l’avoir revue depuis. Il avait bien peur d’avoir transformé ses espoirs en désirs et ses désirs en rêves. Un passage littéraire précis sur le sujet lui revenait en tête, tiré de Macbeth précisément et ce, à chaque fois qu’il était prêt à se présenter à l’agence voisine à la bibliothèque : « Stars, hide your fires; Let not light see my black and deep desires. ». Nul besoin de dire qu'elle représentait la raison de ces dits désirs. Il écoutait alors sa raison, lui disant qu’il n’allait pas nourrir l’espoir ridicule qu’elle s’intéresse à un homme sorti de nulle part, et qui plus est, hors de sa tranche d'âge, ce qui pouvait être un argument de poids dans les ressentis de chacun. C’était difficile de chasser son naturel qui le poussait à vouloir la contacter dès qu’il trouvait quelque chose qui lui faisait penser à elle, mais il ne voulait pas risquer de la faire disparaître en tentant une approche qu’elle jugerait déplacée.

Toutes ses pensées contradictoires l’avaient emmené sept jours plus tard, à une heure bien précise, où il déambulait calmement dans les archives en quête d’une personne dont il n’avait même pas le nom. Ce fut au détour d’une énième allée qu’il aperçut la silhouette qu'il avait secrètement voulu voir. Sa silhouette, qu’il reconnue rapidement au vue du sourire qui se formait sur son visage. Tous les pours de son esprit écrasaient les contres, et une nouvelle fois, cela ravivait des sentiments qu’il s’acharnait à éteindre.

Demeurant silencieux, il avança sur la droite de la jeune femme pour s’arrêter à quelques pas d’elle. Leks s’appuya contre une des étagères présentes, ses mains toujours dans les poches de son pantalon. Il resta quelques longues secondes à l’observer travailler, penchée sur ses notes qu’elle rallongeait au fur et à mesure de sa lecture. Ses yeux détaillaient soigneusement les traits concentrés qu’elle affichait et il profitait de cet instant, où elle ne sentait pas sa présence, pour se convaincre un peu plus qu’il la trouvait ravissante. Égoïstement, il garda cette image d’elle, contenant également la joie qu’il ressentait du fait de la revoir, avant de finalement faire entendre sa voix, qui ne fut pour autant pas très forte :

« Et elle offrit finalement le plaisir de sa présence à nouveau. »

Un fin rire avait accompagné sa phrase volontairement récitée théâtralement, avant de hausser les sourcils, voyant la généalogiste sursauter à ses mots. Il se redressa pour s’avancer vers elle en souriant, sortant finalement les mains de ses poches.

« Je ne voulais pas te faire peur, pardonne-moi. »

Instinctivement, dans un geste qui se voulait rassurant, il effleura le bras de la jeune blonde de ses doigts, perdant son regard sur la peau immaculée de son cou lorsqu’elle se tourna vers lui à son approche. Ses yeux furent guider par le pendentif qui longeait son décolleté et se posèrent sur le galbe timide qu’offrait la tenue qu’elle portait. Cela ne dura qu'un court instant, mais Leksander força rapidement ses iris bleus à soutenir ceux en face de lui. Un contact qui l’électrisa plus qu’il ne l’aurait imaginé, il n’osait pas d’ailleurs penser à ce que cela aurait été s’il avait touché sa peau et non son vêtement. Si bien qu’il reprît sa main assez rapidement, ne voulant pas paraître inconvenant, mais surtout pour ne pas déjà perdre quelconque contenance qu’il pouvait avoir. Il étiola alors quelques mots, essayant de ne pas sembler troublé :

« Je suis ravi de te revoir, Jane. On est venu me dire que quelqu’un m’avait mentionné mais… »

Il tourna alors son regard vers les archives choisies par la jeune femme.

« Je viens te déranger dans ton travail, il semblerait. »

Un faible sourire fit son apparition sur ses lèvres, il était partagé entre l’euphorie naissante que lui procurait la présence de Jane ici, et la réalité plus brute qu’elle était ici seulement pour travailler. Il ne savait plus comment interpréter sa venue, bien qu’il était dans le fond un peu déçu en considérant la seconde version.

Reprenant alors un rôle qui lui paraissait être le plus convenant face à elle, il survola les livres et dossiers qu’elle avait choisis. Peut-être qu’au moins, elle n’avait pas perdu l’envie de discuter Lettres avec lui, à défaut de s’épancher sur d’autres sujets ou de partager ses ressentis.

« Tu as trouvé tout ce qu’il te fallait ? – il tapota doucement une couverture d’un des ouvrages présents – Je crois savoir qu’il y a des annexes annuelles pour cette décennie-là, si tu le souhaites. »

Il pencha alors la tête vers elle, profitant de pouvoir à nouveau replonger son regard dans le sien, depuis une semaine maintenant. Cette sensation lui avait manqué, c’était étrange et impossible à décrire, mais elle réussissait à l’englober dans une bulle de chaleur qui lui aurait fait perdre toutes notions et il ne demandait qu’à s’égarer.  


Dernière édition par Leksander Inklings le 03.01.22 15:16, édité 1 fois
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   24.12.21 22:04
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Le monde s’évaporait progressivement, pour ne pas dire que la majore partie des visiteurs étaient déjà dehors. Les étudiants avaient plié bagages, autant que les mères de famille en compagnie de leurs enfants. Chacun avait validé son prêt de livres ou de CD à l’accueil avant de disparaître dans les méandres de cette vie bouillonnante.
A contre sens de toute cette population en mouvement, Jane était fixée dans ses recherches et lovée dans les qualités du silence. Enfin ça, c’était jusqu’à ce que son conservateur vienne la surprendre. D’ailleurs, il en fit assez pour que la jeune femme sursaute et vint à se redresser au fin fond de sa chaise roulante. Elle leva les yeux vers celui que son inconscient attendait avec impatience, pour ne pas parler d’histoire de coeur. Ses yeux brillants trahissaient ses émotions, elle qui avait espéré le croiser par hasard.
Cette déclaration qu’il venait de dire, c’était une tournure théâtrale certes, mais pas que. Elle, elle était vaincu. Son rire accompagna celui de l’homme divinement dressé devant elle. Jane répondit avec une petite impulsivité, comme pour le piquer légèrement. C’était une simple taquinerie et elle le déclara sur le ton de l’humour.
« Tu ne voulais pas me faire peur, mais… tu l’as fait avec brio ! »

Notre généalogiste ne sentit que trop peu ce geste innocent qui venait de l’effleurer, mais ce fût assez pour la faire frissonner. Cette drôle de sensation lui creusait furtivement les reins pour remonter le long de sa colonne vertébrale. Ce genre de manigance aurait presque pu la refaire marcher, parce que cela provoquait des sensations dont elle n’avait guère l’habitude de vivre… Leksander lui informa qu’on l’avait prévenu d’une présence en ces lieux. Cela accola un sourire sur le visage de notre généalogiste. Finalement c’était lui qui avait craint, alors elle ajouta sans honte.
« Monsieur, c’est vous qui avez eu peur en premier ! Si j’avais eu connaissance de ces faits, j’aurai soutenu des arguments plus tangibles pour vous déloger de votre écritoire plus tôt ! »
Jane jouait ce jeu théâtrale en se tournant face à Lui. Son regard malicieux taquinait avidement celui de son interlocuteur, un sourire moqueur. Oui, elle le narguait parce qu’une semaine s’était écoulée sans que rien ne les rapproche à nouveau…  

Alors que Lui croyait que son motif était le travail, il tentait de revenir au sujet principal. Jane camouflait ses émotions tant qu’elle le pouvait mais il fallait bien avouer qu’elle était très heureuse de le retrouver. Cet homme ne la laissait pas indifférente, c’était certain. Elle lâcha lentement son crayon avec lequel elle avait tant griffonné sur le papier. Son regard se perdit un instant sur les détails qui composaient notre conservateur. Elle remarqua furtivement que quelques boutons de son col étaient détachés. Jane le trouvait si élégant et presque séduisant dans cette tenue classe et décontractée. Si son esprit avait pu l’influencer sur ses paroles, elle lui aurait proposé de partir d’ici au plus vite pour se retrouver dans les mêmes conditions que leur première vraie rencontre…
Mais elle n’en fit rien, revenant à la réalité qui s’invitait à eux. Leksander s’intéressait à ce qu’elle faisait alors Jane tenta de répondre en reprenant son sérieux.
Si seulement il savait ce qui se tramait à l’intérieur de son corps, et peut-être de son coeur, il comprendrait qu’elle n’était pas seulement présente pour le travail. Elle ne répondit pas quand il osa dire qu’il venait la déranger. C’était complètement faux. Elle était là depuis déjà une heure, et il était peut-être nécessaire de faire une pause.

Leksander se trouvait tout près d’elle lorsqu’il posa sa main sur la couverture d’un registre. Leurs yeux se cherchaient inévitablement. Jane tentait de ne pas se laisser intimider et répondit avec une voix plus douce et apaisée.
« Oui, je veux bien les voir... »
Sept jours et six nuits. C’était soit disant le temps qui les avait séparé, mais quand le jeune conservateur revint avec les ouvrages contre sa poitrine, notre généalogiste n’avait plus cette impression de malaise suite à l’asbence. Les regards qu’ils s’échangeaient suffisaient à croire que les choses étaient reprises de là où elles avaient été laissées.
Jane reprit doucement la parole pour présenter son projet.
« J’ai retrouvé les ancêtres d’un client. Et pour lui présenter le dossier, j’ai besoin de remettre les choses dans leur contexte pour qu’il puisse imaginer la vie que pouvait avoir ses aïeux. »
Notre généalogiste se laissait peu à peu aller à l’odeur de ce parfum masculin qui lui chatouillait les narines. Elle s’en imprégnait malgré elle, faible à cet appel des sens.  Elle redécouvrait lentement les détails de ce visage qui l’avait envoûté au restaurant : ses yeux divinement bleus, ses lèvres et sa voix… Il y avait aussi ses mains sur le papier ancien. Jane étudiait toutes ces choses qui intérieurement la faisaient craquer. Mais Lui ne voyait sans doute pas les choses comme cela. Jane ne devait être qu’une relation platonique et amicale. Voilà tout.

Assis l’un à côté de l’autre, la jeune généalogiste pointait les différentes personnes d’un arbre généalogique finement dessiné. Elle pointa la mine de son crayon sur plusieurs protagonistes qui ont vécu dans les années 1900. Ces individus se distinguaient essentiellement par des moustaches parfaitement taillées, des costumes droits et un regard profond à l'instar des photographies usées par le temps. Jane aimait beaucoup ces images parce qu’elles étaient des souvenirs indélébiles si difficile à trouver.
« L’un de ces hommes travaillaient dans le cinéma… Sa maison, ici à Santa Barbara, n’était qu’un pied-à-terre. Quand à l’autre, celui-là, il était barbier dans une des plus anciennes rues de la ville. »
La voix de Jane se mariait avec le murmure, comme si que ce dossier était un secret bien gardé. Elle était en train de le confier à son conservateur avec un grand discernement. Doucement, elle pointa de la main droite la rue sur le grand registre que Leksander venait d’ouvrir devant eux. Avec grande minutie, Jane traçait des lignes invisibles sur les lieux où ses personnages ont pu se rencontrer. Sans mégarde, les doigts de sa main gauche touchaient peu à peu ceux de Leksander qui se trouvaient non loin de là. Quelques secondes se passèrent avant qu’elle ne se rende compte de ses gestes. Étrangement, elle ne bougeait plus, de peur qu’il ne la repousse ou bien… qu’il lui fasse remarquer ses gestes déplacés.
Il ne se passait pas grand-chose en réalité, leurs doigts se frôlaient avec douceur pendant que la jeune femme commentait les idées qui fleurissaient à l'imagination de son dossier.
« Je pense que ces jeunes gens ont dû se côtoyer en fréquentant cet endroit. »
Jane venait de pointer le fameux théâtre non loin d’ici, et parlait comme pour combler un malaise qui n'en était pas un. C'était là où ils s'étaient rencontrés pour la première fois, il y a sept jours... Son visage se retrouva face à celui de Leksander.
« Tu vois ? »
Murmura-t-elle, un peu désarçonnée.
Ses yeux s’attachaient à ce regard bleu. Notre homme semblait si près d’elle, et si loin à la fois… Jane était capable de ressentir son souffle, son haleine. Il aurait pu s’en passer des choses à ce moment là, mais seul le silence régnait, suspendu à nos deux individus éberlués.

D’ailleurs, ce n’était pas l’heure de la fermeture ?
Notre chère agent d’accueil n’allait-elle pas se pointer pour rappeler les horaires à nos deux protagonistes ?
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   30.12.21 3:11
Leksander Inklings
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Jane Thompson
« Take me to that happy place of which you told me long ago. »
Il aurait pu rester de longues minutes à l’observer en silence, appuyé contre cette étagère et elle, penchée sur son travail, mais l’envie de se rapprocher était bien plus forte qu’il y cédait sans l’ombre d’un doute. Malgré toute sa bonne volonté à ne pas la déranger, il avait réussi à la surprendre. Cela l’avait amusé, lui arrachant un sourire, alors qu’il se penchait vers elle pour reprendre une place qu’il avait vite appréciée : à ses côtés. Leksander avait tant bien que mal gardé sa contenance quand il se retrouva face à elle, et quelques images de sa peau, saisies furtivement, s’étaient ancrées dans son esprit plus vite qu’il ne l’aurait cru, jusqu’à en vouloir plus. En toute réponse, et pour ne pas trahir son esprit déboussolé, il lui offrit un sourire avant de jauger si sa présence la gênait. La réponse de la jeune femme fit écho à son ton d’entrée en scène, et il haussa légèrement les sourcils alors qu’il accueillait cette petite pique avec humour. Elle aussi avait pensé à venir plus tôt, c’était ce qu’il retenait essentiellement de cette tirade finement jouée.

« Laissez-moi vous dire, Milady, qu’importe l’argument, j’aurais répondu avec hâte. Mais j’imagine que l’art de provoquer la patience est propre aux belles femmes, alors je n’ai aucune raison de vous en vouloir. »

Son accent anglais était évidemment ressorti fortement sur ces mots placés humoristiquement, mais ils n’en étaient pour autant pas moins véridiques. Leksander se rendait compte de l’absurdité de leur réaction respective : chacun avait attendu que l’autre franchisse le pas, se morfondant dans un espoir commun. Il ne savait pas si c’était de la peur, quoiqu’il fût conscient qu’il ne voulait pas s’espérer sur des sentiments non partagés.

Il se força et reprit tout de même un air plus sérieux, reléguant son attention sur ce qu’elle avait déposé sur le bureau en bois. Intérieurement, il brûlait d’envie de savoir si elle ressentait qu’une prémices de ce qu'il, percevait, mais il se focalisa sur les notes manuscrites posées à plat, tentant de ne pas céder alors qu’il sentait son regard sur lui. L’anglais regardait les recueils choisis par la généalogiste et suggéra même de lui en apporter de nouveaux. Il était prêt à l’aider, même si ce n’était pas dans son domaine de compétences, il le faisait surtout pour prolonger l’instant. Il réalisait qu’il reprenait cette quête du temps qu’il avait entamée au restaurant, pour s’éterniser aux côtés de Jane, et ça lui plaisait.

Un simple oui, et il était parti chercher les annexes dont il lui avait parlé, lui confiant qu’il revenait rapidement. Ses doigts attrapèrent plusieurs reliures vernies tandis qu'il inspirait et expirait calmement, comme pour chasser une nervosité qui traduisait son impatience et sa joie mélangées. Il revint quelques secondes plus tard, déjà bien envieux de reprendre leur conversation. Il déposa les deux ouvrages sur l’espace libre qui restait, face à Jane. Lui, il tira un siège pour prendre place à ses côtés, restant tourné majoritairement vers elle, plus que vers la table de travail. Il écoutait son interlocutrice avec attention, posant son regard sur son visage, se replongeant instinctivement dans sa contemplation qu’elle provoquait. Ses yeux souriaient en même temps que ses lèvres dès qu’il croisait ceux de Jane, c’était un réflexe qu’il ne percevait même plus.

Leksander se confondait dans les explications de sa généalogiste à la voix captivante. Les photos d’époque lui étaient familières, bien que ce n’étaient pas ses propres souvenirs, mais bien ceux de Tolkien qui se permettaient une comparaison entre la mode anglaise et américaine du siècle représenté. Leksander ne dit rien, se contentant de partager un sourire en croisant ces portraits sur papier, il était bien trop bercé par le timbre de Jane pour couper le fil mélodieux qu’il produisait.

Il s’était alors penché au-dessus de l’ouvrage pour suivre ce qu’elle énonçait avec minutie. Son bras droit s’appuya naturellement sur le dossier du fauteuil de Jane, pouvant ainsi se rapprocher un peu plus pour suivre ses tracés sur le papier, tandis que son autre main lui tenait la tranche ouverte du livre contenant le plan ancien de la ville pour qu’elle puisse continuer son cheminement à la mine de son crayon. Il reconnaissait quelques noms de rues et bâtiments, dont le barbier qu’elle citait plus tôt, alors il ne manqua pas d’énoncer doucement qu’il était toujours en exercice avec son enseigne d’époque peinte sur le mur de la devanture. Ce n’était sans doute pas une information très pertinente, mais Leks ne s’en formalisait pas, lui, il trouvait ça intéressant après toutes ces années de voir encore ce genre d’institutions.

Son attention bien que grande, fut très vite détournée lorsqu’il sentit les doigts de Jane effleurer les siens. Il regarda alors ce geste anodin, pensant que ce n’était qu’involontaire de la part de la jeune femme qui poursuivait son discours. Mais en voyant qu’elle ne bougeait plus cette main, Leksander se rappela son geste au restaurant, et lui qui n’avait pas réagi assez tôt à son goût. Ce sentiment, il ne comptait pas y faire face une nouvelle fois, alors, toujours intéressé par ce qu’elle disait et ne brisant pas ce huis clos qu’ils formaient, il passa son index sous les doigts fins de Jane, les récupérant délicatement entre les siens, ne les serrant qu'à peine, lui laissant l’opportunité de les reprendre si elle le souhaitait. Il se risquait peut-être au refus de sa part, mais la tentation l’avait guidé et les doux frissons de ce contact le confortaient dans cette approche alors qu’il s’était redressé pour observer une quelconque réaction de la jeune femme. Il fut tiré un bref instant de ce flottement alors qu’elle lui désignait le Granada Theater sur le plan, il n’en fallait pas plus pour que cela fasse écho à leur propre rencontre, et un sourire se forma sur les lèvres de l’anglais à ce souvenir.

Leks releva les yeux vers les siens à l’instant où elle tourna son visage vers lui. Sa tête se pencha doucement sur le côté alors qu’il se fondait dans son regard. La proximité qui s’instaurait entre eux était complice du pouls du conservateur qui s’était accéléré. Il brisa le silence, sur un ton de murmure qui imitait celui de la généalogiste, reprenant ses mots en ne lâchant pas ses iris bleues :

« Je vois parfaitement. »

À l’instant même où il prononçait ces mots, sa main, appuyée sur l’assise de Jane, se détacha pour que ses doigts viennent effleurer la base de sa nuque que ses cheveux courts laissaient dégagée. Une caresse frôlée, qui se poursuivit jusqu’à ce que les pointes blondes se fondent entre les phalanges de l’homme qui se laissait guider par l’élan de chaleur qui parcourait son corps au simple contact de sa peau veloutée. Il s’emprisonnait lui-même dans ce désir de ne plus vouloir rompre ce toucher et s’imaginait même parcourir du bout des doigts chaque parcelle du corps de la demoiselle.

Ces sentiments, certains lointains mais familiers, d’autres, et c’était là le plus surprenant, inconnus et intenses, l’étourdissaient au point de vouloir s’enivrer un peu plus encore. Il se pencha lentement vers Jane, réduisant qu’un peu plus l’espace qui les séparait. Ses yeux se lovaient sur ses lèvres rosies avant de reprendre leur place désignée, dans ceux de sa généalogiste. Il pouvait sentir son corps entier le pousser vers elle, comme s’il l’appelait indéniablement à venir contre lui. Sa main serra doucement la sienne alors que l’autre continuait lentement ses arabesques invisibles sur sa nuque blonde, puis il combla le dernier espace entre eux, avançant ses lèvres, prêt à les sceller aux siennes, mais un froncement de sourcils le retint une demi-seconde. Ce baiser en suspens se déplaça alors doucement contre le coin de la bouche de Jane, se déposant aux abords de celle-ci. Leksander avait transformé ce contact qu’il voulait plus intime en un geste plus chaste bien que sensuel pour la simple et bonne raison qu’il avait senti une présence non loin d’eux, et qu’il était hors de question pour lui de laisser une tierce personne s’inclure dans ce moment particulier qu’était un premier baiser. Il murmura, encore le souffle contre la peau de la joue de la jeune femme :

« Ne m’en veux pas. »

Il se redressa alors lentement en affichant un sourire confus à Jane avant de se tourner vers l’une des allées qui menaient à la sortie des archives.

« Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi, Clara ? »

Une petite silhouette sortie de derrière une étagère, son sac sous le bras et visiblement gênée.

« Pardon, pardon, je… Je voulais juste prévenir que je partais, tout est bon… Alors je suis venue dire bonsoir, mais j’ai vu que, enfin… Bonsoir ! »

La bibliothécaire afficha un sourire maladroit alors qu’elle faisait un signe de main peu naturel, illustrant bien qu’elle était mal à l’aise, puis elle finit par tourner les talons quand Leksander répéta son « Bonsoir » en riant doucement. Il secoua la tête en reportant son attention sur Jane, dont il avait gardé la main dans la sienne, glissant ses doigts entre les siens. Leks resta un instant silencieux, dans un de ses moments (qui devenaient fréquents) où il la regardait tout simplement, puis il tourna son poignet pour regarder l’heure à sa montre.

« Tu veux peut-être rentrer ? Je garderai tout ça de côté pour que tu reprennes là où tu t’étais arrêtée, ne t’inquiètes pas. »

Il porta le dos de la main de Jane contre ses lèvres, y déposant un baiser tendre avant de se lever en silence :

« Décidément, je ne pourrais jamais m’éterniser avec toi sans qu’on nous dérange… »

Un léger froncement de sourcils le faisait réaliser que c’était la troisième fois qu’on l’interrompait alors qu’il était auprès d’elle, et cette fois-là était pire que les autres évidemment, son corps brûlait encore de l’instant passé et son esprit vagabondait librement au gré de son imagination. L’empreinte de sa peau contre ses lèvres l’avait littéralement hypnotisé qu’il luttait pour ne pas s’en saisir à nouveau.

« Est-ce que je te raccompagne ? »

Il pencha doucement la tête à sa question, il espérait surtout qu’elle ne lui en veuille pas de la tournure soudaine des événements, ou des événements eux-mêmes.
 


Dernière édition par Leksander Inklings le 03.01.22 15:15, édité 1 fois
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   30.12.21 19:11
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Il y a des forces qui attrapent le coeur et les tripes, des forces qui amènent les individus à sortir d’une bulle protectrice ou persécutrice. Violentes et vengeresses, ces forces ne sont que la réponse à l’instinct sauvage et animal, dans le but d’abolir les privilèges et la jouissance des ressources d’une caste immunisée. Elles soulèvent des peuples, des armées et des victimes d’oppression dans l’humilité d’une justice équitable. Elles détruisent l’entrave pour arracher la liberté à l’abjection. Elles se motivent par un retournement des conditions de vie, inversant l’initial par l’aboutissement. Elles se traduisent par le sacrifice, le courage et la bravoure, conduites par des leaders prêts à briser leur vie au prix d’une révolution acharnée. Elles s’assignent dans le discours, le rassemblement, la folie d’un après et la survie d’une époque qui n’est plus. On les déguisent sous le cri d’un lion, la course des chevaux, le combat contre une domination supérieure, la rage d’une justice digne et sans équivoque.

Ces forces, elles couraient dans les veines de Jane à travers un léger mépris, un mauvais souvenir. Mais aujourd’hui, elles pouvaient se traduire par les sensations que la jeune femme vivait face à l’approche de Leksander. Il se tramait dans le corps de notre jeune invalide, des forces nobles et acquittées, prêtes à recevoir l’absolution, repoussant violemment ces cauchemars du passé en échange d’un bonheur indescriptible.
Spectatrice des calamités et des calomnies de l’Histoire, victime de cette dépravation rationnelle et raisonnée, Jane se voyait enfin légitime d’un sentiment nouveau au risque de sentir une nouvelle fois la lame d’un bourreau le long de son cou. C’était cette fois la douceur humaine qui s’affairait sur son grain de peau, là où toute l’origine de son histoire/sa vie prenait son poud. Les yeux de la jeune femme se fermaient à la rencontre de ce contact bénin. Un soupir s’échappa lentement entre ses lèvres, laissant évacuer cette liberté tant attendue depuis des années, des siècles.
La main de Leksander s’accoquinait doucement à la sienne, alors que des frissons prirent possession de notre jeune généalogiste, se mouvant dans des sensations nouvelles et qui n’avaient guère de lien avec l’effroi des temps anciens. Elle se laissait guider dans ce moment presque intime, accueillant ce doux baiser à la commissure de ses lèvres sans y mettre une opposition. Les événements se déroulaient dans les conditions du hasard, se produisant sans résistance à la douceur de ses gestes. Jane recevait ces manifestations sans y participer pleinement, surprise par la direction qu’avait choisi Leksander. Ses yeux s’ouvrirent quelques secondes après l’action, retrouvant le regard de notre conservateur, c’était la première fois que Jane vivait un moment comme celui-là sans en saisir le contrôle. En effet, elle avait appris à être spectatrice et à prendre ce qui était saisissable, l’invitant à rester stoïque face à l’ampleur des événements. Il faut dire que sa profonde imagination avait pensé ces choses là avec tant de frivolité que la réalité n’en paraissait que trop rapide et onirique.
Elle assista sans émettre un son au départ de l’agent d’accueil, tentant de réaliser ce qu’il venait de se passer. Jane comprenait peu à peu qu’un lien particulier prenait le pouvoir sur son corps et sans doute celui de Leksander. Les forces qui les poussaient l’un vers l’autre étaient pour le moment indéfinissables.

Notre jeune généalogiste ressentit quelque chose de particulier quand il lui baisa la main. Cette action évoquait une sensation de légitimité chez elle, au point qu’elle avait cette impression d’être l’objet d’une cour et de convoitise. Enfin, elle percevait l’idée que peut-être Leksander pouvait s’intéresser à elle. Leur intérêt commun pour la littérature était peut-être le fruit de cette passion dévorante, car il fallait se l’avouer, ces forces émanaient d’une source profonde et pure, cérébrale et fantasmatique…

Les joues de Jane s’étaient rosies à l’enchaînement des péripéties qui composaient ce moment à deux, à la réflexion qui se dégageait de son dossier. Notre jeune américaine était bien trop secouée pour être assez lucide au sujet de ses envies. Son corps parlait pour elle, épris par tant de frissons et tremblant de désir pour cet homme qu’elle voyait pour la deuxième fois de sa vie. Il y avait tous ces regards et ces entrevues du passé, mais elles ne valaient rien face à la réalité qui venait se jouer. Jane ne souhaitait pas que les choses s’arrêtent ainsi. Son coeur battait fortement dans sa poitrine, pour ne pas dire qu’il cognait à tout rompre. Lui semblait vouloir prolonger cet instant, et Elle ne pouvait pas nier cette envie partagée. Jane ne souhaitait pas remettre une revoyure à plus tard au risque de se perdre une nouvelle fois dans l’hésitation et la crainte de râter à nouveau cette occasion. Quelques secondes défilèrent avant qu’elle ne réponde franchement, peut-être un peu maladroitement.
« Je… Tu aurais un peu de temps pour boire un thé ?… »
Bousculée, elle en oublia l’essentiel tout en relâchant doucement la main de Leksander pour rassembler ses affaires. Son aide lui avait beaucoup apporté alors elle laissa les registres sur la table pour emporter simplement son calepin et ses crayons. Quand elle boucla son sac pour le mettre à l’arrière de son fauteuil roulant, elle se rendit compte qu’elle n’avait pas précisé le lieu. Son regard ébranlé retrouva celui du jeune homme pour ajouter timidement :
« Enfin… si tu veux bien me raccompagner, je pourrais te montrer ma bibliothèque autour d’un thé... »
Un sourire composait son visage, et bien que Jane ait eu plusieurs conquêtes par le passé, il faut dire que les choses ne s’étaient rarement faites dans une telle spontanéité…
Ces choses en question avaient été plus ou moins prévues, laissant peu de liberté au hasard et à l’improvisation.
Mais aujourd'hui, la jeune généalogiste souhaitait inviter Leksander chez elle pour ne plus être ennuyée par les introspections extérieures. Et puis il fallait avouer que cette première approche était peut-être le signe que les choses pouvaient devenir un peu plus sérieuses. Il était donc préférable de trouver la paix au sein d’une pièce réconfortante…

A la suite de sa proposition, nos deux protagonistes prirent le chemin de l’appartement de Jane. La bibliothèque était maintenant vide alors que notre généalogiste tentait de se rappeler de sa dernière histoire. C’était il y a plus de six mois maintenant, une histoire de sexe avec une jeune femme de son âge. Une histoire bien ficelée avec ses tenants et ses aboutissants, et dont Jane s’était satisfaite pendant quelques mois avant que sa partenaire ne trouve à partir dans un autre État pour raison professionnelle.
Les rencontres sur internet n’étaient pas forcément les plus longues, vouées à n’être qu’éphémères, Jane passait forcément après les « autres » dans la sélection des profils intéressants. Son savoir n’était pas ce qui attirait le plus au regard de ses rencontres. Leksander, lui, semblait s’y intéresser de très près. D’ailleurs, il était très difficile de ne pas attraper sa main pour y entrelacer de nouveau les doigts, mais notre jeune femme resta sage.
Le trajet fût assez court car Jane n’habitait pas très loin. Néanmoins, on peut dire que notre généalogiste se perdait dans ses pensées. Mille questions lui passaient par la tête entremêlées dans le peu de paroles échangées avec son interlocuteur.
Quelques mètres les menèrent enfin au dit-logement. La proximité était une question de praticité pour s’éviter des épreuves le matin à l’embauche. Elle habitait un petit appartement au rez-chaussé d’un immeuble de trois étages. Les lieux étaient habilités pour les personnes à mobilité réduite, permettant ainsi à notre jeune généalogiste de bénéficier d’une certaine qualité de vie. L’endroit n’avait pas beaucoup de chaises pour faciliter le transite de la jeune invalide dans son appartement. Les portes étaient plus larges que la moyenne et les murs blancs se distinguaient dans une décoration haussmannienne. A l’entrée, Leksander pouvait déposer sa veste, Jane l’invita d’ailleurs à le faire. La femme de ménage semblait être passée car tout était nickel.
La cuisine et le salon se composaient en une seule et unique pièce, n’étant séparés que par une table de bar qui servait de démarcation. Une chambre se distinguait discrètement par une porte entrouverte par ici. Des toiles s’imposaient dans la pièce de vie, représentant des personnes singulières des siècles passés. La passion pour l’histoire de France se remarquait parfaitement à cette décoration distincte. Elle pouvait peut-être donner un style vieux jeux, mais la jeune femme assumait pleinement ce choix...
Après avoir pénétré dans l’appartement, Jane s’affaira rapidement dans la cuisine pour faire bouillir de l’eau. Elle pointa le salon pour que Leksander découvre la grande bibliothèque aux milles étagères pendant qu’elle allumait une musique douce sous les airs de Vivaldi ou de Chopin. Notre jeune généalogiste finit par le rejoindre avec tout le nécessaire à thé qu’elle déposa sur la table basse près du canapé en cuir blanc. Naturellement, elle s’avança près de Leksander pour lui montrer ses vieilles éditions qui se trouvaient sur les étagères du haut. Son cœur ne cessait de battre la chamade, ce qui s’était passé à la bibliothèque n’était pas en phase de quitter son cerveau.
« Comme tu peux le voir, j’ai essayé de ranger les livres par thème et par ordre alphabétique. Ici, tu as toute une rangée au sujet de l’histoire française. Et puis tout en haut, tu as des livres anciens. »
Ces ouvrages provenaient de différentes ventes aux enchères ou de brocantes en tout genre. Jane considérait ces livres comme la prunelle de ses yeux et les avait rangés aussi haut parce qu’elle les ouvrait rarement pour éviter de les détériorer. Mais ce soir, elle avait envie de les montrer à son interlocuteur, alors difficilement elle tenta de s’appuyer sur une étagère pour se relever. Les choses n’étaient pas des plus aisées, alors notre jeune généalogiste prit l’initiative de prendre un appuie en comptant sur l’aide de notre conservateur. Un peu nerveusement, elle posa sa main gauche sur l’épaule droite de Leksander. L’effort était nécessaire, mais cela lui tenait à coeur. Jane arriva à se mettre debout pour attraper un veille ouvrage du Bossu de Notre Dame. L’édition datait de 1870 et était rédigée dans un français quelque peu ancien.
Le regard de Jane retrouva celui de Leksander, la timidité s’en prenait à elle et les mots étaient difficiles à sortir. D’autres idées lui traversaient la tête, et ce livre trouvait difficilement le pouvoir pour en faire abstraction. Cependant, elle ne se dégonfla pas et luttait contre l’adversité pour tenir sur ses pieds. Il semblait tout de même que le bras droit de Leksander la tenait fermement, une chose qui faisait vaciller son esprit vers l’envie de se jeter dans ses bras. Mais la crainte de s’emballer pour quelque chose qui n’était pas la maintenait malgré elle dans la sagesse.
Elle prit le temps de lui mettre le livre dans sa main gauche afin qu’elle puisse tourner les pages.
« C’est une édition de 1870, je l’ai acheté à Paris chez un bouquiniste spécialisé... »
Jane avait effectivement acheté cet ouvrage sur les quais de Seine, près de la grande cathédrale parisienne. Les yeux curieux de Leksander la faisaient craquer, cette retenue était compliquée à étouffer. Elle aussi avait envie de le découvrir, de s’oublier temporairement pour faire sa connaissance aux travers des sens. Le personnage qu’il était, ses connaissances et cette délicatesse l’encourageaient à vouloir s’investir dans une éventuelle relation. Encore debout, près de lui, Jane cessa cette résistance, influencée par l’ambiance de cette soirée et ces intérêts communs pour la littérature. Comme pour rendre le baiser volé de tout à l’heure, Jane approcha son visage à quelques centimètres de celui de son homme. Leurs souffles se rencontraient à nouveau, comme précédemment. Ses yeux hésitants la trahissaient, tout comme son cœur qui n’avait cessé de cogner, elle se mordit la lèvre inférieure et finit par se lancer à corps perdu. Après avoir flirté quelques secondes avec le silence, Jane posa tendrement ses lèvres à la commissure de la bouche de  Leksander. Sa main droite avait cessé de toucher l’ouvrage, cherchant une accroche à la taille de son conservateur. Son souffle s'était accéléré, frémissant face à l’abandon total. Ses yeux se fermèrent pour savourer cette instant magique, s’invitant aux frissons les plus saisissants le long de sa colonne vertébrale. Jane ne pensait plus à rien, il y en avait que pour Leksander et bizarrement le thé pouvait refroidir sur la table basse. Personne ne viendrait s’en plaindre. Oui, personne n’était là pour nuire à ce rapprochement tant désiré…
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   01.01.22 19:05
Leksander Inklings
House of Memories
Leksander Inklings
J'ai raconté : 96 fois ma vie et j'ai : 43 ans. On dit de moi que je ressemble à : Michael Fassbender. . C'est cool ! Sinon dans le passé j'étais : J.R.R. Tolkien . Dans le coin, j'habite à : dans le vieux quartier . Pour occuper mes journées, je suis : directeur/conservateur de la Santa Barbara Library. et je remercie : wild. . J'ai rejoint le forum le : 31/10/2021

  
Jane Thompson
« Take me to that happy place of which you told me long ago. »
C’était sans envie que l’anglais relâchait doucement la main de Jane après l’avoir gardé dans la sienne ce laps de temps. Il s’était levé, en observant la généalogiste face à lui, s’épanchant un instant sur la situation et ce qu’il venait de faire. L’absence de réaction de la jeune femme le perturbait, mais il ne savait pas encore comment l’interpréter. Il avait peut-être laissé trop de place à sa spontanéité qui l’avait guidé dans l’instant, il n’avait pas beaucoup lutté contre cette envie qui l’attirait vers elle, et il s’en faisait intimement le reproche, anticipant ceux de la jeune femme. Le déroulement des événements était rapide, et il s’était sans doute trop précipité, alors il ne lui en voudrait pas si elle reprenait une distance cordiale, bien qu’intérieurement, cela déchirerait des sensations déjà profondément ancrées à son corps.

Alors, sans envie, il lâcha les doigts de Jane, se levant en silence et proposant poliment de la raccompagner après avoir glissé l’ébauche d’un regret sur l’arrêt de ce moment, fort incorrigible qu’il était sur le fait de laisser transparaître ce qu’il ressentait. Ses doigts se posaient sur les archives ouvertes pour les refermer ensuite, les laissant empilées soigneusement sur le coin de la petite table. Il observait silencieusement la jeune femme qui rassemblait ses affaires et tourna alors la tête vers elle quand elle reprit soudainement la parole. Un sourire étira ses lèvres aux mots employés. En quelques palabres, elle revenait vers lui et il ne pouvait empêcher un soulagement bref en constatant qu’elle ne lui tenait pas rigueur de ses actions qu’il avait jugé trop avenantes. Peut-être qu’alors elle ressentait cette attraction soudaine qui le saisissait, et bien qu’elle semblait si dangereuse… Il était saisi par l’envie de s’y risquer dans un espoir fou et non sans craintes.

L’anglais pencha doucement la tête, se préparant à répondre, mais il resta finalement silencieux alors qu’elle reprenait sa phrase, la complétant avec une timidité qui ne faisait qu’attendrir un peu plus le conservateur. Il était déjà prêt à accepter son offre dès sa première question, alors il avait encore moins de raison de refuser quand elle se répéta. Il prit soin de refermer lentement le dernier bouquin avant de tirer doucement la chaise sur laquelle il était assis plus tôt. D’un ton calme qui laissait s’échapper une vérité à moitié dissimulée dans des prémices de sourire, il se tourna ensuite vers elle :

« Si tu saisis mes sentiments comme ça, comment je suis censé dire non ? […] Ce sera avec plaisir, Jane. »

L’occasion avait été attrapée pour s’attarder en sa présence, et même s’il devait passer en revue chacun des ouvrages qu’elle possédait chez elle pour profiter d’un instant privilégié, il le ferait.

Leksander s’appliqua à chercher sa veste et ses clefs dans son bureau. Il s’attarda quelques secondes sur son travail qu’il avait laissé sur la table basse plus tôt, réalisant qu’il avait délaissé ces chers Tristan et Yseult sans l’once d’un regret, et ce n’était pas chose facile de l’arracher à un travail, mais il semblait que la jeune blonde rendait le reste moins intéressant à ses côtés. D’ailleurs, Leks prenait conscience peu à peu de ce qu’il se passait et cela rendait les choses encore plus curieuses et attrayantes. Il avait rencontré d’autres femmes après sa venue à Santa Barbara, mais jamais il n’avait émis, ne serait-ce que l’idée de ressentir quelque chose, pensant qu’il avait déjà eu son opportunité. Lui, qui n’avait jamais songé pouvoir rouvrir cette partie de lui qui éprouvait des sentiments pareils, lui, qui pensait avoir déjà aimé et respecter son chapitre amoureux qui s’était tragiquement clos, voilà qu’une jeune généalogiste faisait tout basculer en un regard. C’était autant d’incompréhension que de surprise qui se mêlaient dans son esprit, mais quelque chose de plus fort prenait le dessus et il allait devoir réaliser que son impossible qu’il avait construit risquer de se transformer au creux des bras d’une demoiselle blonde.

Le trajet ne fut pas long entre l’instant où le conservateur tournait les clefs dans la serrure des grandes portes de la bibliothèque et celui où il se trouvait face à celle de l’appartement de Jane qui s’ouvrait. Il observait l’intérieur depuis l’encadrement de la porte d’entrée avant de suivre finalement la jeune femme. Respectueusement, il suivit son conseil et déposa sa veste dans l’entrée, y laissant également ses affaires qui se résumaient à son moleskine et ses clefs. Il posait ses yeux sur elle dès que l’occasion s’y prêtait, et en pénétrant dans son appartement, il eut ce sentiment honoré qu’elle le laisse déambuler dans cet endroit intime qui lui était propre.

Leksander repris une posture qui lui était propre quand il découvrait un endroit, ses mains se glissèrent dans ses poches comme plus tôt aux archives et il avança lentement entre les murs blancs. Un sourire avait saisi son visage, car des souvenirs parisiens lui revenaient instantanément à la vue de la décoration de l’intérieur. Il avait visité plusieurs fois la France pour se permettre de faire le rapprochement.

« Est-ce que tu as des origines françaises ? »

Il s’était tourné vers la cuisine où il distinguait Jane qui préparait le fameux thé. Il ne s’attarda pas à demander la température de l’eau, ou le thé choisis, étrangement, il avait confiance. Il suivit ensuite les indications de son hôte pour se diriger vers la bibliothèque qu’il avait déjà remarquée depuis son entrée. Il se positionna devant les étagères, les yeux déjà sur les couvertures et la tête inclinée pour lire certains titres d’ouvrages anciens. Sa main droite était sortie de sa poche pour longer les côtes soigneusement rangées face à lui. Inutile de dire qu’il était plongé dans sa découverte, apprenant également à connaître un peu plus Jane à travers ses lectures, c’était une discussion muette qu’elle lui offrait. ‘Dis-moi ce que tu lis, je te dirais qui tu es.’

L’attention de l’anglais se détourna aussitôt quand la jeune femme s’approcha de lui, il lui offrit un sourire en regardant à nouveau les livres qu’elle évoquait, jusqu’aux fameux ouvrages anciens placés en hauteur. Il hochait doucement la tête en l’écoutant :

« Il n’y a rien à envier à la bibliothèque de la ville, tu as des pièces uniques. »

Il tapota doucement la tranche en cuir d’un des tomes présents, d’un écrivain français qui en portait d’ailleurs le nom : Anatole France. Leksander connaissait la plupart des auteurs qu’il voyait, mais les éditions étaient plus sujettes à son attention, il ne pouvait que souligner les efforts de la jeune femme sur ses recherches et il remarquait le soin qu’elle apportait à tous ces écrits, ce qui ne faisait que lui ajoutait une qualité supplémentaire aux yeux de Leks. Alors qu’il s’appliquait à lire les titres listés de ce cher France, il tourna rapidement la tête vers Jane quand il sentit son contact sur son épaule, surpris de la voir ainsi redressée à ses côtés. En quelques demi-secondes, comme un réflexe non réfléchi, Leksander passa son bras dans le dos de la jeune femme, entourant sa taille, lui offrant un appui volontiers tout en calant doucement sa jambe contre la sienne pour lui assurer son maintien. Son regard était fixé sur elle, bien trop occupé à la détailler dans ses gestes et à veiller à ceux-ci. Son étonnement, à la voir debout fut assez bref, remplacé rapidement par la beauté qu’il trouvait à la voir faire cet effort et par le fait de la tenir contre lui.

Quand il sentit le livre s’ouvrir dans sa main, il se décida enfin à le regarder, et eu bien des peines à s’intéresser autant qu’il le voudrait à cette œuvre qu’il affectionnait pourtant énormément. Il regardait les doigts fins tourner les pages devant ses yeux et s’imprégna alors de ses paroles.

« Il est splendide. Hugo est un de mes favoris… »

Sa curiosité faiblarde de l’instant lui faisait lire quelques lignes et observer la reliure ancienne, mais ses yeux se décrochèrent quand il sentit la jeune femme se tourner vers lui. Il ne la lâcha pas, lui offrant son appui de par son bras autour d’elle. Son regard croisa le sien alors qu’elle s’approchait de lui. Elle attisait le même feu que lui aux archives et Leksander y voyait alors une preuve de la réciprocité de ce qu’il ressentait. Le même frisson parcouru son corps, la même sensation de chaleur… Tout le ramenait à cet instant où elle mimait ses gestes à la perfection. D’un geste lent, il referma le livre de sa main qui le tenait pour le déposer sur une des étagères qu’il devinait du coin de l’œil. Cette main dorénavant libre vint se poser sous le menton de Jane tandis que son bras ne se lovait qu’un peu plus sur sa fine taille. Sans rompre leur proximité, il redressa doucement le visage de la jeune femme, posant ses yeux sur celui-ci, silencieux, avant de se pencher vers elle pour saisir ses lèvres des siennes dans une étreinte délicate. Il était guidé par ses impulsions qui ne criaient que ce baiser qu’il prolongea d’ailleurs en laissant ses doigts caresser le cou de sa généalogiste contre lui. Tout en lui aspirait à ce moment et son corps subissait enfin cette vague sensuelle qu’il avait imaginée.

Leksander se détacha de Jane par pur besoin de ne pas s’enivrer trop vite et raser de trop près ce point de non-retour où il ne lâcherait plus son corps sous le sien. Il posa alors son front contre le sien, demeurant les yeux fermés. Son pouce effleura ses lèvres rosées puis il murmura à travers un sourire qui naissait sur son visage grisé :

« Je suis très mauvais à ce genre de jeu. Tu es prévenue. »

Ce jeu qu’elle avait lancé en imitant ce baiser détourné et qui avait déclenché ce pas à travers la limite qu’ils se donnaient jusqu’alors. Limite qui n’était plus et qui poussait l’anglais à s’enquérir à nouveau des lèvres de Jane, étant à nouveau saisi par ce frisson qui devenait addictif. En un geste délicat, il passa son bras sous les jambes fines qui tenaient alors depuis trop longtemps, se disait-il, pour soulever le corps gracile contre le sien et la porter jusqu’à s’asseoir sur le canapé qui n’était qu’à quelques pas. Il la déposa avec douceur, laissant ses jambes par-dessus les siennes où il laissa sa main glisser sur le collant noir qu’elle portait. Il conserva son bras derrière son dos pour la tenir contre lui, rompant ce second baiser, le souffle écourté par l’envie qu’il tentait de contrôler. Leks était pleinement conscient de ce qu’il ressentait, et son pouls ne faisait que confirmait la chose, mais il ne voulait précipiter quoi que ce soit, et encore moins brûler des étapes dont elle aurait le contrôle. Il se montrerait patient, car tout lui semblait euphorie et il s’en délectait à chaque seconde.

Son visage glissa contre la peau de la jeune femme et se logea dans son cou qu’il embrassait tendrement. Un léger soupir inaudible s’échappa contre sa peau, apaisé. Ses mots glissèrent contre celle-ci, des mots qui se faisait enfin entendre sans pudeur avant qu’il ne redresse la tête pour plonger ses yeux dans les siens.

« Tu es magnifique, miss Thompson. » 


Dernière édition par Leksander Inklings le 03.01.22 15:15, édité 1 fois
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   02.01.22 11:06
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Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane Tumblr_pmev71K1961y4gd82o1_540

Si elle était d’origine française ?
Son coeur pompait ses racines au-delà des mers.
Son sang courait après les guerres et les territoires.
Ses tripes représentaient le ciel bleu d’un printemps aux milles senteurs.
Ses pensées s’architecturaient autour d’un monde oublié et patrimonial.
Tout se dressait pour que Jane soit d’origine française, et pourtant la réalité en était tout autre. Les souvenirs avaient pris le pas sur la passion, la projetant dans des situations inédites par moment. Mais il était trop tôt pour en confier les essors à Leksander, et puis il faut dire que quelque chose de beaucoup plus fort appelait nos deux protagonistes.

Saisie par la taille, Jane trouvait contre son conservateur une stabilité non négligeable. Alors quand celui-ci la serra de plus belle contre lui, Jane conclu que les barrières étaient sans doute toutes repoussées. Quand il en vint à initier leur premier baiser, la jeune femme eut ce sentiment d’être projetée au-delà de toute réalité. Les douces lèvres de Leksander s’emparaient alors des siennes, engendrant un tendre baiser unique et presque trop court à son goût. Une vague de sensations fortes naissait violemment à l’intérieur de son corps, proliférant à l’intérieur de son ventre, comme une ouverture à l’extase et l’euphorie d’une exaltation.
Ce baiser si singulier en appelait tant d’autres, mais Jane comprenait que la tension devait légèrement se détendre sur une continuité plus calme. Ce fût le cas, car nos deux tourtereaux se détachèrent lentement, dans le claquement doux de leurs lèvres encore scellées.  
Lui, déclara qu’il était mauvais à ce jeu, ce qui fit sourire notre jeune généalogiste. Le front collé l’un à l’autre, tous deux savouraient ce moment intime et initiateur d’un après. Le bout des doigts dans le cou de Jane, Leksander influençait sur cette envie qui la chatouillait intérieurement. Il faut être honnête, il n’était pas le seul à ressentir cette tension sexuelle. Elle était déjà là depuis si longtemps, et les taquinait l’un et l’autre par l’intermédiaire des pensées et les sensations du corps.
La jeune femme n’était pas douée pour la résistance non plus, surtout qu’elle avait rêvé de lui à plusieurs reprises. Elle avait d’ors et déjà imaginé son corps, l’avait déjà touché furtivement à travers les bienfaits des rêveries…
Oui, Jane avait fantasmé sur son conservateur bien avant que les choses deviennent une réalité. Alors quand celui-ci la prit dans ses bras, elle se laissa porter en entrelaçant ses bras autour de son cou. Leurs lèvres à nouveau éprises les unes aux autres, se caressaient tendrement dans un baiser de nouveau initié par l’anglais. Les yeux fermés, Jane se laissait emmener dans une étreinte sincère. C’était la première fois qu’un homme autre que son père ou un médecin la portait. D’ailleurs, elle aurait tout donné pour que cet instant s’éternise. Sans contrefaçon, ce fût le cas.
Ils se retrouvèrent sur le canapé, dans une position bien à eux où Jane se trouvait presque assise sur son chevalier. Les mains de Leksander sur son collant et derrière son dos, ils n’avaient jamais cessé de se contempler aux travers de longs regards intenses. Une bulle s’était créée autour d’eux, dessinant les contours d’une liaison éveillée par des passions communes. Les titres des plus grands romans de la littératures, les citations les plus raisonnantes et les plus belles illustrations d’ouvrage entouraient ce cocon de sentiments naissants. Ces choses là, indescriptibles et accouchées de l’imaginaire virevoltaient ainsi autour de nos deux protagonistes, les poussant à se retrouver de nouveau dans l’intime.  
Jane s’entichait du silence, craintive de briser ce moment magique qu’elle ne pensait guère réel. Les baisers que Leksander prodiguait à son cou la faisait soupirer de bien-être avec une envie d’encore. Chaque occasion était bonne pour que la jeune femme ferme les yeux et savoure le moment présent. Et si le courage avait pu la bousculer, elle aurait passer ses doigts entre les mèches de cheveux de son chevalier. Mais la timidité l’enveloppait encore dans une sagesse maladroitement dissimulée.
Alors quand son conservateur fit l’éloge de sa beauté, Jane lui lança un sourire au coin des lèvres accompagné d’un regard malicieux.
« Merci, Monsieur le conservateur... »
Ces mots étaient chuchotés à l’oreille, accoutument son nez contre la joue de son interlocuteur avec douceur. La jeune femme caressa lentement le visage de son anglais grâce au bout de son nez. Une part de sensualité s’invitait entre nos deux protagonistes, un élément que Jane maîtrisait parfaitement, souvent encouragé par son handicap.
Lentement, les doigts de sa main gauche s’installèrent à la jugulaire de Leksander. Ses empruntes descendaient tendrement jusqu’à l’ouverture de cette chemise légèrement déboutonnée. Notre généalogiste osait peu à peu ces petits gestes exécutés sur le tempo d’un certain Vivaldi. Le bout de son nez quand à lui continuait lentement sa course le long de la mâchoire, pour finalement offrir à Jane l’opportunité d’embrasser à nouveau son chevalier. Le parfum de Leksander l’enivrait progressivement, faisant battre son coeur avec panache. Cette rencontre était inespérée, la jeune femme avait toujours cette petite question qui se tramait à l’intérieur d’elle-même : pourquoi moi ?

Le bout des doigts sur les petits boutons de cette chemise s’infiltrèrent lentement à l’intérieur du vêtement. Les lèvres de notre conservateur devenaient presque une obsession, car même si les baisers échangés étaient doux et tendre, ils avaient ce pouvoir d’engendrer un certain désir. Jane encourageait de ses lèvres la prolongation de ces baisers, ajoutant lentement des caresses du bout de la langue pour taquiner la lèvre supérieure de Leksander. Ce petit jeu s’intensifiait lentement alors que la jeune femme arrivait presque à toucher ce torse si bien camouflé. Son souffle accéléré la trahissait beaucoup trop à son goût alors Jane arrêta brusquement ce moment.
Ses grands yeux bleus retrouvèrent le regard de son conservateur.
« Excuse moi... »
Chuchota la jeune femme, un peu remuée par l’ampleur que prenaient les événements.
« Tu m’attires tellement... »
Avoua-t-elle tout en collant son front contre celui de son interlocuteur. Jane luttait clairement contre l’envie et la passion qui tentaient de la faire basculer de l’autre côté. Mais Lui dans tout ça ?
Qu’en pensait-il réellement ?

Leksander était si doux avec elle, si avenant et bienveillant. Jane n’était clairement pas habituée à vivre une telle approche avec l’extérieur. Il semblait si vrai dans sa démarche que la jeune femme développait comme une méfiance, de peur de se voir jeter après sa visite ici. Elle en souffrirait grandement…
Mais là, maintenant, toute de suite, est-ce que cela valait-il vraiment le coup de s’en préoccuper ?
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   03.01.22 15:14
Leksander Inklings
House of Memories
Leksander Inklings
J'ai raconté : 96 fois ma vie et j'ai : 43 ans. On dit de moi que je ressemble à : Michael Fassbender. . C'est cool ! Sinon dans le passé j'étais : J.R.R. Tolkien . Dans le coin, j'habite à : dans le vieux quartier . Pour occuper mes journées, je suis : directeur/conservateur de la Santa Barbara Library. et je remercie : wild. . J'ai rejoint le forum le : 31/10/2021

  
Jane Thompson
« Take me to that happy place of which you told me long ago. »
C’était sans réfléchir que Leksander avait pris Jane dans ses bras, il avait saisi l’occasion de la porter non pas à cause de ses jambes même s’il ne faisait qu’imaginer l’effort que cela représentait, mais simplement parce qu’il voulait égoïstement l’avoir contre lui. Jusqu’à s’asseoir sur le canapé présent, il ne relâcha pas son étreinte, l’enveloppant d’une manière bien à lui pour rester au plus proche d’elle. D’ailleurs, il avait logé son visage dans son cou dans ce but, s’imprégnant du parfum de la jeune femme qui lui faisait fermer les yeux de bien-être. Il aurait pu, même voulu, rester des heures ainsi, les lèvres contre sa peau, mais il avait finalement remis à plus tard cet abandon pour se redresser et faire à nouveau face à ce regard qu’il apprenait à déchiffrer un peu plus à chaque fois.

Ses yeux ne restèrent pourtant pas ouverts longtemps, ils se fermèrent à la réponse qu’elle lui offrait, accueillant alors à son tour les frissons que ses caresses laissaient dans leur sillon. Leksander pouvait sentir le tracé de chacun des gestes de Jane sur sa peau comme s’ils laissaient une empreinte invisible qui électrisait ses sens à chaque passage. Ce nouveau baiser transportait l’anglais dans de nouveaux ressentis, plus avides. Les doigts de la généalogiste se glissant sous le col de sa chemise faisaient fourmiller et tentaient un désir déjà sur-sollicité. Il resserra son étreinte sur elle, la rapprochant qu’un peu plus de lui tandis que sa main se serrait doucement sur sa cuisse, longeant celle-ci par-dessus ce collant qu’il venait à maudire de le priver du toucher de sa peau.

Il glissa instinctivement sa main dans le dos de Jane, se frayant l’espace d’une caresse sous son pull, étendant chacun de ses doigts sur sa peau blanche le long de sa colonne, la chevalière qu’il portait avait un contact froid qu’il senti également mais cela ne dura pas, très vite remplacée par la chaleur du corps qu’il couvait d’égards. Sa mâchoire se serra alors quand les lèvres de la blonde quittèrent les siennes. Il prenait conscience de la tentation de l’instant et stoppa ses gestes sans pour autant retirer ses mains d’elle, gardant son étreinte inchangée. Il eut un sourire à ses paroles, plongeant ses yeux dans les siens, il garda alors le murmure qu’elle employait pour la rassurer sur ce point.

« Ne t’excuse pas. Surtout pas. »

Ses doigts passèrent dans les cheveux de Jane, avant de poser sa main contre la sienne, appuyant sa paume contre son torse. Il pouvait sentir son cœur qui c’était accéléré, il imaginait qu’elle le sentirait aussi, comme pour lui prouver qu’elle n’était pas la seule à être aussi attiré par ce moment. Il soupira doucement, gardant son front collé au sien, comme pour reprendre ses esprits et s’accorder le temps nécessaire à ces instants. Il ne voulait certainement rien précipiter, mais rien éviter non plus. Il porta la main de la jeune femme à ses lèvres pour embrasser sa paume et lui sourire.

« Nous n’avons pas besoin de précipiter quoi que ce soit. »

Apaisant alors son souffle ainsi que son pouls, il ne changeait pourtant pas sa position, continuant de caresser le dos de la jeune femme, sa main glissée sous le tissu. Il reposa d’ailleurs la paume de Jane contre lui, avant de porter ses doigts à la chaînette autour de son cou. Ses yeux avaient été attirés par ce pendentif plus tôt, mais cette fois, il ne les détournait pas, glissant son index sous le collier pour attraper le camée qui y était attaché, effleurant d’une légère caresse le décolleté de la généalogiste contre lui. Leks reprenait un certain contrôle et bien que l’envie de glisser ses lèvres sur son buste ne quittait pas son esprit, il resta concentré sur le médaillon entre ses doigts.

Ses sourcils se froncèrent doucement avant qu’il n'ait un léger sourire.

« Je crois reconnaître une certaine archiduchesse d’Autriche, je me trompe ? »

Il leva les yeux vers Jane, conservant son sourire avant de déposer le camée soigneusement contre sa poitrine, à sa place initiale. Il arrangea délicatement le collier sur sa peau, replaçant le fermoir dans sa nuque.

« Il est très beau, d’autant plus qu’il te va bien. »

Il jeta un dernier regard au profil en nacre avant de reposer sa main contre les jambes de Jane et de profiter de cet instant de silence pour détailler ses traits fins qui étaient enfin assez près de lui pour qu’il mémorise chacun d’eux. Un sourire rempli de malice apparut sur son visage, et dans le but d’apaiser cette tension, dans le but de donner le temps au temps comme le disait de Cervantès, il ajouta, souriant, d'un air faussement confus :

« Il me semblait qu’on m’avait promis un thé… »

Leksander déposa ses lèvres contre la joue de Jane, l’embrassant tendrement en conservant son sourire.
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   03.01.22 22:32
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Cette main qui s’accoquinait le long de sa colonne vertébrale, elle était douce et libertaire dans sa privauté. Le bout de ces doigts qui se tramait le long de cet os dûment fragilisé, se distinguait comme le parfum de cet homme au grand savoir. Jane s’en délectait, prenant connaissance de ces lignes singulières à l’empreinte, à l’identité. Une œuvre en résultait inévitablement, amenée par une délicatesse experte. Notre jeune américaine, de quelques années sa benjamine, s’imprégnait de ces nuances remarquables, fermant les yeux face à l’incandescent. Les dessins minutieusement inscrits sur cette peau, sur ce grain, s’exprimaient par la mélodie des mots et des consonances invisibles et persistantes. L’or patinée de cette chevalière enrichissait le pastel avec sa fraîcheur, un tourment glacé qui apportait la finition dans le frisson. En effet, Jane était envahie par les sensations sapides engendrées ici. Elle frémissait immanquablement au contact de cette main maîtresse de ces arabesques enjôleuses et créées à l’intimité de sa fragilité.
Toutes ces petites attentions chatouillaient la sensibilité de Jane qui observait son interlocuteur tout en savourant ses tendresses. Elle avait ce sentiment d’être une princesse dans les yeux de son chevalier. Cela n’arrêtait pas ces frissons qui flirtaient avec le creux de ses reins. Des soupirs traîtres s’échappaient entre ses lèvres légèrement entrouvertes. Son coeur cognait encore à l’intérieur de sa poitrine, mais Jane n’avait en réalité point le temps de s’en soucier. Leksander tenait déjà sa main curieuse pour la conserver sur son torse réciproquement éperdu. Un sourire en conclu l’action au coin des lèvres de notre généalogiste. Cet homme était bon et si doux. Ses mots n’étaient que rassurants face aux inquiétudes de notre jeune généalogiste. Il fallait apprendre à lui faire confiance et s’autoriser à croire en quelque chose avec lui. En tout cas c’est ce qu’il émanait de cette rencontre.

Les doigts de Jane ne pouvaient s’empêcher de caresser le tissu de la chemise légèrement déboutonnée de notre conservateur. D’ailleurs, elle aimait jouer avec les petits boutons en les glissant entre son pouce et son index, finissant sa course sous le vêtement rebelle. Elle le découvrait tranquillement pendant que Lui s’appropriait le bijou. Cet effleurement, elle le sentit que trop bien. Le moindre contact attisait le frisson, comme des piques pointés dans les zones sensibles et cachées du corps. Ils étaient là pour rappeler à notre jeune américaine qu’elle était vivante, et que quelqu’un se trouvait là pour la faire vibrer. Oui, cet homme lui renversait le corps et le coeur dans le plus grand des silences : par le pouvoir des caresses, des regards et des paroles.
La main de Jane abandonna temporairement le torse de son interlocuteur pour caresser les doigts de Leksander transformés en écrin pour son médaillon.
« C’est bien Marie-Antoinette... »
Entouré d’un motif doré, ce pendentif avait fières allures, invitant à découvrir la dernière reine de France dans un paysage qui lui était bien familier. Le Trianon se dressait à l’arrière de l’image, calfeutré au derrière des végétaux et feuillages en tout genre. Marie-Antoinette trônait au milieu de la toile miniature, comme pour cacher cet intime endroit aux yeux des curieux. Un chapeau de paille  se voulait renversé non sans mal, faisant penser à la frivolité et la légèreté de notre noble personne. Ce lieu mystique projetait bien des fantasmes, et madame savait les conserver avec force. La chevelure diamétralement présente, la richesse de notre jeune reine s’exposait là dans la plus grande des simplicités. Et pour la tenue, Jane pouvait raconter au combien elle avait cette impression de l’avoir porté de nombreuses fois. Il n’était pas difficile d’en décrire les détails, et pourtant… et pourtant…
Jane prit le temps de regarder Leksander lors de son observation du bijou. La jeune généalogiste se mit à sourire en pensant à la fameuse affaire du collier qu’elle connaissait par coeur. Une affaire qu’Alexandre Dumas avait écrit tout en romance dans son fameux ouvrage : le collier de la Reine.
« J’aime énormément cette femme. Je ne pourrai expliquer pourquoi... »
Bien sûr que Jane pouvait expliquer pourquoi elle portait autant de passion pour cette personne. Mais les mots lui manquaient désespérément parce qu’ils portaient bien d’autres maux qui vont de l’ordre des mémoires ou de l’autobiographie. Notre généalogiste avait tant à raconter, mais il était encore trop tôt pour envisager la vérité qui la poursuivait fermement.

Les compliments de son conservateur lui faisait un bien fou. Il avait cet œil sur elle que tant d’autres personnes n’avaient guère, ou pour ne pas dire jamais eu. Quand Leksander relâcha doucement le bijou, Jane lâcha sa petite emprise entre les phalanges de son interlocuteur. Il lui rappela bien vite la raison pour laquelle il était venu dans ces lieux. Jane émit un petit rire amusé parce que le reste avait pris le pas sur ce simple motif mensonger.
Notre généalogiste se pencha légèrement vers la table basse pour servir en eau chaude deux gros mugs aux inscriptions amusantes. La tasse de Leksander pouvait dire : Sans la littérature, la grâce d'un cœur intelligent nous serait à jamais inaccessible. Jane lui tendit le contenant en murmurant ces quelques mots avec un regard complice. Quant à elle, son récipiant évoquait une citation d’Amélie Nothomb : l’écriture commence là où s’arrête la parole. Des mots finement écrits dans un de ses best-sellers, Hygiène de l’assassin.

Loin de connaître les préférences de son conservateur, Jane le laissa deviner le contenu du brevage. L’odeur de la boisson chaude s’évaporait en nuage légèrement brumeux au-dessus de leurs mugs. De la bergamote et des agrumes, la couleur noirâtre du thé se distinguait que timidement.
« Je me suis permise de mettre un peu de miel au fond de nos tasses... »
Jane avait déclaré ces quelques mots en prenant un petit air enfantin bien à elle. Ses yeux étaient suspendues à la bouche de son interlocuteur, ne connaissant pas encore les réelles origines de son apollon.
« Tu as l’air incollable sur le sujet. Ton accent ne mentirait pas, n’est-ce pas ? »
La jeune femme avala une petite gorgée avant de reposer sa tasse au coin de la table basse. Elle attendit que Leksander fasse de même pour passer ses bras autour de son cou. Cette gorgée, aussi chaude qu’elle l’était, encouragea notre généalogiste à se libérer doucement de sa timidité.
« Je n’ai pas d’origines françaises, malheureusement. En tout cas, je crois que si l’on me proposait d’y vivre, je dirais oui sans réfléchir ! »
Elle était honnête sur ce coup là. Son dernier séjour à Paris s’était essentiellement basé à Versailles, la greffant spontanément au paysage, comme si que tout lui appartenait. Progressivement, les doigts de Jane s’entremêlaient aux cheveux courts de notre conservateur. Ses yeux divaguaient sur ses lèvres fines et goûteuses. Et bien que la vie de son interlocuteur pouvait l’intéresser, sa convoitise pour sa bouche était une tout autre chose.
« J’ai l’impression que ton thé n’a pas le même goût que le mien. Il faut que je m’en assure car je n’aime pas mal recevoir. Tu comprends ? »
Son air taquin ne l’avait pas quitté. Ses yeux malicieux étaient à la même enseigne. Jane cherchait de nouveau le jeu, alors naturellement et sans hésitation ses lèvres vinrent chercher celle de son chevalier. Jane saisit la lèvre inférieure de Leksander entre les siennes, embrassant tendrement celle-ci avec tendresse. Initiatrice de l’action, elle finit par y porter les dents avec une grande douceur pour lui mordiller affectueusement…
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   05.01.22 2:57
Leksander Inklings
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J'ai raconté : 96 fois ma vie et j'ai : 43 ans. On dit de moi que je ressemble à : Michael Fassbender. . C'est cool ! Sinon dans le passé j'étais : J.R.R. Tolkien . Dans le coin, j'habite à : dans le vieux quartier . Pour occuper mes journées, je suis : directeur/conservateur de la Santa Barbara Library. et je remercie : wild. . J'ai rejoint le forum le : 31/10/2021

  
Jane Thompson
« Take me to that happy place of which you told me long ago. »
Le regard plongé dans ce tableau miniature qu’était le médaillon de Jane, Leksander n’avait pas eu beaucoup de mal à reconnaître la tête couronnée représentée si petitement. La réponse de la jeune femme ne fit qu’agrandir son sourire. Il était plus rare de voir ce genre de collier au cou de quelqu’un de nos jours, mais étrangement, cela n’étonnait pas l’anglais qui y voyait encore plus d’intérêt. Il écoutait attentivement Jane qui tentait vainement d’expliquer son attrait pour cette reine française en particulier. Il pensa bien à une passion purement littéraire, mais depuis son arrivée à Santa Barbara, il y avait maintenant quatre ans, et l’éveil de son âme antérieure, il voyait beaucoup plus de signes qu’il ne le voudrait. À l’imaginer un instant, il aurait pu se retrouver avec une souveraine passée dans les bras, mais il ne fallait pas non plus qu’il émette toute sorte de spéculations sous la simple excuse que lui abritait une vie passée qui ne lui appartenait pas. Leksander garda alors ses suppositions pour lui, tout le monde n’était pas une réincarnation ou même superstitieux sur ce genre de sujet.

En reportant le sujet sur le thé, Leksander y voyait une occasion de reprendre un peu plus ses esprits encore. La situation le ramenait, non, elle le ramenait trop vite vers cette envie omniprésente de pousser encore plus loin les limites. Il se redressa d’ailleurs légèrement quand Jane commença à servir le thé, il tira doucement sur sa chemise qui avait commencé à remonter suite à leur position. Leks attrapa la tasse qu’elle lui tendait avec plaisir, lisant les petites inscriptions sur celle-ci au rythme de la voix de la jeune femme qui les récitait. Ce genre de choses le faisait toujours sourire, mais ça lui rappelait surtout ses étudiants qui s’étaient appliqués à lui débuter une collection de mugs avec des citations en tout genre. Ils lui en offraient un à son anniversaire, Noël et un dernier en fin d’année… Oui, il en avait, du coup, accumulé beaucoup, mais c’était une tradition qui amusait tout le monde, lui le premier, et dorénavant c’étaient de très beaux souvenirs qui étaient fièrement rangés dans ses placards, prêts à l’emploi. Leks se pencha doucement pour lire également celui de Jane, curieux de voir le sien.

Leksander avança doucement le breuvage au-dessous de son nez pour y reconnaître un Earl Grey, un bon choix, mais il sentit aussi des effluves sucrés qui le firent discrètement tiquer. Il leva les yeux vers Jane qui lui confirmait l’ajout de miel dans le fond de sa tasse. Les yeux de Leks se baissèrent doucement sur le breuvage comme si celui-ci le défiait soudainement. Non pas qu’il n’aimait pas le miel, mais il ne sucrait jamais son thé. Il y ajoutait parfois un nuage de lait le matin, ou une tranche de citron l’après-midi, mais jamais de sucre. Il n’en voulait pas à Jane, loin de là, de toute manière, elle ne pouvait pas savoir. Sur le ton de l’humour et pour répondre à ce détail qu’était le miel, il fronça les sourcils en secouant doucement la tête :

« Quelle trahison que voilà… »

Il fit alors un clin d’œil à Jane, la rassurant tout de même sur le fait qu’il n’y avait rien de grave, même s’il pouvait jurer entendre sa défunte mère pester contre un thé miellé. Il afficha un air innocent à la question de la jeune femme, faisant mine de ne pas comprendre ce qu’elle insinuait :

« Je ne vois pas de quel accent tu parles. »

Ces mots étaient sortis sans l’ombre d’une intonation anglaise. Volontairement, Leks avait fait disparaître son accent british, adoptant même des airs américains dans sa voix. Il était très doué pour le langage, en même temps, il avait étudié et était diplômé pour ça, il parvenait à parler une langue étrangère sans accent prononcé. Il regardait Jane en gardant ce sourire taquin puis il finit par avouer, reprenant son timbre habituel :

« Non, il ne ment pas. Je suis né à Oxford. Ma mère était anglaise, mon père est allemand. »

Un bref condensé de ses origines, mais cela suffisait pour confirmer à la généalogiste qu’elle avait vu juste. Il n’était pas très doué pour parler de lui, non pas qu’il avait du mal, même si employer le passé pour parler de sa mère était toujours difficile, mais parce qu’il avait une certaine pudeur et qu’il n’avait pas vraiment l’occasion d’étaler sa vie si souvent que ça.

Leksander imita la jeune femme et bu une gorgée de son thé, passant sa langue sur ses lèvres par la suite, peu habitué au côté sucré. Il reprit une seconde gorgée, bien trop attiré par le thé comme à son habitude, peu en importe la sorte, puis il déposa son mug sur la table devant eux avant de regarder Jane qui entourait son cou de ses bras. Il appuya aussitôt sa tête contre l’un d’eux, passant son bras à nouveau dans son dos, la tenant contre lui.

« C’est un beau pays oui, il a beaucoup d’Histoire, ça le rend encore plus intéressant, mais ça, tu le sais déjà. »

En parlant, Leksander avait laissé les doigts de Jane dans ses cheveux guider les mouvements de sa tête contre sa main. Il la releva doucement en entendant les mots remplis de malice de la généalogiste, ces mots qui le firent regarder ses fines lèvres avant qu’elles ne s’approchent pour saisir les siennes. Il n’eut pas de mouvement distinct à cet instant-là, il la laissait prendre le contrôle de ce baiser auquel il répondait avec la même tendresse qu’elle. Ses yeux s’étaient fermés au contact de la bouche de la blonde, savourant cette étreinte et accueillant le frisson qui s’en dégageait. Frisson qui se transforma en doux choc électrisant lorsqu’il sentit ses dents saisir sa lèvre inférieure. Le revoilà en une fraction de seconde transporté dans cette vague de chaleur qu’il tentait de contrôler il y avait encore quelques minutes.

Il prit une longue inspiration alors qu’il restait suspendu à ses lèvres, comme une dernière tentative de résolution, mais c’était de trop, il abandonna finalement en se saisissant à son tour de ce baiser, y reprenant un contrôle à la fois tendre et passionné. Il se tourna alors vers elle, abandonnant sa position pour s’allonger progressivement sur le canapé prenant soin de guider le corps de Jane contre le sien. Sa main droite s’était glissé contre le cou de la jeune femme tandis que sa paume gauche remontait le long de sa cuisse pour caresser sa hanche et se glisser une nouvelle fois sous ce pull qu’elle portait pour parcourir sa peau lentement. Ses doigts suivirent les courbes de la taille de Jane, s’en délectant à chaque centimètre, puis, ils montèrent encore jusqu’à s’arrêter au contact d’une dentelle qu’ils effleurèrent sans la toucher complètement, comme pour ajouter à cette tentation déjà grande. L’anglais se plongeait dans cet instant à la fois si attrayant et dangereux. Ses lèvres n’avaient pas quitté celle de sa généalogiste, transmettant une passion qu’il dévoilait au fur et à mesure de ses gestes qui l’enveloppait dans cette bulle charnelle avec lui. Leksander se redressa alors légèrement pour capter le regard de la jeune femme et y ancrer ses prunelles bleues en soufflant doucement :

« Je t’ai pourtant dit que j’étais mauvais à ce jeu. »

Il eut un léger sourire qui se cala doucement contre la bouche face à lui. Il la tenait, là, étendue contre son corps et il la couvait d’égards, effleurant sa peau, embrassant ses lèvres jusqu’à loger son visage dans son cou, déposant de légers baisers au creux de sa clavicule. Silencieux, il tenta de calmer sa respiration contre sa peau alors que son esprit et son corps lui suppliait de céder au désir qu’elle représentait. À ce moment-là, Leksander ne savait plus s’il devait reculer ou avancer, attendant un geste de la part de la jeune généalogiste. Et même si ce qu’il ressentait ne demandait qu’à s’exprimer, il faisait en sorte de ne pas laisser son corps trahir ses envies en attirant celui de Jane sous le sien. Ses mots sortaient en murmure, étouffé par l’ivresse de ses sens :

« Tu es en train de me faire perdre le peu de raison qu’il me reste. »
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   05.01.22 20:22
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Jane avait très bien remarqué ce petit accent qui faisait toute la différence. Cette particularité faisait partie de toute une panoplie qui constituait le charme de cet homme dont l’attraction n’était plus à décrire aux yeux de notre généalogiste. La vie ne lui avait jamais apporté cette occasion de rencontrer quelqu’un d’aussi prestigieux, l’opposé était cette simplicité dont faisait preuve cet homme.

Leksander présentait le profil parfait devant notre petite blonde. Jane avait encore la fourbe d’une jeune enfant, surtout lorsqu’elle osait s’avancer vers lui pour lui mordiller la lèvre inférieure, elle provoquait c’est vrai. Mais peut-être que derrière ces actions coquines, il y avait des raisons plus profondes comme la crainte de le laisser filer. Il la respectait, et cela valait tout l’or du monde, dont elle avait encore bien du mal à accepter.

Ces provocations finirent par avoir des conséquences sur nos deux protagonistes. Était-ce parce que le soleil commençait doucement à se faufiler dans l’horizon de soir, ou tout simplement parce que cette euphorie des barrières tombées les poussaient vers l’intimité d’une relation charnelle ?
Bonne question.
Malgré tout ce que l’on pouvait dire, Jane ressentait cette envie de le découvrir. Elle n’était plus une enfant malgré elle, et des instincts primaires à l’intérieur de son corps parlaient pour elle. Quand Leksander la bascula doucement sur le canapé pour l’allonger, la jeune américaine n’émit aucune résistance. Ce qu’elle ressentait prenait le pas sur la raison, s’acharnant par des frissons intenses au niveau de son échine. Les corps l’un contre l’autre tentaient de se rencontrer alors que leurs bouches dûment scellées s’exécutaient dans l’art du baiser long et appuyé. La passion naissait progressivement, et plus ce moment s’éternisait, plus Jane ne pouvait revenir en arrière. Elle avait envie de lui, forcément. Les caresses de notre conservateur prenaient possession de la jeune blonde, se glissant peu à peu au coeur de son intimité. Le résultat n’en était que précieux et fort, se traduisant par des soupirs profonds et synonymes d’un encore.
La dentelle, c’était sans doute ce sous-vêtement qui encerclait fermement sa poitrine. Et il n’y avait rien de plus difficile que de retenir cette envie d’un plus, surtout quand ce motif est accompagné de ces baisers si passionnés. Après un intense échange de tendresse, Jane glissa sa main dans le cou de son interlocuteur. Leksander s’avouait presque vaincu face aux mesquineries de la jeune généalogiste, si l’on pouvait appeler cela des mesquineries.
Le corps frêle et tiraillé par l’envie et la raison, Jane le contemplait en répondant d’un sourire malicieux. Il faut dire qu’elle ne se donnait jamais lors d’une première soirée. Avec Lui, c’était peut-être différent parce qu’ils s’étaient vus plusieurs fois par le passé. Néanmoins, elle connaissait ses limites et se les donnait à elle-même. Le plus difficile dans cette histoire, c’était de les transmettre à son conservateur. Jane voulait s’offrir sans pour autant tout donner. Elle le désirait au plus profond d’elle-même, et ce même si cette manigance pouvait laisser croire à une certaine manipulation par crainte qu’il ne revienne jamais. Cette pensée là, elle se cachait à l’intérieur de son subconscient, et était loin de se dévoiler à la jeune femme lors de cet instant intime. Il faut dire que tous les deux passaient un agréable moment. Les mots à peine murmurés de Leksander faisaient fondre notre généalogiste.
La main dans le cou de son conservateur, Jane laissait la liberté à ses doigts de caresser tendrement l’endroit. Cette occasion lui permit de les glisser le long du col de la chemise, découvrant ainsi la naissance de ce dos dont la peau semblait particulièrement douce. Jane découvrit sans retenue le berceau de cette colonne vertébrale finement présente.
« Crois-tu que j’ai réussi à garder la mienne ? »
Murmura-t-elle tout en continuant de le regarder. Ses joues avaient rosi, trahissant le peu de timidité qui lui restait. La main de Jane finit par se poser délicatement sur celle de Leksander. Elle pouvait sentir les doigts curieux qui s’étaient peu à peu trouver un chemin sous le tissu. Son soutien-gorge en dentelle blanc se dessinait dans le prolongement de leurs mains, appelant à en être découvert…

Tous les deux étaient perdus sur l’idée d’arrêter ou de continuer, et si Leksander pouvait accepter de ne rien faire ce soir, il pouvait peut-être imaginer un scénario tout aussi intéressant et peut-être un peu plus frustrant. Jane frotta lentement la paume de sa main sur le dos de celle qui se trouvait sous son vêtement, comme pour y émettre un encouragement. Elle porta ses lèvres à celles de Leksander pour réanimer l’échange de baisers qui berçait déjà bien ce moment suspendu. Les baisers que notre conservateur portait à son cou firent pencher la balance. Elle abandonna doucement la main camouflée de Leksander pour s’amouracher de ces quelques boutons encore étonnamment fermés pour les faire sauter un par un en toute délicatesse. La jeune femme accompagnait sa démarche par la stupeur de son souffle saccadé. En effet, sa bouche échappait quelques longs soupirs de désir. Quand les quelques boutons se virent libérés de l’emprise des coutures et des conventions, Jane glissa lentement ses doigts à l’intérieur du vêtement, reproduisant les mêmes gestes que son conservateur. Les yeux clos, éprise par la situation, elle découvrait très lentement ce torse par des caresses douces et ralenties. L’idée n’était pas de se précipiter, mais bien de partager les dévotions de la sensualité avec patience et raison. Difficile à croire quand on les imagine tous les deux allongés dans ce canapé, les jambes entrelacées.
Jane finit par approcher ses lèvres dans le cou de Leksander. Le parfum l’enivrait plus que jamais, provoquant la tendresse de quelques baisers brûlants. Quand elle arriva près de son oreille, Jane tenta de divulguer son message dans le chuchotement du langage de l’amour.
« J’ai très envie de vous entrevoir Monsieur, comme on ouvre un ouvrage pour la première fois… M’autorisez-vous à vous découvrir sans pour autant tout vous remettre ce soir ?... »
La main tremblante, Jane dessinait lentement des arabesques sur le torse de Leksander. Elle commençait à apercevoir les détails de ce corps si désirable. Ces quelques sous-entendus n’étaient peut-être pas assez clairs pour notre conservateur. Jane voulait découvrir sa peau, le caresser sans pour autant l’inviter dans sa chambre ce soir. Elle avait proposé ces choses dans la métaphore parce que Leksander n’était pas n’importe qui. Elle était loin d’espérer une relation d’une nuit, et c’était aussi une manière de lui faire comprendre ses pensées sans brusquer ce moment intime qui les guêtait.
Jane était capable de comprendre que Leksander n’était pas prêt à vivre un moment de liberté entre leurs personnes, alors elle se préparait à entendre toutes les possibilités…
Sujet: Re: Take me to that happy place of which you told me long ago. ✵ Jane   
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