The breakfast club. Ft. Bellamy

The breakfast club.

@Kenneth J. Goodwill & Bellamy Miles

Les cours avaient repris depuis peu de temps et Bellamy commençait déjà à en avoir marre. Elle faisait bonne figure, mais c'était uniquement pour ne pas avoir d'embrouille avec sa mère... Même si ses bonnes intentions n'étaient que de courte durée. Actuellement, elle était déjà en train de fumer une clope sous les gradins du stade de foot alors que c'était formellement interdit par le règlement. Mais elle avait fortement besoin de sa dose de nicotine pour supporter tout les regards et sourires hypocrites qui s'offraient à elle. Elle était plongée dans ses pensées et elle n'avait pas vu la personne arrivant à ses côtés qui lui attrapa le poignet, celui de la main tenant sa cigarette. Elle sursauta, et jeta un regard noir au pion qui se présentait devant elle. Ce dernier lui arracha le petit rouleau de tabac de ses doigts et le jeta sur le sol. "Bellamy ! Voulez-vous que je vous rappelle le règlement ? Il est interdit de fumer dans l'enceinte du lycée !" La blonde se contenta de répondre en haussant les épaules. Il pouvait lui dire ce qu'il voulait, elle s'en foutait totalement. "Vous irez en heure de colle ce soir pour la peine." Par contre, à ce moment, l'adolescente se mit à réagir, fronçant les sourcils et montrant son mécontentement. "Comment ça ? Je ne peux pas ! J'ai entrainement de cheerleading !" Le surveillant leva les yeux au ciel. On voyait très bien qu'il regrettait ce choix de métier et se demandait s'il avait été aussi chiant quand il était adolescent. "C'est le règlement mademoiselle Miles. Que vous ayez entrainement ne changera rien, vous verrez ça avec vos coéquipières." En cet instant, Bellamy ressentait vraiment de l'injustice et avait encore besoin de se défendre. Elle sortit ses grands yeux de biche avant de minauder "Mais c'est la première fois que... vous me voyez en train de fumer. C'est le début de l'année, vous ne pouvez pas faire preuve d'indulgence ?" Le surveillant secoua négativement la tête, montrant bien qu'il n'était pas dupe par ce petit numéro de charme. "Au contraire, en ce début d'année, il faut poser le cadre dès le début" Sur ce, il lui tendit le papier indiquant son heure de colle et reparti. Bellamy soupira avant de lâcher un "Putain..." Au même moment, l'horloge sonna. C'est con, à quelques minutes près, elle aurait pu y échapper. Elle soupira avant de retourner en cours.

La fin des cours étaient arrivés, mais pas pour Bella qui devait faire son heure de colle. Elle arriva dans la salle, posant son sac lourdement sur la table, poussant un grand soupire, montrant bien son mécontentement. Le surveillant présent (un autre que celui qui l'avait surprise, heureusement), ne sembla pas s'en préoccuper et resta concentré sur son portable. Cet air allait être longue. Peu de temps après elle, Bella fut surprise de voir Kenny arriver. Génial. Cette heure de colle ne pouvait pas se présenter mieux... Elle se décida de l'ignorer, se concentrant sur ses ongles, s'arrachant ses peaux mortes. Mine de rien, elle était concentrée, si bien qu'elle sursauta en voyant un petit morceaux de papier arrivé sur son bureau. Il ne fallait pas être Einstein pour savoir d'où elle venait. Elle le lu rapidement. D'une certaine manière, elle était touchée par ce petit mot, mais d'un autre côté, elle voulait continuer à lui faire la tête, ne pas lui faciliter les choses. Alors, devant ses yeux, elle déchira le bout de papier, et se retourna avec un grand sourire... Avant de lui faire son plus beau doigt d'honneur.

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Même si Bellamy n'avait rien à faire, elle réussit à se trouver une occupation en révisant quelques cours. Elle ? Etudier ? En général, elle se contentait de faire le strict minimum, se fichant totalement de ses cours, s'en tamponnant l'oreille avec une babouche. Mais elle préférait se concentrer sur quelques chose de concret pour essayer d'ignorer Kenneth qui se tenait devant elle. Elle plongeait son regard dans ses cours, mais de temps en temps, malgré elle, l'adolescente relevait la tête pour le regarder, voir ce qu'il faisait. Elle n'avait jamais prit le temps de l'observer. Il était beau garçon, ça s'était une évidence, mais il n'y avait pas que ça. Il y avait quelque chose dans sa manière de se tenir qui inspirait la confiance et la sympathie. Merde. Elle voulait le détester et voilà que rien que par sa prestance, elle avait envie de lui pardonner. C'était surtout ce petit sourire qu'il affichait en permanence qui la faisait craquer. Son regard croisa celui de Kenny et elle se replongea dans son cours, se cachant derrière ses cheveux. honteuse d'avoir été prise sur le fait. Kenneth se rapprocha d'elle et les battements du coeur de Bellamy s'accélèrent. Ce con, en plus d'être totalement mignon, sentait aussi bon. Comme quelque chose de délicat. Il lui demanda de lui pardonner. Bellamy avait envie de garder sa fierté, continuer à faire la tête, mais comment en vouloir à ce sourire qui la faisant tellement fondre, malgré elle. Peut-être devait-elle arrêter d'être aussi bornée. "Je ne sais pas, c'est à réfléchir..." dit-elle, faisant semblant d'être en intense réflexion. Elle referma son cahier avant de reprendre. "Et je dois avouer que je t'ai aussi vite un peu jugé." Car Bellamy entendait les bruits de couloirs, disant que Kenny n'était pas quelqu'un de fréquentable, une petite racaille, un camé, tellement de rumeurs sur lui que le jeune homme devait avoir les oreilles qui sifflaient en permanence. Mais plus Bellamy était à son contact, plus son coeur lui disait que tout cela n'était que des conneries. Certes, elle ne l'avait pas côtoyé assez longtemps pour le connaitre mais... Elle avait le sentiment qu'elle avait en face d'elle le vrai Kenneth, qu'il ne lui mentait pas. Après, tout le monde connaissait sa naïveté en matière d'homme.

Elle fut assez surprise d'entendre l'adolescent dire savoir ce que c'était de bosser pour sa famille. Encore une preuve qu'elle ne le connaissait pas assez. La blonde haussa les épaules avant de chuchoter "Je ne bosse pas pour ma famille. Enfin... C'est plus compliqué que ça." Elle se mordit les lèvres, hésitant à poser la question qui lui taraudait l'esprit... Elle finit tout de même par lui demander "C'est pour ça que tu fais des fausses cartes d'identités et... D'autres choses ? Pour ta famille ?" Un nouveau regard au surveillant, qui ne semblait toujours pas se rendre compte que les deux adolescents étaient en grande discussion. Celui là devait vraiment avoir été trouvé dans une pochette surprise.

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Un petit sourire en coin s'afficha sur le visage de la blonde quand Kenny avança que tout cela était une bonne occasion de se connaître. Le pensait-il vraiment ? Ou cela était une astuce pour qu'elle puisse lui accorder sa confiance, baisser sa garde et qu'il puisse ainsi mieux lui piétiner le coeur ? Bellamy avait envie que ce soit la première option, mais les garçons avaient trop souvent joué avec ses sentiments qu'elle ne savait plus sur quel pied danser. Ce qui était assez ironique c'est que, quand elle sentait que c'était de la sincérité, elle prenait peur, mais pourtant elle se laissait aveugler par les mensonges, que cela soit conscient ou non. Elle soupira. Kenny voulait apprendre à la connaitre, mais s'il savait toutes ses pensées, il la fuirait surement, comme tous les hommes de sa vie. "Je ne suis pas sûre que tu aies vraiment envie d'apprendre à me connaitre Kenny... Je ne vois pas ce que cela t'apporterait, je suis inintéressante." Alors que pourtant, dans les couloirs, aux yeux de tous, Bellamy passait pour cette fille sûre d'elle, en privé, elle était rongé par l'inquiétude et détestait l'image que lui renvoyait son miroir. Oui, Kenny serait vraiment mal barré avec elle. Ça, c'était la seule certitude qu'elle avait.

L'adolescent demanda à ce qu'elle développe ses propos. Elle haussa les épaules, se demandant si elle pouvait en parler. Après tout, ce n'était pas un secret, mais elle avait l'impression que le regard des gens changeaient quand elle évoquait sa vie et elle n'avait pas envie que ça arrive avec Kenneth (ce qu'elle trouvait étrange, car en tant normal cela ne lui faisait rien, elle était habituée). "Mon père est morte quand j'étais petite et ma mère n'a pas trouvé de meilleure thérapie que de me faire faire des concours de mini miss... J'en fais depuis que je suis gamine. Donc en quelque sorte, je bosse pour ma mère, mais en même temps pour moi... Même si j'ai pris une année sabbatique. Mais de toute manière, ma mère met l'argent que je gagne de côté pour mes études... Mais elle en touche une commission. Enfin, comme je l'ai dis, c'est compliqué." Elle avait tout cela d'un ton las, un peu fatiguée de toute cette expérience. Elle était tombée dedans dès son plus jeune âge, cela faisait partie intégrante de sa vie, mais elle n'arrivait pas à se sentir emballée pour autant.

Si elle avait du mal à se confier, cela ne semblait pas être le cas de Kenny qui lui expliqua être en famille d'accueil. "Ah bon ?" demanda-t-elle toute étonnée. Elle ne s'attendait pas du tout à cette réponse, surtout au vu des rumeurs qui couraient sur l'adolescent. Elle se sentait un peu privilégiée d'avoir cette information, se demandant si d'autres personnes dans l'enceinte du lycée étaient au courant ou si c'était quelque chose dont elle était la seule à savoir. "Tu sais que tout le monde pense que tu es le fils d'un mafieux ?"

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Bellamy avait à peine entendu la dernière phrase du métisse, si bien qu'elle avait dû tendre l'oreille pour en comprendre les mots. Etait-ce vraiment nécessaire ? Au final, les paroles de Kenny ne faisait rien raisonner en elle. Disait-il cela parce qu'il le pensait vraiment ? Ou était-ce un automatisme ? Car on vivait dans une société où on ne voulait pas laisser les gens se dénigrer, où on essayait de remonter le moral peu importe les manières, où on n'avait pas le droit d'aller mal. Si elle s'en souvenait bien, cela avait un nom : la positivité toxique. Sa mère en était une experte, ancrée en elle, dans sa peau. Elle secoua la tête, avant de reprendre. "Oh si, il existe des gens inintéressants." Et elle n'avait pas assez de ses dix doigts pour tous les compter. Elle eut un petit sourire en coin "Ose me dire que Miss Livingston est intéressante." La dénommée était une prof d'histoire. Une dame âgée, dont Bellamy était persuadée qu'elle avait du vivre la guerre de sécession, tellement elle en parlait comme si cette époque était toute sa vie. Elle parlait toujours d'un ton monotone, était strict, avait des lunettes à double foyer, sentait la soupe de poireau et la naphtaline. Bref, une horreur à avoir en cours. Bellamy savait que l'histoire était un des cours qu'elle pouvait sécher sans l'ombre d'un remord. "Quant à moi... Juge par toi même si tu l'oses." dit-elle en plantant son regard dans celui de Kenny, ses joues s'empourprant légèrement. Elle ne savait même pas pourquoi elle venait de prononcer cette phrase, et elle avait l'impression d'être ridicule, sorti d'une mauvaise comédie romantique de Netflix. Mais les mots s'étaient échappé de ses lèvres avant qu'elle ne s'en rende compte et au final, elle attendait surtout la réponse du jeune homme.

Bellamy ne savait pas non plus pourquoi elle arrivait autant à se livrer à Kenny. Elle le connaissait si peu. Ils se croisaient dans les couloirs, elle avait fait appel à ses services, mais malgré sa réputation, au fond d'elle, la blonde avait toujours eu le sentiment qu'il était quelqu'un de bien et qu'elle pouvait lui faire confiance... C'était plutôt en elle-même qu'elle ne pouvait faire confiance, surtout en matière d'appréciation sur la gente masculine. Alors pourquoi avait-elle le sentiment qu'avec Kenny, tout était différent ? Elle haussa à nouveau les épaules à sa nouvelle question "Oui... Non... Je ne sais pas à vrai dire. Je n'ai connu que ça. C'est comme respirer. Tu ne te demande pas si tu aimes ça ou non... Tu le fais tout simplement." dit-elle, dans un petit soupir, se disant que sa comparaison était vraiment minable. En tout cas, maintenant, elle en savait un peu plus sur la personnalité de Kenneth et pourquoi il laissait des gens raconter des mensonges sur lui. Pour avoir la paix. Cela pouvait s'entendre, même si Bella avait du mal à le comprendre. "C'est con, tu peux passer à côté de vraies amitiés à cause de ça..."

L'adolescente ne s'était même pas rendu compte que le surveillant avait quitté son poste, jusqu'à ce que Kenneth lui demande si elle voulait bouger. Elle hocha la tête. Après tout, pourquoi pas ? Il y avait quelque chose de grisant à faire le mur pendant une heure de colle et se balader dans les couloirs d'un lycée quasiment vide. "Je te suis Kenneth." dit-elle avec un petit sourire, tout en se levant de sa place et s'étirant.

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La jeune adolescente pouffa, mettant une main devant sa bouche. Elle adorait pouvoir se moquer un petit peu des professeurs, ce qui était typique de tout les lycéens. Ils passaient des journées avec eux, alors parfois, ils avaient besoin de décharger. La pauvre madame Livingston n'avait rien demandé, mais elle était stricte et pour des adolescents qui voulaient contester la terre entière, cela était suffisant pour qu'elle en prenne plein la tronche. "Au moins si tu as des insomnies, tu sais qui tu peux appeler... Hé, elle devrait se lancer dans le business de l'ASMR !" Bellamy s'imagina la vieille dame, devant un micro et une caméra, en train de tourner des vidéos. Un rire joyeux s'échappa de ses lèvres.

A la nouvelle remarque de Kenneth, ses joues s'empourprent. Cela ne lui ressemblait pas d'être aussi timide. En général, elle flirtait sans limite, était directe, s'amusant à rendre les hommes fous, se fichant bien qu'on puisse la prendre pour être une petite trainée... Pourquoi ici, avait-elle l'impression que c'était différent ? Pourquoi voulait-elle être plus prudente ? Comme si l'approbation de l'adolescent, savoir ce qu'il pensait réellement d'elle, était indispensable. "Tu pourrais être déçu de ce que tu découvrirais." dit-elle en détournant son regard, étant bien trop chamboulée par celui de Kenny soutenait. C'est marrant comment avec lui, elle arrivait doucement à se dévoiler. Elle qui montrait une jeune femme sûre d'elle, pleine de vivacité, à la langue bien pendue... Avec lui, elle sentait qu'elle pouvait être celle qu'elle était vraiment, une adolescente pleine de faille, et il n'y aurait jamais aucun jugement.

C'est bien pour cela qu'elle réussit à parler des concours de beauté et de ce qu'elle ressentait. La blonde eut un nouveau haussement d'épaule à la question de l'adolescent. "Je ne sais rien faire d'autre..." Elle s'était déjà posé la question. Faire autre chose... Mais quoi ? Elle n'en avait aucune idée. Elle avait des notes moyennes, aucun talent, aucune autres appétences... Tout ce qu'elle savait faire, c'était monté sur scène et sourire.

L'indépendance de Kenny l'impressionnait. Elle était capable de faire de même. Elle avait besoin d'être entourée, de se sentir aimée (même si ce n'était que de l'amour superficiel), cela aider à combler au maximum son manque d'amour propre. Elle avait surtout peur de rester toute seule avec elle-même. La remarque de Kenny la fit quand même doucement rougir. "Je me disais bien que tu trainais avec des gens peu fréquentables..." dit-elle, tout de même à voix basse.

Ils sortirent de la salle de classe. Cela faisait du bien de se dégourdir les jambes. Même si en réalité, ils n'étaient pas restés très longtemps à l'intérieur, Bellamy avait l'impression que cela faisait une éternité. Il y avait quelque chose de bizarre à se promener dans le lycée dont les couloirs étaient entièrement vide. L'ambiance était totalement différente, presque relaxante. La journée, les lieux étaient le théâtre de drôles d'histoires et c'est comme si le rideau venait de tomber. En parlant de ça, cela lui donna une idée "Hey ! Ça te dit qu'on aille à l'auditorium ?" Pourquoi ce lieu en particulier ? Tout simplement car c'est celui qui venait de s'interposer dans son esprit.

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Bellamy se sent plutôt apaisée de discuter de choses simples avec Kenny. C'est marrant la facilité qu'elle a pour parler avec lui. Alors qu'en général, quand elle échange avec un garçon, elle a toujours l'impression que ce dernier a une idée derrière la tête, finissant par lui faire des avances, étant plutôt lourd. Ce n'est pas le cas avec le jeune homme qu'elle a en face d'elle. Avec Kenneth, les choses sont naturelles et cela réchauffe son petit coeur. Et quand ce dernier essaye de lui remonter le moral, cela lui fait encore plus plaisir. En général, ce genre de propos, elle ne les écoute que d'une oreille, pensant que les gens disent cela, juste par bonne conscience. Pourtant, à travers le regard de Kenny, elle pouvait presque avoir l'impression d'être la personne qu'il décrivait. Cette fille capable de plein de choses...

Kenny accepta la proposition d'aller à l'auditorium. Pourquoi Bellamy sentait son coeur s'accélérer ? Ce n'est pas comme si c'était un rendez-vous galant. C'était juste deux ados qui séchaient leur heure de colle et trainaient dans les couloirs du lycée. Il n'allait rien se passer d'autre. Surtout qu'elle ne ressentait rien pour Kenneth... Elle s'installa dans un des fauteuils, s'attendant à ce que Kenny en fasse de même, mais fut surprise en le voyant monter sur scène. Ce sentiment grandit quand elle entendit les quelques mots s'échappant de la bouche de l'adolescent. "Mais qu'est-ce que tu racontes Kenny ?" demanda-t-elle, de son petit rire cristallin, une main devant la bouche. "Je ne savais pas que tu t'y connaissais en théâtre." Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait du mal à imaginer Kenny, le nez plongé dans un bouquin.

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Décidément, Bellamy apprenait de plus en plus de choses sur Kenny. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle ne se le serait jamais imaginé. Du moins, il y a quelques mois. Mais plus elle discutait avec lui, plus elle voyait qu'il était aux antipodes de ce qu'on disait sur lui. Il avait bon dos Kenny, on disait qu'il était asociale, délinquant, violent, mais Bellamy n'avait passé que peu de temps avec lui et pourtant, elle avait l'impression qu'il était souriant, drôle et surtout, d'une extreme gentillesse. Elle lui avait déjà demandé pourquoi il restait avec cette réputation, sa réponse ne l'avait pas vraiment satisfaite, mais elle n'avait pas insisté, car elle aussi ne réfutait pas la sienne.

Kenny lui expliqua d'où venait la citation qu'il venait de dire. Sans qu'elle sache pourquoi, son coeur se serra. "Comme tu l'as dis, c'est à la fois beau et triste." dit-elle d'une petite voix. Son regard accrocha celui de Kenneth, sentant son coeur battre à tout rompre, puis elle regarda ensuite ses lèvres. Elle ne savait pas pourquoi, elle n'aurait jamais cru qu'elle ressentirait ça pour Kenneth, mais là, elle voulait rompre les quelques centimètres qui les séparaient. Surement l'ambiance environnante, et certainement dû à des sentiments, n'est-ce pas ? Elle resta silencieuse quelques secondes, qui lui parurent une éternité, mais doucement son visage se rapprocha de celui du métisse. Elle resta quelques instants en suspends, se demandant si Kenny ressentait la même chose.

Mais soudainement la porte de l'auditorium s'ouvrit, brisant la bulle qui s'était créée. Bellamy sursauta, surprise. "Putain, vous êtes là, je vous ai cherché partout !" Merde ! Le pion avait remarqué leur absence et les avait retrouvé. Bellamy ne chercha pas d'excuses, ils en avaient pas. Le surveillant secoua la tête avant de soupirer. "On va faire comme si je n'avais rien vu. Rentrez chez vous..." dit-il avant de partir. Cette interruption fut comme une piqure de réalité. Avait-elle failli embrasser Kenny ? Cela aurait été une grosse bêtise ! Mais maintenant, elle était gênée "Bon, bah, à plus alors." dit-elle, du rouge aux joues avant de s'enfuir.