Big Time Ft. Arthur

“This is the greatest show” & Tu déverrouilles la porte et entres dans le bar encore désert. Ton bar. Il sent le bois frais, tu as tenu à ce que ça reste naturel. Il est un peu sombre mais ça ajoute à son charme. Tu poses les clés sur le bar et fais un tour des lieux. Tes talons claquent sur le stratifié et tu souris en voyant des trèfles et de la verdure accrochés un peu partout sur les murs. Des lampes tombent en jolis filaments du plafond. C'est cosy, intimiste et tu sais déjà que tu vas t'y plaire, même en y travaillant. Les couleurs vertes et oranges se marient extrêmement bien avec les affiches d'alcool et les instruments qui servent de décor à ton Irish Pub. Une scène attend déjà que viennent les premiers groupes. Car que serait un endroit sans celui-ci si l'on ne pouvait danser et chanter ? Tu souris et contourne le bar. Tu inspectes tout, les cuisines y compris. Tu inspectes la partie vitrifiée pour le tea-room de l'après-midi. Après tout, il a bien fallu s'adapter au pays alors tu ne pouvais pas ne proposer que du pub. Il est midi, il est temps d'ouvrir. C'est là que tout commence...

Il est vingt heures passées. Le pub bat son plein. Le monde est présent lors de l'ouverture et tu t'en réjouis. Le chignon que tu t'étais fait ne ressemble plus à grand chose et ta chemise blanche est déjà tachée de bière. Ah, les joies du service ! Tu slalomes entres les tables, souris, fais bonne mesure. Tu apporte les plats, encaisse, repars... Tes pieds te font souffrir mais c'est la dure loi du métier. Tu sens la sueur transformer ta jolie peau satinée. Tu as chaud, ton maquillage coule légèrement mais ça n'empêche les plus alcoolisés de tes clients de venir te draguer ouvertement. Tu les remballes poliment, toujours avec le sourire. C'est limite s'ils ne partent pas conquis.

Enfin, vers vingt trois heures, à une heure de la fermeture, tout commence par se calmer. Les derniers clients finissent gentiment leur pinte et la musique se fait plus calme. Tu as d'ailleurs réussi à dégoter un groupe Irlandais et ne peux t'empêcher de taper du pied en ayant le mal du pays. Tu trempes tes lèvres dans une bière artisanale et ferme les yeux, savourant la fraîcheur de ce nectar bienvenue. Appuyée aux éléments derrière le bar, tu ne peux cacher la joie qui t'habite en ce moment.

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Big time.

@Octavie W. Wall & Arthur D. Porter

Arthur aimait fureter. Sans but précis, il appréciait se balader dans les rues de Santa Barbara. C’est de cette manière qu’il avait découvert des enseignes sympathiques bien en dehors des guides touristiques ou TripAdvisor. Une friperie, un restaurant ou bien même une librairie. Il pouvait trouver de tout. En cette soirée, il ne bossait pas et Arthur voulait en profiter. Il avait donc décidé de déambuler, se laissant aller au gré de ses envies et laisser le destin se faire. On verrait bien comment la soirée se finissait, en bien ou en mal. Peu importait, au moins il faisait quelque chose. Arthur voulait éviter le plus possible de rester enfermer chez lui.

Il tomba sur un bar, dont il ne connaissait pas le nom. Pourtant, il connaissait plutôt bien le quartier. Et pour cause, c'est là que se trouvait l'Opal Bar, là où il bossait. Cela devait être un nouveau lieu. De la musique, des conversations et des rires en sortaient. Malgré le fait que l'endroit soit nouveau, il avait l'air d'y avoir pas mal de monde et une bonne ambiance. Ce qui était indéniablement un bon signe. Et puis le nom de ce bar avait attiré son attention. Une connotation typiquement celte qui lui rappelait ses origines. Avec un sourire sur le visage, il s'introduit dans le bâtiment.

Les heures passaient, tout comme les gens. Le bar allait bientôt fermer, mais Arthur n'avait pas décroché de son tabouret. Il avait discuté avec des personnes, de droite à gauche. Il avait oublié des prénoms, retenus d'autres et pris des contacts pour peut-être se revoir. Encore une fois, il laissait les choses se faire, n'aimait rien prévoir et laisser le destin décidé de ce qu'il en était. Voyant, la jeune barmaid, étant maintenant plus disponible, Arthur se dit qu'il pouvait poser les quelques questions qu'il avait dans la tête. "C'est la première fois que je vois ce bar dans le coin, il a ouvert quand ?" demanda-t-il avec un grand sourire. "Je bosse aussi dans le coin, à l'Opal Bar, je viens vérifier la concurrence." ajouta le blondinet, avec un clin d'oeil, voulant bien montrer qu'il disait cela sur le ton de l'humour. Il n'était pas le patron de l'Opal et franchement, il comprenait l'envie d'ouvrir un bar dans ce quartier qui était dynamique. Le Fáilte n'était pas le premier concurrent, il ne serait pas le dernier.

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“This is the greatest show” Ft. @Arthur D. Porter & La bière avait presque un goût de trop peu pour ton palais délicat. Déjà, elle se réchauffait entre tes mains et devenait fade. Mais qu'importe, t'avais besoin de savourer ce premier soir d'ouverture. De fêter ton avènement en tant que gérante de cet établissement. Quelque part, tu regrettai fortement ton Irlande natale mais ce dépaysement ne pouvait te faire que du bien. Tu pouvais redevenir toi, loin des attaches, loin de l'adultère, loin des regards en coin. Une nouvelle Octavie avec ses sautes d'humeur, ses réparties parfois théâtrales qui dérangeaient tous ces biens pensants.
Le regard dans le vague, tu observes les clients tituber doucement vers la sortie. Tu espère grandement qu'ils rentreront à pied ou prendront un taxi. Tu hausses les épaules. Tu ne peux pas faire grand chose si ce n'est prier pour tous les inconscients. Tu reposes ton verre et te passes la main dans les cheveux, les ramenant en arrière et te permettant de faire comme un nettoyage de ton cerveau. Étrange ? Oui, sûrement mais tu fonctionnes ainsi depuis ton enfance. C'est comme si c'était le point de départ pour te remettre en route. Tu saisis une lingette et commence à nettoyer le bar jusqu'à arriver à la hauteur d'un jeune homme qui était resté là un bon moment. Tu l'avais aperçu du coin de l’œil et vite passé à autre chose. Il se fait tard et il est l'un des derniers clients. D'ailleurs, il te parle et tu ne peux laisser échapper un petit rire à ce qu'il te lance. « Bienvenue alors ! » Lances-tu sur un ton amical. « C'était l'inauguration ce soir. Je suis contente qu'il ait aussi bien marché. » Tu arrêtes de nettoyer lorsqu'il mentionne la concurrence. Tu sais qu'il plaisante et laisse un timide sourire apparaître sur tes lèvres. « Oh oui, j'en ai entendu parler, je viendrai y faire un tour un des quatre ! » Tu te rends alors compte que tu ne t'es pas présentée et que le discours que tu portes peut porter à confusion. « Je suis Octavie, la gérante. Je peux t'offrir quelque chose ? » Après tout, entre collègues, autant bien se soutenir . Et puis bon, discuter sans avoir un verre entre les mains est comme un manque d'accueil en Irlande. Puis tu fronces les sourcils, intriguée. « Mais dis-moi, ton accent n'est pas d'ici ? »

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Big time.

@Octavie W. Wall & Arthur D. Porter

En mimétisme, Arthur réponds au sourire de la serveuse en montrant le sien. Elle est chaleureuse, avenante, toute les qualités qu'il faut pour se trouver derrière un bar et donner envie de revenir. Le blondinet est plutôt surpris quand on lui dit que c'est le soir de l'inauguration. "Vraiment ? C'est rare qu'il y ai autant de monde pour une ouverture... Mais c'est cool ! Tu as dû te donner à fond sur la promotion ? Le bar a un compte insta ?" Il ne fallait pas se leurrer. On était arriver à une époque où, même si le bouche à oreille gardait une place importante, c'est les réseaux sociaux qui dominaient pour se faire connaitre. La plupart des lieux accueillant du monde ouvrait leur compte Instagram et essayait le plus possible de donner envie aux clients de venir. De temps en temps, Arthur postait sur celui de l'Opal Bar, pour parler des prochaines soirées ou parfois, faire son classement préférés des whiskys. Quelque chose de très important selon lui...

En parlant de l'Opal, la barmaid lui dit que cela lui était familier. "Tu peux passer quand tu veux ! Par contre ne dis pas au patron que tu es de la concurrence, je ne sais pas comment tu serais accueillie !" dit-il avec humour. Imaginant son boss, Arthur ne pensait pas qu'il accueillerait la jeune femme à coup de pieds au fesse. C'était un gars plutôt cool. Puis surtout, le chiffre d'affaire était suffisamment important pour qu'il ne se soucie qu'un autre bar ouvre quelques rues plus loin. Santa Barbara était une ville plutôt touristique et ces derniers adoraient se poser en terrasse pour prendre un verre.

La serveuse se présenta, tout en lui proposant un verre. Les yeux du blondinet brillèrent. "Je ne peux dire non à ça ! Moi c'est Arthur, comme le poète. Enchanté." dit-il en tendant sa main au dessus du comptoir. Ainsi, Octavie avait perçu qu'il avait un petit accent. Il était assez content que ce dernier reste, malgré qu'il vive à Santa Barbara depuis son adolescence. C'était un témoignage de ses origines qu'il s'efforçait de ne pas oublier. "Tu as bien deviné. Je suis d'origine écossaise. Donc fais attention au whisky que tu me sers, je risque d'être intransigeant." dit-il en riant. "Mais toi aussi tu viens d'un pays celte ?"

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