I don't wanna look at anything else now that I saw you. Diaz & Lukas.

A tout à l’heure. Voici la teneur du dernier message qu’elle avait envoyé. Et le moins que l’on pouvait dire, c’était qu’elle avait hâte d’y être, à tout à l’heure. Cela faisait quatre mois que le lieutenant Lukas lui avait donné son numéro, sur un bout de papier qu’elle lui avait glissé, quasiment à la descente du navire. Et depuis, Joanna l’avait précieusement gardé, comme seul et unique souvenir de leur rencontre. Pourtant, elle n’avait pas appelé, ni écrit. Pourquoi ? Elle pourrait trouver des centaines d’excuses, comme le fait par exemple qu’elle avait passé tout ce temps en mer et n’avait pas la tête à ça. Mais la vérité, c’était que rien que l’idée de revoir ce visage angélique dans un cadre autre que militaire, où il était de rigueur de garder ses distances, ça lui donnait un vertige démesuré. Parce que oui, malgré ses airs de dure à cuire - qui lui allaient parfaitement bien, soit dit en passant -, ce qu’avait retenu Diaz, c’était les traits doux de la jeune femme. Lukas. Alexandra. Gravée dans sa mémoire depuis quatre mois.
Et oui, quatre mois, c’était long. Et lorsqu’elle s’était enfin décidée à la contacter, elle avait eu la crainte que son souvenir ne soit pas aussi marqué auprès de l’autre Navy, et que cette dernière avait pu l’oublier. Aussi, rien ne lui disait que Lukas pouvait être à Los Angeles à ce moment précis. Certes, c’était sa ville d’origine, mais tout comme elle, elle passait sa vie à sillonner le monde. Alors vraiment, ce message, c’était un coup de poker. Et si l’attente de sa réponse fut interminable, la joie qu’elle éprouva en la recevant balaya toutes ses craintes.

Elle avait quitté sa chambre d’hôtel avec un peu d’avance, après avoir vérifié le trajet jusqu’au café. Vêtue de son éternelle veste en cuir, elle avait pris le temps de se recoiffer avant de sortir. C’était une belle journée, et elle avait marché jusqu’au café, profitant de l’ambiance de West Hollywood, ce quartier un peu hors-normes. Elle ne venait pas souvent à Los Angeles. Correction : elle ne venait jamais à Los Angeles. C’était sa première permission depuis plusieurs mois, et elle était sur son trajet de retour vers Santa Cruz. Mais disons que le fait de savoir que le lieutenant Lukas pouvait potentiellement être dans le coin avait motivé sa décision de dernière minute de faire escale dans la ville des Anges.
Elle tourna au coin de la rue, et aperçut d’abord le café, qui était de l’autre côté de la route, à quelques mètres. Puis, son regard fut attiré par un mouvement, de son côté à elle de la rue. Elle reconnut d’abord sa chevelure, familière. Et un sourire vint instantanément s’emparer de son visage, alors que son cœur fit un bond dans sa poitrine. Elle était là, Lukas. Près de sa moto - bien sûr, elle conduisait une moto. Elle lui tournait le dos, et Joanna dût se ressaisir, avant de franchir les derniers mètres qui les séparaient.

« Hey ! Comment ça va ? »

Elle se maudit intérieurement de n’avoir pas mieux qu’un pauvre « Comment ça va ? » comme phrase d’accroche. A croire qu’elle perdait toute notion de compétences sociales lorsqu’elle était au contact d’Alexandra.

« Belle moto... Ça fait longtemps que tu es là ? »

L’estomac noué, ce n’était clairement pas une sensation à laquelle elle était habituée. Pourtant, Joanna avait vécu des dizaines, voir des centaines de situations stressantes, à tel point que c’était presque devenu une routine pour elle. Et on lui attribuait même un certain sang-froid, en général. Mais là, c’était une situation absolument inédite. Ce n’était pourtant pas la première fois que sa route croisait celle de quelqu’un pour qui elle avait un intérêt plus qu’amical. Mais il y avait quelque chose de différent, cette fois. Des sensations qu’elle ne connaissait pas. Et une intuition, également. C’était assez inexplicable.

« Diaz ! Ça va très bien. »
Lukas s’était retournée et lui faisait maintenant face. Et Joanna ne sut pas ce qui la frappa le plus. Le son de cette voix, qui lui paraissait si familière, ou alors la vision de ce visage, qui était encore plus beau que dans ses souvenirs. Elle en avait le souffle coupé.

Elle avait parlé de la moto, sans grande conviction - oh bien sûr, elle s’imaginait déjà installée à l’arrière de celle-ci, les bras autour de la taille de sa propriétaire - mais ce n’était pas pour tout de suite. Tout de suite, il fallait surtout qu’elle arrive à se souvenir de comment respirer. Heureusement, son trouble ne se voyait pas trop pour le moment - et elle était assez douée en apnée, ça aidait.

« Oh non, ne t’inquiète pas, à peine deux minutes »
« D’accord. »

Elle souffla finalement, rassurée. Elle n’était même pas en retard, mais elle détestait attendre. Alors l’idée d’avoir pu faire attendre l’autre Navy la mettait assez mal à l’aise - même si ce n’était pas la première fois qu’elle la faisait attendre, mais nous y reviendrons. Celle-ci proposa d’ailleurs qu’elles entrent, et Joanna acquiesça avec enthousiasme. « Ça marche. De toute façon, je te suis. Je ne connais pas le quartier. »

Et elle s’exécuta, laissant la jeune femme la devancer, vers le café, puis sur la terrasse de celui-ci. Si on vous raconte que ses yeux ont potentiellement dérivé vers le bas pendant qu’elle marchait derrière Lukas, sachez qu’elle niera le tout en bloc. Elles s’installèrent à une table un peu à l’écart, et alors que Joanna essayait de se décider entre regarder le menu, et regarder la jeune femme qui lui faisait face, celle-ci prit la parole, entrant dans le vif du sujet.

« Tu sais, j’ai longtemps cru que tu n’allais pas utiliser mon numéro. »

Le regard plongé dans celui de la brune, elle fut si déstabilisée qu’elle eut l’impression de tomber de sa chaise. Après tout ce temps passé à hésiter, et à remettre à plus tard, elle ne s’était pas dit une seule seconde qu’Alexandra ait pu, de son côté, craindre qu’elle ne la contacte finalement pas. En fait, elle ne pensait même pas que son message était attendu.

« Oh... »

Elle baissa légèrement les yeux, joignant ses mains nerveusement, ne sachant pas comment répondre. Évidemment, elle n’avait jamais eu besoin de se poser la question : bien sûr qu’elle avait l’intention de l’utiliser. Mais pourquoi ça lui avait pris autant de temps ? Des excuses, elle en avait à la pelle. C’était sa première permission depuis. Sa dernière mission avait été particulièrement intense, et elle avait à peine eu le temps de contacter sa propre famille. Elle n’était pas sûre des intentions de Lukas... Que des excuses, vraiment. Elle releva les yeux vers le visage de la jeune femme. Elle méritait beaucoup mieux que ces excuses bidons.

« Ça n’a jamais été une question pour moi, Lukas. J’attendais juste d’être sûre de ce que je voulais. »

Maintenant, elle la fixait du regard. La dévisageant, même. En espérant que ses intentions soient suffisamment claires, cette fois. Un sourire se dessina sur son visage, alors qu’elle pencha légèrement la tête sur le côté.

« J’espérais juste que tu ne m’aies pas oublié. »

Au moins, c’était dit. Pour un début de conversation, elles n’auraient pas pu être plus franches, l’une comme l’autre. En réalité, elles avaient si peu échangé, lors de leur première rencontre, qu’elles ne se connaissaient pas vraiment. Et Diaz découvrait, par exemple, que Lukas n’était pas du genre à passer par quatre chemins. Et franchement, ce n’était pas pour lui déplaire. Bien au contraire.

« T’oublier ? Et pourquoi pas oublier comment charger une arme ? »

Tout comme la jeune femme assise en face d’elle, elle se mit à rigoler. Si elle avait voulu détendre l’atmosphère, c’était bien réussi. Joanna ne pensait pas sincèrement qu’elle l’avait oubliée, sinon elles ne seraient sûrement pas assises sur cette terrasse de café. Mais c’était toujours un petit boost à l’ego, plutôt appréciable.

« Toi aussi, t’es difficile à oublier. »

Elle ne l’avait pas lâchée du regard. Elle ne voulait pas, pour être exacte. Elle était parfaitement consciente que la bienséance, ou la politesse, auraient voulu qu’elle détourne le regard, qu’elle regarde ailleurs, laissant un peu de répit à la jeune femme. Mais screw that, elle s’en fichait éperdument. Maintenant qu’elle avait passé le petit moment inconfortable, l’épreuve de devoir expliquer la raison de ses quatre mois d’inaction, elle ne voulait plus perdre une seule seconde. Et il n’y avait littéralement rien d’autre qui aurait pu capter son attention. Rien d’autre qu’Alexandra Lukas, et son adorable sourire.

« J’ai attendu 4 mois pour que tu utilises mon numéro, et je m’en suis voulu de ne pas plutôt t’avoir demandé le tien. » Joanna leva un sourcil, un petit sourire en coin venant se dessiner sur ses lèvres. Il semblait que mademoiselle Lukas était quelqu’un qui aimait bien avoir le contrôle. Le fait de ne pas l’avoir, pendant tout ce temps, l’avait vraisemblablement chamboulée. « Tu as dit que tu attendais d’être sûre, mais tu n’as pas explicité de quoi. »

Du fond de sa chaise, Diaz la regarda en silence, d’abord avec un sourire, qui se transforma en un petit rire. Avant qu’elle ait eu le temps de répondre, le serveur vint prendre leur commande. Tout comme Lukas, elle commanda un café noir - en bonne italienne, il était inenvisageable de boire son café autrement Puis quand le serveur se fut suffisamment éloigné, elle prit de nouveau la parole.

« J’ai dit que j’étais sûre de ce que je voulais. Et en l’occurrence, je voulais boire un café avec une magnifique jeune femme qui n’aime pas l’idée de ne pas tout contrôler. » Elle marqua une petite pause. « Et pour le moment je suis plutôt satisfaite. »

Toujours en souriant, elle observa la réaction d’Alexandra. S’attardant sur les moindres détails de son visage, chose qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de faire lorsqu’elles étaient sur ce navire, quelques mois plus tôt.
Puis elle croisa les bras sur la table, s’avançant légèrement au-dessus de celle-ci, dans un mouvement de rapprochement (pas si) subtil.

« Et toi, Lukas ? Qu’est-ce que tu veux ? »

Le rire d'Alexandra résonnait comme une agréable mélodie à ses oreilles, et elle en avait des frétillements dans le ventre, alors que son visage lui apparaissait à chaque fois sous un jour nouveau. Il y avait quelque chose de particulièrement troublant, entre ces traits si doux, et cet air si dur qu’elle se donnait. C'était fascinant. Elle était fascinée par la jeune femme. Et il fallait bien l'avouer, Joanna se voyait parfaitement passer le restant de ses jours à redécouvrir et admirer le paysage.

« C’est vrai que j’aime tout contrôler, mais entre être médecin et Navy, je pense qu’on peut mettre ça sur le dos de l’armée. »
Diaz hocha lentement la tête, faisant mine d’être compréhensive face aux excuses que se trouvait la jeune femme. Mais elles savaient toutes les deux que ce n’était pas l’armée qui donnait aux gens leur goût du contrôle. C’était même plutôt le contraire, à vrai dire. Elle était bien placée pour le savoir, étant elle-même une maniaque du contrôle. D’ailleurs, elle se délectait d’avance de tous les jeux de pouvoir qu’il y aurait, dans son éventuel duo avec Lukas - si duo il y avait.
« Si t’es satisfaite, c’est le plus important. » Elle lui rendit simplement son sourire, sans autre forme de réponse.

Elle s’était alors jetée à l’eau, initiant un rapprochement vers la jeune femme assise en face d’elle. Et si elle s’attendait à ce que la brune s’approche à son tour, confirmant ainsi que l’intérêt qu’elle lui portait était bien réciproque - était-ce encore nécessaire ? -, elle ne s’attendait certainement pas à sa réponse.

« Hum… Je te veux toi ? »

Son cœur manqua un battement, alors qu’un frisson lui parcourut tout le corps, de l’arrière de sa nuque, jusqu’au creux de ses reins. Et tandis que ses yeux s’égaraient vers les lèvres de la jeune femme, la lueur dans son regard se transforma, passant de l’admiration platonique au désir brûlant. Ce n’était pas tant la réponse de Lukas qui avait fait mouche, mais plutôt la façon dont elle l’avait dit, avec cet air innocent qui n’avait clairement pas d’autre but que de provoquer un instinct de prédateur, face à sa proie. Et Joanna, qui était habituellement toute en retenue, se sentait perdre le contrôle sur ses émotions, tandis qu’un sourire carnassier se dessinait sur son visage. Il ne lui aurait pas fallu plus de quelques secondes supplémentaires pour finalement combler l’espace qui les séparaient, voire envoyer valser cette table qui se tenait entre elles.

Mais elle fut rappelée à l’ordre en voyant, du coin de l’œil, le serveur qui revenait avec les cafés. Dans un sursaut, elle recula, se remettant bien au fond de sa chaise, tout en prenant une grande inspiration. Elle n’avait même pas remarqué que son rythme cardiaque s’était emballé, et s’appliqua à le faire redescendre. Pour ce faire, elle suivit minutieusement les gestes du serveur, prenant bien soin d’éviter tout contact visuel avec celle qui lui faisait face. Le temps de se calmer, bien sûr. Lorsqu’il fut reparti, elle avait plus ou moins repris ses esprits.

Son regard se posa de nouveau sur la brune, et elle se surprit à se poser, finalement, toujours la même question. Qu’attendait-elle, exactement ? Évidemment, avec ce qui venait de se passer, elle se doutait que miss Lukas n’était pas là pour enfiler des perles. Mais Diaz était toujours dans le flou quant à ses intentions. Elle décida qu’il était préférable d’éclaircir ce point, avant de commencer à envisager quoi que ce soit d’autre. Elle entoura donc sa tasse de ses deux mains, le regard baissé vers celle-ci.

« De la façon dont je vois les choses, on peut soit retourner à mon hôtel, passer un merveilleux moment toutes les deux, et se quitter en gardant un très bon souvenir l’une de l’autre... » Alors qu’elle parlait, elle avait mis sa serviette au milieu de la table, entre leurs deux tasses, et s’était emparée d’un petit carré de sucre, qu’elle avait posé à gauche de la serviette. Elle leva les yeux vers la jeune femme, s’assurant qu’elle suivait bien son manège, puis continua : « ... ou alors, on peut décider de profiter du temps qu’il nous reste avant que tu partes, pour essayer d’en apprendre un peu plus l’une sur l’autre, et voir où ça peut nous mener. » Elle prit un deuxième morceau de sucre, qu’elle posa cette fois à droite de la serviette.

Elle attrapa sa tasse et but une gorgée de son café, en attendant la réponse d’Alexandra. Pour sa part, les deux options lui convenaient, même si elle avait une petite préférence. Mais elle n’était pas la seule à décider, bien au contraire.

La perspective de retourner à l’hôtel en compagnie d’Alexandra était plus qu’alléchante, c’était un fait. Et même si elle avait essayé de ne pas y penser, la possibilité que ce moment puisse arriver était restée dans un coin de sa tête depuis qu’elle lui avait envoyé ce message, un peu plus tôt. Que dis-je, cela faisait des mois qu’elle y pensait - ou plutôt, essayait de ne pas y penser. Et le fait de savoir que le médecin ressentait visiblement la même chose avait réveillé ses instincts les plus primaires, dont elle n’avait même pas connaissance jusque là.
Cependant, l’intérêt que Joanna portait à Alexandra n’était pas juste physique. Et même si elles ne se connaissaient pas encore très bien, elle ne voulait pas passer à côté de l’opportunité de pouvoir construire quelque chose de plus durable avec la jeune femme. C’était bien à cela qu’elle avait fait référence, en réalité, quand elle avait parlé d’être sûre de ce qu’elle voulait. Parce que s’il y avait une chose dont elle avait été sûre, en un regard, depuis le moment où elle lui avait glissé son numéro sur le pont du navire, c’était que Lukas allait chambouler son univers, à la minute où elle y mettrait les pieds.

Pour le moment, elle ne s’était pas trompée. Et il lui fallut encore toute sa volonté et son self-control pour rester impassible lorsqu’Alexandra plongea de nouveau son regard dans le sien, et se mordit la lèvre inférieure.

« Il n’y a aucun moyen de lier l’utile à l’agréable et faire un mix de tes deux solutions ? »

Le sourire innocent de la brune la rendait folle. Intérieurement, l’envie de se jeter sur la jeune femme, ainsi que la frustration de ne pas pouvoir le faire, la faisaient bouillir. Mais elle essaya tant bien que mal de rester impassible, et entra même dans son petit jeu, en lui répondant sur un ton tout aussi innocent.

« Oh, j’imagine qu’on doit pouvoir trouver un compromis assez satisfaisant. » Elle fit mine de réfléchir pendant quelques secondes, levant brièvement les yeux en l’air, avant de retrouver les pupilles noisette qui lui faisaient face. Un sourire taquin se dessina sur ses lèvres, alors qu’elle poursuivit : « Par contre, je ne peux pas promettre d’avoir beaucoup de conversation, si on décide d’aller dans ma chambre. »

Elle lança un regard appuyé en direction d’Alexandra, s’assurant qu’elle avait bien compris le sous-entendu - la provocation, en fait - qu’elle lui avait clairement envoyé. Cela dit, il n’y avait aucun mensonge dans les paroles de Diaz. Malgré toute sa volonté, elle aurait été incapable de maintenir une conversation construite et cohérente si elle se retrouvait dans un endroit clos et isolé avec Lukas. Après tout, c’était aussi une façon de « mieux se connaître », pour ainsi dire.

C’était fou, l’effet qu’avait Alexandra sur elle. Éventuellement, elle s’était attendue à s’attacher, petit à petit, jusqu’à tomber amoureuse de la brune. Mais à aucun moment elle n’avait imaginé cette situation, où elle ne pouvait tout simplement pas tenir en place sur sa chaise. A vrai dire, elle n’avait plus la moindre envie de rester dans ce café, à cette table qui les maintenait irrémédiablement beaucoup trop loin l’une de l’autre. Elle prit encore une gorgée de son café, en jetant un regard vers la rue, à l’extérieur de la terrasse.

« Il est très mignon ce café, Lukas, mais je crois que j’ai plutôt envie de bouger, finalement. » De nouveau, elle ramena son regard vers la jeune femme, puis leva un sourcil en lui adressant un sourire charmeur. « Tu ne veux pas plutôt m’emmener faire un tour sur ton bolide ? »