L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche. ➸ Zack

L'avenir appartient à ceux qui se lèvent à l'heure où je me couche.

Toute titubante, Bellamy essayait de rentrer chez elle. Elle venait de passer la soirée à picoler et elle ne faisait plus la fière maintenant. C'était Taytay qui l'avait entrainé là dedans. Enfin, elle n'avait pas eu beaucoup à insister. Un message du frère de l'oncle du petit fils de la grand mère d'un certain Jérémy faisait une fête, une histoire comme ça. Taylor était conviée et elle pouvait ramener une amie, alors elle avait choisie son acolyte de tout le monde, Bellamy. La blonde était étonnée de voir à quel point le répertoire de sa meilleure amie était remplie et tout les plans qu'elle avait pour faire la fête. Enfin, du moment qu'elle lui en faisait profiter, cela ne la dérangeait pas.

Il était maintenant six heures du matin et Bellamy essayait de rejoindre sa chambre le plus discrètement possible. Elle avait fait le mur pour aller à cette fête. Sa mère avait été catégorique. Elle était privée de sortie pendant deux semaines car elle avait retrouvée un paquet de clopes dans la poche de sa veste. Bella s'en était mordue les doigts et c'était trouvée tellement idiote de l'avoir oublié. Elle savait très bien que sa mère était une control freak qui surveillait tout ce qu'elle faisait. C'était déjà un miracle qu'elle ne l'ai pas envie en cure de désintoxication... Oui, juste pour de la nicotine. Si elle savait ce que sa fille s'envoyait dans les poumons à longueur de journée...

Depuis le temps, Bellamy avait développé une expertise pour faire le mur. Enfin, partir était facile. Rentrer quand on avait de l'alcool dans le sang, au mieux, était moins facile. L'adolescente était plantée au pied du mur, levant la tête, prenant une bonne dose de courage pour escalader le treillis qu'il avait sous sa fenêtre. Sa mère était quand même un peu idiote de laisser ça là. C'était presque un appel à faire le mur. La blonde commença à s'accrocher, prête à faire son ascension... Mais elle n'alla pas bien loin. Elle avait à peine poser le pied sur le treillis, qu'elle dérapa, se retrouvant le cul par terre. "AÏE !" dit-elle en se relevant avant de faire la moue. Elle regarda ses coudes avant de grimacer, ils étaient abimés. Elle regarda autour d'elle espérant que personne ne l'ait vu... Avant que son regard croise celui de son voisin...

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@Bellamy Miles

Le soleil pointait à peine le bout de ses premiers rayons alors que Zack parcourait déjà la plage en foulées régulières, casque sur les oreilles, musique en guise de motivation bien que ce matin, il n’en manquait pas. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas pris le temps de courir ou même se dépenser rien qu’un peu. Lui qui était depuis gamin quelqu’un de sportif, le dernier mois qu’il venait de passer avait été un coup de massue, jusqu’à l’empêcher de courir comme il avait l’habitude de le faire depuis des années. Cela avait été pourtant l’une des périodes les plus éprouvantes de sa vie. Apprendre que sa sœur était en vie, qu’elle vivait à Santa Barbara depuis tout ce temps sous une nouvelle identité et amnésique par-dessus tout, c'était plutôt accablant. C’était sans doute pour ça que l’âme de Bundy s’était pointée alors que Rosewood était déjà mentalement affaiblit. Ce connard et son sens du spectacle… Toujours prêt à soigner ses entrées. Mais, il pouvait toujours rêver que le psychologue lui offre quelconque opportunité de prendre le contrôle de sa personne maintenant qu’il avait appris à le bloquer dans un coin de sa tête. Il avait mis du temps à réussir, mais il ne lâcherait pas. Le contrôle. C’était sans doute l’un des pires points communs qu’il avait avec le serial killer, mais au moins, Zack n’était pas du genre à avoir la faiblesse de céder là où Ted l’avait fait. Ça lui donnait l’ascendant.

Le brun était retourné jusque chez lui, montant rapidement les escaliers qui menait jusqu’au jardin de la villa en guise de dernier exercice. Qu’est-ce que le FBI pouvait bien faire d’un accès privé à la plage sérieux ?! Quelques instants plus tard, Zack était déjà en train de presser le bouton de sa machine à café. Il étirait ses bras derrière lui, détendant ses épaules par la même occasion, alors qu’un long soupire filait entre ses lèvres. Pour une fois, il avait réussi à dormir plus de trois heures d’affilées et il était allé courir, c’était un exploit en soi, si bien qu’il s’autorisait même à penser que ce serait une bonne journée. En attrapant sa tasse de café, il fit coulisser la baie vitrée pour pouvoir s’avancer sur le bord de la terrasse qui donnait sur la mer. Même s’il n’était pas grand amateur de cette maison trop clinquante, il appréciait tout de même les avantages qu’elle offrait, il se serait senti sans doute le même en sortant d’une tente au milieu de la plage mais là n’était pas la question. Bien qu’en y repensant bien, ses escapades et aventures d’un week-end commençaient à lui manquer.

L’air était frais sans être froid et le soleil qui prenait place au-dessus de l’océan commençait déjà à réchauffer l’atmosphère. Zack avait pris soin de retirer ses baskets dès qu’il avait pu, tout comme son T-shirt qui, de toute manière, était plein de sueur. Habillé simplement de son short de sport, il profitait de la douceur, appuyé sur la table qui surplombait la plage. Il sirotait son café en silence, souriant légèrement en pensant qu’aujourd’hui, il ne travaillait pas. Il pourrait avancer sur ses recherches ou même passer voir Nora si elle était libre, il lui devait bien ça.

Son fil de pensée fut interrompu par du bruit à quelques mètres de lui. Sa tasse dans la main, il ne bougea pas pour autant, observant une fine silhouette blonde tenter de grimper sur le treillis qui longeait le mur de la maison voisine. Il arqua alors un sourcil en la voyant essayer tant bien que mal de garder un quelconque équilibre, son centre de gravité semblait tout bonnement être baigné dans l’alcool. Zack se revoyait lui-même dans cette situation quand il était plus jeune, il l’avait fait plus d’une fois. Il imageait très bien sa personne, escaladant des murs et autres balcons pour faire le mur ou rejoindre une fille. En observant la jeune fille s’élancer, il se souvint également qu’il en avait récolté aussi plusieurs chutes et bleus.

« AÏE ! »

Il grimaça légèrement en la voyant tomber, et pencha la tête tout en retenant un léger rire. La blonde inspectait ses légères blessures avant de vérifier les alentours. Son regard croisa alors celui de Zack qui avait un léger sourire en coin face à la situation. - Oui. Je t’ai vue. - pensa-t-il avant de se redresser légèrement.

« Ton appui n’était pas bon, et je doute que t’arrive à grimper avant d’avoir cuvé au moins un tiers de ce que tu sembles avoir bu. »

Zack prit alors une gorgée de son café en observant longuement la jeune blonde. Jeune, oui, c’était d’ailleurs pour ça qu’il l’avait tutoyé aussi aisément. Il déposa ensuite son mug sur la table et s’approcha d’à peine quelques pas en regardant ensuite le mur qu’elle souhaitait escalader.

« Tu as oublié tes clefs ou tu pensais réussir à faire croire à tes parents que t’étais jamais partie ? »

Il n’était pas vraiment du genre à se mêler de ce qu’il ne le regardait pas, mais la situation était bien trop drôle pour qu’il ne dise rien. Le brun n’était pas non plus du genre à dénoncer qui, ou quoi que ce soit dans ce genre de cas, il a déjà été à sa place, et les parents Rosewood sont loin de savoir tout ce qu’il a fait dans leur dos.

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Bellamy se releva, faisant comme si de rien n'était. Elle passa une main dans ses cheveux, essayant de rester digne. Chose qui n'est pas facile quand on venait de tomber les quatre pattes en l'air. L'adolescente avait les joues légèrement rougies. D'une part, car elle se sentait un peu honteuse et aussi... Car elle trouvait ce voisin beaucoup trop mignon. Ce serait mentir de dire que de temps en temps, Bellamy ne se rinçait pas l'oeil. Parfois, elle bronzait sur le balcon de sa chambre et il était là, à tondre la pelouse, torse nu. Au début, elle avait l'impression d'être une stalkeuse, mais au fur et à mesure, c'était devenu une habitude. Et pourtant, malgré le fait qu'elle l'observait de loin, elle lui avait rarement adressé la parole. Alors elle se sentait un peu intimidée et c'est pour cela qu'elle se retrouvait à se balancer d'un pied sur l'autre, passant une main dans ses cheveux, alors que le regard de son voisin était fixé sur elle.

Bellamy gloussa quand son voisin lui dit qu'il doutait qu'elle arrive à grimper au treillis. Ce n'était pas si drôle, mais de toute manière, il pouvait dire tout ce qu'il voulait avec ses muscles, Bella se comporterait comme une cruche. "Oh, je vois qu'on à un connaisseur !" dit-elle sur le ton de l'humour. Quant à la deuxième question, la blonde se contenta de hausser les épaules. C'est sur que passer par le treillis n'était pas la solution la plus simple, mais c'était sans aucun doute la plus discrète. "La baraque est vieille et le plancher craque dès qu'on marche dessus. Ma mère à une ouïe supersonique, elle m'entendrait passer... Donc soit je passe par la fenêtre ou soit je perds du poids pour devenir aussi légère qu'une plume." Elle ne reprit pas son voisin sur le fait qu'elle ne vivait qu'avec sa mère. Il était toujours douloureux pour elle de parler de son père, même si elle n'avait aucun souvenir de celui-ci. Mais elle sentait bien que c'était quelque chose qui manquait dans sa vie. "Qu'est-ce que tu me conseilles de faire dans ce cas ?" dit-elle de son plus sourire et ses grands yeux de biches. S'il l'invitait à passer le temps chez lui, elle ne dirait certainement pas non...

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Zack n’avait pas pour habitude de se mêler des affaires des autres, hormis ses enquêtes bien sûr, et pour ses clients qui cherchaient justement à ce qu’il se mêle de leurs vies. Ce matin-là, c’était surtout la situation qui l’avait poussé à adresser la parole à sa jeune voisine. Cela l’amusait beaucoup de voir une adolescente faire le mur, pleine d’alcool et tentant de grimper en vain un treillis.

« Oh, je vois qu'on a un connaisseur ! »

Le brun haussa les sourcils au rire gloussé de la blonde avant de croiser les bras contre son torse.

« Je savais surtout quel verre ne pas prendre pour réussir à grimper ensuite. D’ailleurs, je crois que tu n’aurais pas dû en prendre de verre, toi. Je doute que l’âge légal soit en ta faveur, non ? »

Il pencha la tête sur le côté en l’inspectant longuement puis il secoua la tête. Loin de lui l’idée d’être moralisateur, mais à croire que l’âge adulte lui avait fait prendre conscience des erreurs précoces. Il s’appuya alors sur le mur qui séparait son jardin du passage d’à côté, il se pencha et croisa les mains devant lui, faisant face à sa voisine.

« La baraque est vieille et le plancher craque dès qu'on marche dessus. Ma mère à une ouïe supersonique, elle m'entendrait passer... Donc soit je passe par la fenêtre ou soit je perds du poids pour devenir aussi légère qu'une plume. »

Un léger rire franchit les lèvres du brun, presque inaudible. Il repensait silencieusement à ses parents qui lui vouait une inattention des plus formelle, rendant ses escapades plus faciles qu’ils ne l’auraient cru. Il tourna alors la tête vers son interlocutrice et l’observa un instant, rebondissant sur la dernière partie de sa phrase :

« Je ne pense pas que t’en aies besoin. »

Zack se redressa alors pour s’appuyer sur ses paumes et il soupira doucement en regardant le treillis en silence.

« Qu'est-ce que tu me conseilles de faire dans ce cas ? »
« Eh bien, première option, je pourrais te ramener chez toi en racontant la vérité à ta mère et terminer ma journée comme elle a commencé. Deuxième option... »

Il soupira doucement en guise de faux désarroi.

« Je t’aide à rentrer chez toi par cette fenêtre. Mais... »

Il tourna son regard vers elle et plissa les yeux.

« Je t’aide à perdre tes trois grammes avant. »

Le brun se tourna alors vers la table de sa terrasse et pointa sa tasse de café laissée sur celle-ci.

« Si tu te considères en âge de boire toute cette bière ou tout autre alcool qui te donne ce parfum significatif, tu bois du café ? »

Si Rosewood comptait apporter son aide à cette adolescente, c’était surtout parce qu’il savait très bien ce que c’était d’échapper à un cercle familial trop sévère, mais aussi parce qu’il vivrait, peut-être, mal le fait de la voir tomber encore et encore jusqu’au trauma crânien. Le connaissant, c’était dans sa nature. Le connaissant très bien, il avait sans doute un plan bien précis déjà établit pour l’aider.

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Elle ne se sentait pas si bien que ça Bellamy. Elle avait envie de dire qu'elle arrivait à tenir l'alcool, mais c'était totalement faux. Actuellement, elle était dans un état potable car le trajet l'avait aidé à décuver un minimum mais, quelques heures plus tôt, elle était en train de vider ses tripes dans les cuvettes des toilettes. Elle pensait que vomir l'avait aidé à sortir l'alcool de son organisme, mais ce n'est pas comme ça que ça marchait. Bellamy était bien trop mauvaise en biologie pour le savoir. Actuellement, les nausées revenaient et elle se retenait fortement pour ne pas vomir dans les bégonias de sa mère. Elle grimaça quand son voisin lui demanda quel âge elle avait. Elle détestait cette question, car cela voulait dire qu'elle faisait bien son âge. Bellamy, elle cherchait toujours à paraitre plus vieille et avait horreur qu'on lui rappelait qu'elle n'était qu'une adolescente. "Surement le même âge que toi quand tu buvais de l'alcool en soirée." dit-elle, sans se laisser démonter. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle imaginait que ce voisin canon devait surement être très populaire au lycée, à faire des fêtes tout les week-ends.

La blonde plissa du nez, faisant la moue, quand son voisin lui dit qu'elle n'avait pas besoin de perdre de poids. "On ne dirait pas comme ça, mais j'ai du gras dans le bide." Ce qui était totalement faux. Bella ne se rendait pas compte, mais son ventre était aussi plat que les seins de la personne en train d'écrire cette réponse.

Bellamy demanda des conseils. La première option que lui proposa son voisin ne lui plu pas vraiment (duh!). "Oui mais..." commença-t-elle, essayant de trouver une excuse, mais heureusement, il lui proposa d'autres options qui étaient bien plus plaisantes. Surtout la dernière. La blonde eut un regain d'énergie et elle sorti à nouveau son sourire le plus charmeur. "Bien sûr que je bois du café ! C'est parfait contre la gueule de bois !" Venant de se rendre compte qu'elle venait de parler à un adulte, elle essaya aussitôt de se rattraper. "Hmmm, oubliez ce que je viens de dire..."

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Zack n’avait pas été un modèle de sainteté dans ses plus jeunes années. Le lycée avait été, chaotique et la FAC… Eh bien, il était dans une fraternité alors, vous pouvez l’imaginer. D'autant plus qu'il était avec Nora... Enfin bon, le gars faisant le poirier au-dessus du fût de bière, ouai, c’était lui. Et il a gagné plus d’une fois le concours, c’était pour dire.

« Surement le même âge que toi quand tu buvais de l'alcool en soirée. »

Un léger sourire apparut sur le visage du brun, elle avait du répondant, un sacré mécanisme de défense que voilà, pensa-t-il.

« Hm. Je ne te pensais jeune, mais pas autant. »

Il fit une légère moue. C’était pure rhétorique, bien sûr, mais c’était vrai qu’il avait vidé des fonds de coupes de champagne en cachette avant d’avoir eu 10 ans lors de réceptions des parents Rosewood. Coupes qui d’ailleurs faisaient un joli son quand on les jetaient par terre. Pas de l'avis de sa génitrice visiblement.

« On ne dirait pas comme ça, mais j'ai du gras dans le bide. »

Il fronça légèrement les sourcils à cette remarque. C’était toujours aussi surprenant et triste à la fois d’être confronté à quelconque forme de dysmorphie. Il en voyait de plus en plus, certes dans son travail, mais aussi comme à cet instant, au quotidien. Alors Zack se contenta de rester silencieux sur cette remarque. Il n’était ni en consultation ni un proche pour se le permettre.

Alors qu’il énumérait les différentes options auxquelles il avait pensé, il se retourna et fit quelques pas pour d’ailleurs en boire de son café. Il reposa calmement le mug en observant l’adolescente.

« Bien sûr que je bois du café ! C'est parfait contre la gueule de bois ! [...] Hmmm, oubliez ce que je viens de dire... »
« Ah. Pas de chance, j’ai une fâcheuse tendance à me rappeler de tout, et surtout de ce qu’il ne faut pas. »

Il se rapprocha à nouveau du muret en la regardant des pieds à la tête.

« Allez, arrête d’aggraver ton cas. Passe de ce côté. Et je vais t’aider cette fois, MacGyver. »

Zack tendit alors sa main au-dessus des pierres, pour offrir un appui à la blonde et l’aider à passer au-dessus du petit mur. Il reprit brièvement sa main un instant :

« Zack Rosewood. Au cas où tu voudrais raconter tes déboires à ta mère, tu pourras toujours donner mon nom, mais je crois que je ne risque pas grand-chose. »

Puis il tendit à nouveau sa main pour aider sa jeune voisine à passer sans encombre, comme quelques instants plus tôt.

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« Installe-toi, et reste tranquille. Je vais te préparer de quoi te redonner un semblant d'équilibre. »

Le brun disparu alors à l'intérieur pour se rendre dans sa cuisine. Il plaça une tasse sous sa machine à café et l'enclencha. Il en profita également pour enfiler un T-shirt qui était posé sur le bar avant d'attraper un seau. Jamais trop prudent, il savait ce que c'était, et il n'avait aucune envie de nettoyer derrière quelqu'un qui décuvait. Par pure flemme, il avait vu bien d'autres choses répugnantes qu'un simple vomit alcoolisé. Zack posa ensuite la tasse sur le bar, avant de remplir un verre de jus de tomate, son propre remède efficace contre la gueule de bois. Rare, original, mais très efficace. Testé et approuvé maintes fois.

Le brun revint alors quelques minutes plus tard et posa la tasse de café et le verre devant la jeune femme. Il prit soin de déposer calmement le seau vers ses pieds en la regardant et souriant :

« Simple précaution. La terrasse est un enfer à nettoyer. Alors essaye de bien visé. »

Il prit alors place face à elle et ramena son propre mug face à lui.

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@Zack T. Rosewood & Bellamy Miles

Zack lui dit qu'il avait pensé que Bellamy ne l'imaginait pas aussi jeune. Elle eut un petit sourire, elle savait très bien qu'elle faisait plus vieille que son vrai âge. Après tout, c'est l'effet qu'elle recherchait. Elle glissa une de ses mèches blondes derrière son oreille avant d'adresser un sourire charmeur à son voisin. "Tu me donnes quel âge ?" Ça la rendait un peu curieuse. Même si elle espérait qu'il lui donne la majorité, elle savait bien qu'elle s'était cramée en parlant de sa mère qui surveillait ses faits et gestes. "En tout cas, je vais deviner pour toi !" Elle le regarda, croisant les bras tout tapotant son menton d'un doigt, faisant mine d'être dans une intense réflexion. Une chose est sûre, c'est qu'il était bieeeen plus âgé qu'elle. Il avait une maturité transparaitre que l'adolescente était loin d'avoir, malgré ce qu'elle passait. Mais quelque chose lui disait que c'était une vieille âme. Elle repensa à la légende de Santa Barbara. Elle chassa rapidement cette idée de ses pensées, car pour elle, tout cela était ridicule. "Allez, je dis que tu as trente ans. J'ai raison ?" demanda-t-elle en battant ses longs cils. En tout cas, Bellamy accepta cette proposition de tasse de café avec un grand plaisir et suivit son voisin, sans aucune crainte. Pourtant, sa mère lui disait à longueur de temps qu'il n'était pas bon de suivre une personne qu'on connaissait à peine, mais cela faisait depuis trop longtemps que Bellamy avait mit ce conseil à la poubelle. La blonde n'avait aucune notion de danger. Elle glissa sa main dans celle de son voisin, qui ne fut pas de trop pour escalader le petit muret. Son voisin fini par se présenter, ce à quoi, elle répondit en retour. "Et moi c'est Bellamy. Bellamy Miles !"

Elle finit par se poser sur la terrasse et regarda tout autour d'elle. En attendant Zack, elle observait le jardin, essayant de deviner la personnalité de son voisin à travers les quelques meubles et décorations. Mais elle ferait vraiment une mauvaise psychologue, car elle en avait aucune idée. Elle fini par se poser dans dans un fauteuil, attendant que le beau brun revienne. "Merci !" dit-elle alors qu'elle prenait la tasse, sans vraiment jeter un regard au verre de tomate. Elle prit une gorgée de café, profitant de la chaleur du liquide qui coula dans sa gorge. Cela lui fit du bien. Elle regarda également, avec curiosité, le seau qui fut posé à ses pieds. "Non mais je ne vais pas vomir... Enfin, je ne crois pas..."

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Zack fronça légèrement les sourcils en observant les gestes de l’adolescente. Il allait répondre presqu’aussitôt, mais la blonde reprit alors la parole et il la regardait avec un sourire amusé. Deviner son âge ne devait pas être trop compliqué, c’était ce qu’il pensait. Il n’avait jamais été du genre à faire plus jeune ou plus vieux qu’il ne l’était, à part quand il lui prenait l’envie de laisser pousser sa barbe, mais ce n’était pas le cas ce jour-là, bien qu’il ne se soit pas rasé de près. Il se redressa en attendant le verdict de sa jeune voisine, il pencha légèrement la tête, en attente de réponse puis il finit par sourire.

« En Novembre. Mais c’est ça. Bonne en devinettes à défaut de l’escalade à ce que je vois. »

En y repensant, à ce mois de Novembre, il eut un léger goût amer en bouche, mais ce fut bref. Il garda toute contenance et aida alors Bellamy, c’était son nom, à passer le petit mur qui les séparait. En le faisant, il se fit la réflexion que décidément, il ne serait pas un bon oncle, s’il en avait l’occasion. Faire passer des ados en cachette de leurs parents pour leur éviter de se faire prendre. Il serait toujours à entraîner les gosses dans des conneries, et sans doute pour son plus grand plaisir, il ne fallait pas le cacher.

« Eh bien enchanté Miss Miles. »

Zack l’accompagna alors avant de préparer de quoi faire redescendre son taux d’alcoolémie. Il revint sur la terrasse avant de poser les boissons devant la jeune blonde. Il s’installa tranquillement après lui avoir fait un signe de tête pour répondre à son ‘merci’. Il appuya alors son coude sur l’accoudoir de sa chaise avant de caler sa tête dans sa main. Il eut un léger rire et fit une moue.

« Je préfère, prévenir que guérir. J’aurais pu mettre du sel dans ton café ou un vomitif. Qui sait. »

Même si ce n’était pas le cas, il s’en amusait. Il resta ensuite un instant silencieux à regarder Bellamy, puis il se redressa légèrement.

« Alors, pourquoi ce mauvais plan de grimper à ce treillis ? Tu es interdite de sortie ou quelque chose du genre ? »

Il s’appuya alors sur la table et poussa le verre de jus un peu plus vers l’adolescente, en guise de ‘bois ça aussi’. Il regarda ensuite rapidement le treillis en question avant d'ajouter.

« Ta mère n'est quand même pas une tortionnaire... Enfin j'imagine, sinon tu ne reviendrais pas chez toi après une soir...nuit. »

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Bellamy continuait de minauder devant Zack, continuant à lisser ses cheveux d'une main et faisant son plus beau sourire (même si en réalité, sa tête tournait et elle avait l'impression qu'elle allait vomir ses tripes). Il ne répondit pas à sa question, ne voulant pas lui donner un âge. Avait-il peur de la vexer ? Il était si attentionné. Ou alors il en avait rien à faire et dans ce cas, c'était un con. Il n'y avait pas de juste milieu avec Bellamy. Cependant, elle, elle avait vu juste et cette victoire, même minime, la rendit heureuse. "Pourtant, je suis plus sportive qu'intellectuelle." dit-il avec un petit rire. Si seulement elle était aussi bonne pour ses cours que pour les devinettes, sa mère serait ravie et lui prendrait moins la tête. Repenser à elle lui donna la nausée et elle retenu un haut le coeur, ne voulant pas vomir sur les pieds de Zack. "Enchantée monsieur Zack." dit-elle une fois qu'elle avait enjambé la barrière, non sans avoir jeté un regard par chez elle, si jamais son geôlier s'était réveillé entre temps.

La boisson chaude en main, Bellamy soufflait sur le liquide, ne voulant pas se bruler la langue. "Du sel dans du café ?" dit-elle en faisant une petite grimace, plissant du nez. Quelle idée bizarre... Au moins ça devait être efficace, car rien que le fait d'imaginer la chose, elle en avait la nausée. Zack finit par poser la fameuse question... Pourquoi faire le mur ? Il avait visé juste. Elle poussa un soupir, levant les yeux au ciel, démontrant un comportement typiquement adolescent. "Ouais, j'suis privée de sortie... Pour une raison totalement conne en plus. Juste pour une histoire de clopes, c'est rien." Elle haussa les épaules, voulant dédramatiser la chose, elle qu'elle savait parfaitement qu'elle était fautive dans l'histoire. Mais elle trouvait vraiment que sa mère faisait une montagne d'une taupinière. "Pas une tortionnaire... C'est vite dit. Elle est tellement chiante putain... C'est une maniaque du contrôle, limite je peux pas respirer sans qu'elle me fasse une réflexion."

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S'il y avait une chose que Zack n’oublierait jamais c’était bien un café salé. Tony, le chauffeur de la famille Rosewood, lui avait fait boire ce breuvage du démon quand il était adolescent et bien sûr, saoul. Rien qu’en y repensant, son nez se retroussait en guise de dégoût.

« Crois-moi, tu aurais déjà rendu tout ce que tu pouvais si j’en avais mis. »

Il regarda sa propre tasse et but une gorgée en regardant la maison voisine, d’où venait Bellamy. Il se rendait compte qu’il ne prêtait pas aucune attention au voisinage. Après tout, ce n’était pas le sien, lui, il n’était là que temporairement, et cette villa, il ne l’aimait pas. Il commençait d’ailleurs sérieusement à se dire qu’il devait chercher un logement, à lui cette fois.

L’air agacé de la jeune femme le fit se concentrer un peu plus sur elle. Il conservait un léger sourire, reconnaissant le schéma typique de l’adolescente qui refusait de respecter quoi que ce soit, et saisissait toute occasion pour échapper à l’autorité de ses parents. Il pencha légèrement la tête à l’histoire de tabac et la hocha ensuite pour la laisser terminer. Il appuya à nouveau sa mâchoire dans sa main, restant attentif. Son index était posé sur ses lèvres et il observait en silence. C’était certainement une de ses positions favorites lorsqu’il écoutait, c'est-à-dire, le plus souvent pour son travail. Déformation professionnelle que voilà. Inconsciemment, il analysait en silence. D’une voix calme, il répondit :

« Je ne vais pas te faire une leçon de vie. Je pense que tu dois en entendre assez si ce que tu dis est vrai. Même si, fumer est totalement dénué d'intérêt, très chère. » Il avait prit un air faussement sérieux après ça.

Zack était assez curieux de savoir ce qu’elle entendait par maniaque du contrôle, bien qu’il en avait eu l’exemple quand il était plus jeune, et d’ailleurs… il avait obtenu son émancipation dans le dos de ses parents alors…

« Si j’oublie le fait que tu es saoule, fugueuse et plutôt inconsciente… dit-il avec un sourire. Qu’est-ce que tu pourrais bien faire pour que ta mère veuille te contrôler ? Tu lui apportes sûrement quelque chose qu’elle veut gérer. »

Pure spéculation, dénuée de jugement, bien entendu. Mais même si les ados ont tendance à dramatiser quelques fois (souvent) il sentait bien qu’il y avait une part de vérité dans ce que disait la jeune blonde. Il se redressa ensuite en soupirant, réalisant qu’il recommençait à être le psy et moins le trentenaire lambda. C'était compliqué de séparer les deux quand on était quelqu'un comme Zack. Il avait toujours été une personne avec laquelle la discussion était facile, sans filtre et honnête. Une sorte de faux super pouvoir invisible sûrement. Il se contenta de croiser les bras contre son torse et ajouta alors.

« Tu n’es pas obligée de répondre. Je ne me vexerai pas. »

Il eut un léger rictus en finissant sa phrase.

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Bellamy avait un doute concernant cette astuce à base de sel, mais Zack semblait vraiment sérieux. Maintenant, elle allait garder cela dans un coin de sa tête. Pour elle ? Pas forcément. Mais si jamais elle voulait faire vomir quelqu'un, elle savait ce qu'elle pouvait faire. Elle reprit une gorgée du café, tout en se demandant si au final, Zack n'avait pas mit du sel... Mais aucun gout salé ne semblait se poser sur son palais. "En tout cas merci pour le café." dit-elle à nouveau. Elle était contente d'avoir fait la rencontre de Zack. Les autres voisins étaient... Typiques de ceux qu'on pouvait voir dans une série. Fades, sans aucunes personnalités, même si elle devait avouer qu'elle avait fini dans les draps de certains jeunes hommes du coin.

Malgré elle, Bellamy avait fini par parler de sa mère. Elle voulait éviter le sujet, elle savait très bien qu'aux yeux des adultes, elle n'était qu'une petite adolescente ingrate, mais personne ne savait ce qu'était de vivre avec Eleanor. En entendant Zack dire qu'il ne lui fera pas la leçon, elle soupira, posant sa tasse sur la table basse. S'il ne voulait pas la faire, qu'il se taise, point. Elle détestait ce genre de phrase. Elle le regardait un peu dépitée, se massant la tempe et n'écoutant ce qu'il disait que d'une oreille distraite. Elle savait très bien ce qu'il dirait, c'était toujours la même rengaine. "Tu ne peux pas comprendre. Ce n'est pas juste ça. Elle veut tout contrôler, de A à Z... Je ne sais pas comment te l'expliquer mais... C'est comme si je ne pouvais pas respirer sans son accord." Elle lui apportait quelque chose qu'elle voulait gérer ? Non, c'était bien plus que ça. Son envie de contrôle dépassait bien plus les murs du domicile familial. "C'est comme ça depuis mon plus jeune âge. Depuis..." Elle se tût. Elle n'était pas encore prête à parler du décès de son père avec un quasi inconnu. Certes, elle n'avait aucun souvenirs de lui, étant bien trop jeune quand il décéda, mais sa non-présence avait créé un vide chez la blonde qui était impossible à remplir. Elle secoua la tête, essayant de partir sur un autre sujet "Depuis la première fois qu'elle m'a inscrite au concours de mini-miss." Ce qui n'était pas un mensonge en soi, les deux étaient liés.

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« Mais je t’en prie. T’en avais besoin, visiblement. »

Il aurait bien aimé, lui, pouvoir boire un café chez quelqu’un pour éviter ses parents à l’époque. Ça aurait été tellement plus simple, même si en soi, c’était passé. Zack ne connaissait pas vraiment, non, pas du tout le quartier. Il ne s’y intéressait pas, parce que pour lui, ce n’était que temporaire. Cette maison était pratique et c’était tout ce qui lui importait, alors les voisins… C’était pire.
La suite de la conversation avait poussé inconsciemment le brun à poser des questions qu’il n’aurait peut-être pas dues. La mère de la blonde semblait être un sujet sensible. En y réfléchissant, Zack ne l’avait jamais aperçu, du moins, il ne pensait pas. Il observa alors Bellamy qui n’appréciait visiblement pas ce genre de remarque. En même temps, lui non plus n’aurait pas aimé. Au fur et à mesure qu’il l’écoutait, il ne pouvait pas s’empêcher de faire encore une fois le parallèle avec ses géniteurs.

Ne pas comprendre… En fait si, il savait bien ce que c’était, peut-être pas dans le même contexte qu’elle, mais il avait du bien se plier au moule et aux règles que les Rosewood lui avaient imposés. Entre les phrases à ne pas dire, les gens à saluer selon leur portefeuille, les repas incessants, les bonnes manières et autres standards de bourgeois hypocrites… Ah, il en aurait planté des fourchettes à poisson dans la cuisse des invités s’il s’était écouté… Et on lui aurait sûrement reproché de ne pas avoir utilisé celle pour la viande, quelle erreur fatale et disgracieuse. Il se contenta alors d’un :

« Je vois très bien ce que tu veux dire. »

En la fixant un instant pour détourner les yeux ensuite.

« Certaines personnes pensent pouvoir te contrôler sur le simple fait d’un lien biologique. Ils pratiquent la manipulation et te font passer ça pour de l’affection… C’est pathétique. »

À cet instant-là, le psy avait disparu pour laisser place à l’homme aux souvenirs rancuniers contre ses parents, mais aussi sur leurs derniers agissements et notamment sa sœur. L’ado’ rebelle était pas loin quand il parlait de ses parents.
Les yeux de Zack se concentrèrent à nouveau sur la jeune blonde, aux dernières phrases de celle-ci. La phrase en suspens devait cacher quelque chose, mais il ne releva pas, par politesse. En revanche, il réagit sur les derniers mots.

« Des concours… T’en avais envie au moins ? »

Toujours sans jugement, la conversation était simplement intéressée. Au final… Bellamy ressemblait plus à Rapunzel, qu’à Gothel, il semblerait.

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A entendre Zack parler, Bellamy devait se dire qu'elle devait avoir une tête à faire peur et donnerait n'importe quoi pour avoir un miroir et se regarder dedans. Elle lissa un peu ses cheveux qui étaient en bataille et essuya un peu de mascara qui avait coulé, espérant ne pas en avoir plus étalé. Peut être était-ce une conséquence de tous les concours de beauté, mais Bellamy ressentait le besoin de rester présentable quelque soit l'occasion. Elle se disait que si elle montrait la moindre petite imperfection, des regards jugeants allaient se poser sur elle.

Bellamy releva un peu la tête, surprise, observant Zack, quand ce dernier lui dit qu'il la comprenait. Vraiment ? Lui aussi avait des parents qui voulaient le contrôler ? Elle hocha la tête en rythme avec ses paroles. Oui, sous prétexte qu'ils avaient l'autorité parentale, certains adultes pensaient avoir une ascendance sur leurs enfants, sans que cela soit bienveillant. "Je ne m'attendais pas à tomber sur un voisin ayant aussi des problèmes avec ses parents... Les gens dans le voisinage sont tous si... Parfaits. En tout cas, en apparence." Ils vivaient dans un quartier plutôt huppé, mais surtout rempli de faux sourires hypocrites, des sentiments lisses, des personnalités copié/collé prétendant que la vie était parfaite... Bellamy n'allait pas mentir, elle aussi se calquait sur ce mode de vie. Mais comment faire autrement ? C'est ce qu'elle avait connu depuis qu'elle était toute petite. "Tu es aussi depuis peu de temps, n'est-ce pas ?" demanda-t-elle, essayant de se remémorer la dernière fois qu'elle avait croisé Zack. "Si jamais tu veux des conseils sur le voisinage, je peux t'aider."

Puis Zack posa la question fâcheuse. Bellamy posa sa tasse de thé, avant de soupirer. Le menton posé sur son poing, elle regarda dans le vide, ne sachant pas quoi répondre. Aimait-elle les concours ? A une époque, elle avait eu le sentiment que oui... Mais maintenant ? "Je pense que je baigne dedans depuis que je suis toute petite, que maintenant c'est naturel pour moi... Une sorte de routine quotidienne. Je ne peux pas dire si j'aime vraiment ça ou non. C'est juste... Comme ça."

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En voyant Bellamy remettre ses cheveux en place et essuyer son maquillage, Zack eut un léger sourire. Les lendemains de soirée, étaient toujours iconiques niveau physique, mais en réalité, il n’avait même pas encore remarqué qu’elle avait du mascara sous les yeux avant qu’elle ne tente de l’essuyer. Il était en fait plutôt habitué, entre sa sœur et sa meilleure amie, il connaissait. Il avait même déjà démaquillé l’une d’elle alors qu’elle était à moitié endormie par l’alcool (il ne dirait jamais laquelle), alors il n’allait pas juger.

Alors qu’il avait fait une courte rétrospective sur ses géniteurs, il regardait l’adolescente en souriant ensuite en coin, il ne voulait pas vraiment s’attarder sur son propre sujet.

« Littéralement tombée, oui. »

Il leva un sourcil en s’avançant en avant, s’appuyant cette fois sur la table.

« C’est le plus intéressant avec les gens ‘parfaits’… Ils ne le sont jamais. Et le moment où ils perdent leur petite facette de voisins idéals de sitcoms mal jouée, ils rampent pour avoir un peu d’attention à nouveau. »

Zack avait grandi dans un quartier comme celui-ci, voire même pire… New-York quoi. Alors les faux-culs derrière leur barrière blanche et leurs six gosses, il savait bien ce que c’était. Il eut une brève pensée pour la voisine qui habitait en face de chez ses parents, et se demandait si elle avait retrouvé ses nains de jardin depuis tout ce temps, que lui-même avait soigneusement placé (jeté) dans le bassin de son ‘jardin zen authentiquement inspiré du japon’. Il eut un sourire en coin avant de regarder l’adolescente et secoua alors la tête avant de la caler dans sa main.

« Je suis arrivée depuis un peu plus d’un mois. Je pensais que tu l’avais remarqué depuis ton perchoir. »

Il pouffa légèrement, en regardant le balcon qui était probablement celui de la chambre de Bellamy, il l’avait déjà aperçu là-haut quand il était en train de tenter de vaquer à d’autres occupations pour se vider l’esprit, ça se résumait à du sport et à du faux grattage d’entretien de pelouse.

« Je suis preneur, même si je ne vais pas rester ici… J’ai hâte de savoir qui est la ménagère du quartier qui prépare des plats pour venir les apporter et fourrer son nez chez les gens. »

Il conserva un sourire, en prenant ensuite un virage plus sérieux dans la conversation. Dans la même position qu’elle, lui faisant face, il l’écoutait attentivement. Il fronça doucement les sourcils, mais pas de façon négative, plus dans un but pensif. Il baissa le ton de sa voix, la rendant plus calme, propice à une conversation du genre.

« Et… toi, toute seule, tu aimerais quoi ? »

Zack se doutait bien qu’elle ne devait pas avoir le choix et que ce n’était pas elle qui décidait de quand arrêter… Si elle allait arrêter. Il ne connaissait pas la mère de la jeune femme, mais il n’était pas vraiment sûr de le vouloir.

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La jeune blonde eut un petit sourire en entendant la boutade de Zack. Littéralement tombé. En effet. Heureusement qu'avec ses entraînements de cheerleading, elle avait apprit à bien retomber comme il fallait pour éviter de se faire trop mal... Même avec quelques grammes d'alcool dans le sang, elle gardait les bons réflexes. "Je pense que je m'en sortirais juste avec quelques bleus, ça va." La jeune femme avait la peau plutôt translucide et elle marquait facilement. Il suffisait qu'elle se cogne malencontreusement contre un meuble quelconque pour qu'une grande tache violette apparaisse sur sa peau.

Ils parlèrent ensuite du voisinage. Enfin... C'était plutôt Bellamy qui s'épanchait sur la vision qu'elle avait de ce dernier. Plutôt négatif, certes. Cependant, ce qu'elle n'allait pas avouer à Zack, c'est que ce fonctionnement la sécurisait. Après tout, c'est ce qu'elle avait connu depuis sa petite enfance, elle ne connaissait pas d'autre schéma et, même si elle n'aimait pas ce quartier, elle était sûre qu'elle serait perdue si elle devait en sortir. "Je me demande ce qu'ils doivent penser de moi..." dit-elle avec un petit soupir. Sa mère avait une réputation de mère célibataire parfaite... Mais que disaient-ils de Bellamy ? Pensaient-ils qu'elle n'était que l'extension de sa mère ou alors se rendaient-ils compte qu'elle jouait au grande qu'elle n'était pas ? Et puis, elle pensa à Andrew, qui habitait à quelques pâtés de maison et son coeur se serra. Un exemple parfait d'homme voulant se montrer irréprochable mais qui avait des secrets, dont elle en faisait parti. Elle sortit de ses pensées à la nouvelle phase de Zack, ses joues s'empourprant légèrement. "Hmmm, je l'ai peut-être remarqué oui..." dit-il, faisant semblant d'être pensive. Bien sûr qu'elle avait remarquée son arrivée ! Un voisin aussi canon dans le voisinage, tout le monde en avait entendu parler. Et puis, il fallait dire que depuis sa chambre, elle avait une vue très plaisante sur le jardin quand Zack faisait son sport ou son jardinage. Mais elle préférait éviter d'être surprise en train de stalker.

"Comment ça tu ne restes pas ?" demanda-t-elle, alors qu'une pointe de déception pinçait son coeur. Certes, elle le connaissait à peine, mais elle venait faire la rencontre de quelqu'un qui avait l'air sympa et honnête, et dans ce coin, c'était rare. "Pitié, ne me laisse pas avec les mégères de service..." souffla-t-elle. Mais elle se doutait qu'il accepte. Il n'allait pas chambouler ses plans pour une ado qu'il venait tout juste de rencontrer.

Finalement Zack lui demanda ce qu'elle voulait vraiment. Elle soupira, baissant le regard. Décidément, tout le monde lui posait cette question en ce moment. Et elle n'avait toujours pas de réponse. "Je ne sais pas ce que je veux..."

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« "Juste" … On croirait entendre une vraie warrior. »

C’était de l’ironie, mais sans once de méchanceté, car c’était bien un peu vrai vu ce qu’elle avait prévu de faire avec ce treillis.

La remarque de Bellamy sur le voisinage confronta Zack à un fait : il ne s’était absolument pas intéressé au quartier et ses habitants depuis qu’il était arrivé. Visiblement, il ne ratait pas grand-chose et n’avait aucun regret. Le brun tiqua plus quand l’adolescente reprit la parole, plus incertaine. Il répondit presqu’aussitôt, voulant chasser ce qu’il voyait arriver dans l’esprit de cette dernière.

« Je ne pense pas qu’ils soient capables de penser à grand-chose. »

Il ne voulait pas rentrer dans les détails et lui demander de parler d’elle, encore, il avait déjà été assez intrusif dans l’heure passée.

« Et tu ne devrais pas t’en soucier, ne les laisse pas mettre leurs sales pattes dans ta vie. »

Un hochement de tête, pour faire passer sa confiance en ses paroles vers elle, et s’assurer qu’elle oublie le jugement de ces gens-là. Il y eut un léger moment de silence, et il observait Bellamy, pouvant presque voir le fil de ses pensées dans ses yeux. Il aurait aimé savoir ce qu’il se passait dans sa tête, elle semblait être le genre de personne qui avait trop à garder pour soi et ça lui était familier, mais il se contenta de sourire quand elle répondit finalement. Il eut même un léger rire en l’entendant, puis il leva un sourcil, peu crédule, s’amusant de la situation.

« Si c’est que "peut-être" ça va alors. »

Rosewood conserva un léger rictus alors qu’il poursuivait la conversation, mais cette moue s’effaça quand il entendit alors la réaction de Bellamy quand il évoqua son départ. Ses yeux se plissèrent, d’abord surpris, mais il ne le resta pas longtemps, même si cela avait pu être une blague, il sentait bien qu’il y avait de la vérité dans ces mots. Il n’avait pas bougé, toujours appuyé sur la table, il la fixait.

« Cette maison n’est pas à moi. Sans rentrer dans les détails, quand je suis arrivé à Santa Barbara, ça devait être que temporaire, mais si je compte rester en ville, je ne vais pas pouvoir rester là. »

Le brun y avait déjà réfléchi, il allait devoir trouver un moyen s’il devait rester plus longtemps en Californie. Lui qui n’avait jamais eu vraiment de pied-à-terre, il hésitait encore à s’installer, comme s’il manquait encore d’arguments pour le faire.

« Et je n’ai jamais dit que j’allais te laisser seule dans la fosse aux lions. »

Zack n’allait pas s’avancer puisqu’il ne connaissait pas Bellamy en se levant ce matin-là, mais sans savoir pourquoi il se sentait impliqué, et il était toujours le dernier à partir dans ce genre de situation. Un vrai borné.

« Je ne serais pas bien loin, je pense. J’essaierai de faire en sorte de trouver un endroit d’où tu pourras tomber pour que je puisse t’offrir un café, t’inquiètes pas. Mais je peux pas garantir d’être à vue de ton balcon cette fois. »

Bien qu’il plaisantait, c’était aussi pour dire à l’adolescente qu’elle pouvait le trouver si elle avait besoin, il serait là. Il n’allait pas la forcer à venir le voir, il sentait qu’il n’aurait pas besoin de le faire, sans prétention, c’était un genre d’évidence parce qu’il voulait la connaître, tout comme son histoire qui ne semblait pas si belle, mais aussi parce qu’il la sentait seule sur beaucoup de points, et il n’aimait pas ça. Est-ce que c’était son éternel instinct protecteur qui parlait ? Probablement.

Alors qu’un énième soupire traversa les lèvres de sa voisine, Zack approcha ses doigts du front blond et y lança une faible pichenette, détendant l’atmosphère, voyant bien que ce n’était pas son sujet préféré qu’il avait abordé :

« T’as fini de soupirer ? »

Il rit avant d’ajouter :

« Tu as encore le temps pour savoir, mais ne perds pas ton libre-arbitre dans l’histoire, si tu ne veux pas faire quelque chose… N’aie pas peur de dire non. En plus, tu as du caractère ça se voit… il marqua une pause en souriant. Alors ne laisse pas quelqu’un d’autre te le prendre, ce serait dommage. »

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Bellamy haussa les épaules quand Zack lui dit croire entendre une Warrior. "Je fais du cheerleading, je suis habituée à tomber et me faire des bleus." lui dit-elle simplement. Elle venait tout de même de se plaindre de sa mère quelques minutes auparavant. Il ne voulait pas qu'il commence à se faire des films comme quoi cette dernière la battait. Elle était peut-être chiante, mais elle ne méritait pas cela. C'était quelqu'un de bien, quand elle décidait d'arrêter de faire sa mégère.

Le voisinage n'était peut être pas capable d'une grande réflexion, mais il avait quand même la langue bien pendue et les ouïs-dire allaient de bons trains. En entendant Zack lui dire de ne pas se soucier de ce qu'on pensait d'elle, la blonde leva les yeux au ciel "C'est plus facile à dire qu'à faire." Elle aimerait ne pas s'en soucier, ne pas faire attention à ce qu'il se disait sur elle. Mais pourtant, chaque fois qu'elle entendait son prénom dans une phrase, dans un murmure, son ventre se tordait et elle avait l'impression d'être jugée, moquée et elle ressentait cette nausée au plus profond d'elle-même. Elle savait bien qu'elle n'avait pas besoin de plaire à tout le monde, mais depuis son plus jeune âge, c'est ce qu'on lui avait apprit à faire. Etre la plus belle, la plus douée et surtout façonner sa personnalité, son aspect à ce qu'on attendait d'elle.

Ainsi Zack voulait déjà partir. Bellamy ne put s'empêcher de cacher sa déception, même s'ils n'étaient pas particulièrement proche, elle avait eu le sentiment qu'ils auraient pu bien s'entendre. "Il y a d'autres baraques sympas dans le voisinage..." tenta-t-elle. Sympas certes, mais le prix était exorbitant et la blonde n'était pas sûre que son voisin puisse se les permettre, même si elle n'avait aucune idée du métier qu'il faisait. "Mais bon on verra hein..." dit-elle en haussant les épaules. Elle ne se faisait pas de grands espoirs. Elle se disait qu'ils ne garderaient pas contact. Après tout, ils n'étaient pas proche et comme on disait, loin des yeux, loin du coeur.

Bellamy sursauta quand Zack fit une pichenette et rougit aussitôt. Même si elle jouait aux adultes, elle restait cette adolescente dont le coeur faisait des bonds quand un joli garçon s'approchait d'elle. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'elle soupirait autant. "Désolée..." dit-elle en se mordant la lèvre. Et maintenant, elle devait se retenir de soupirer quand Zack lui conseilla de dire non. Elle avait encore envie de lui dire que ce n'était pas aussi simple, mais elle aurait juste l'impression de se répéter. On disait souvent que les adolescents étaient pleins de certitudes, mais ce n'était pas mieux avec les adultes. Alors, elle se contenta juste de répondre "Je prends note."

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Le cheerleading… ça ramenait Zack quelques années en arrière, au lycée, quand il s’était essayé au sport en équipe. Dans ses souvenirs, c’était plutôt impressionnant, bien qu’il n’avait pas beaucoup le temps de les regarder pendant le match. Après, en revanche, c’était une autre histoire et on s’éloignait du contexte.

« Ah oui, d’accord, effectivement avec toutes vos figures, là, ça ne m’étonne pas. »

Il ne s’attarda pas plus sur le sujet, s’imaginant très bien que c’était compliqué. En revanche, il insista un peu plus sur le quartier et ses habitants. Le brun connaissait que trop bien ce que c’était un petit cercle de voisins langues de p…. vipères.

« Je n’ai jamais dit que c’était simple, mais tu n’as pas besoin d’avis extérieurs pour savoir que tu es quelqu’un. »

Il haussa une épaule, pour lui, c’était une évidence aujourd’hui. Quelques années en arrière, on lui avait appris le contraire et ça avait été littéralement un enfer. Après maintes et maintes menaces de sa famille sur son héritage et son statut, il avait tout envoyer valser en partant du foyer non sans avoir peur, mais avec au moins la fierté d’avoir fait face à ça. Zack savait que c’était compliqué, et il ne pouvait qu’imaginer ce que l’adolescente vivait ou pensait, surtout après avoir fait des concours justement basés sur le jugement.

La suite de la conversation, avait surpris Zack, mais dans le bon sens du terme. Bien qu’il ne savait pas grand-chose sur Bellamy, il n’avait aucun mal à penser qu’ils pourraient bien s’entendre. D’ailleurs, c’était déjà plus ou moins le cas, même sans se connaître. Alors oui, la sociabilité faisait partie de son travail, mais ça n’avait rien à voir. De base, c’était quelqu’un d’ouvert malgré les derniers événements, alors il n’avait aucune raison de ne pas s’entendre avec sa voisine, même s’ils avaient presque 15 ans de différence.

« Ah oui, j’ai vu ça… Je vais en parler à mes douze banquiers et on en reparle. »

Il eut un léger rire, même si l’argent n’était pas un problème pour lui, c'était plus parce qu'il n’était pas le genre à se prendre une maison pareille, seul.

« De toute manière, ce n’est pas encore pour tout de suite. T’as encore le temps de me trouver insupportable t’en fais pas. »

Conscient qu’il pouvait rester encore des semaines, peut-être même des mois, dans cette maison, il n’était pas du genre fatidique, si elle le voulait, ils se reverraient. Bien évidemment, il voulait éviter de s’y attarder, mais chaque chose en son temps, d'autant plus qu'il n’était pas le seul à décider s’il restait au non, ça restait un logement de fonction.

Zack n’avait pas pu s’empêcher de taquiner Bellamy sur ses soupirs, un faux sermon déguisé et sa réaction l’amusait un peu plus.

« Tes vapeurs d’alcool commencent à peine à s’estomper, si tu continues, je vais avoir un taux aussi et j’y tiens pas. »

Il pencha la tasse de café de la jeune femme vers lui, pour en regarder le niveau, puis il leva les yeux vers elle quand elle répondit à sa dernière phrase. Il sourit en reposant le mug calmement.

« Tu n’es pas obligée de m’écouter non plus. »

Il se redressa à peine, posant son menton sur ses poings fermés, fixant la blonde.

« Mademoiselle qui se retient de dire ce qu’elle pense… alors qu’elle semble avoir beaucoup, trop, à penser justement. »

Il offrit un nouveau sourire, plus discret, pour effacer quelconque mésentente de jugement. C’était une simple observation de sa part, mais il préféra ajouter une confirmation tout de même :

« Je précise que ce n’est pas un reproche avant de me faire tuer. Ça attire ma curiosité, c’est tout. »

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Bellamy regarda Zack, assimiler l'information. "Peut-être qu'un jour, je te ferais une démonstration." dit-elle avec un petit sourire. En dehors du cheerleading, elle aimait la danse dans toutes ses formes. Elle avait l'impression que c'était ainsi une façon d'exprimer ce qu'elle ressentait, d'extérioriser ses émotions, sans utiliser la parole, beaucoup trop terre à terre et sans possibilité d'interprétation. A son sens en tout cas.

Zack lui dit qu'elle n'avait pas besoin d'avis extérieure pour savoir qu'elle était quelqu'un. Bellamy n'était pas d'accord avec lui, mais malheureusement, elle n'avait aucun exemple à donner pour se donner raison, car dans le fond, elle savait que c'était le brun qui détenait la vérité. Elle refusait juste de l'accepter. Alors, elle se contenta juste de regarder dans le vide, évitant ce regard qui essayait d'être rassurant.

Un petit rire cristallin s'échappa des lèvres de la blonde à la remarque de Zack sur les banquiers et sur l'insupportabilité. "J'aimerais bien dire que tu vas vite aussi avoir marre de moi, mais non, je suis parfaite." dit-elle avec humour, faisant voler ses cheveux, telle une diva. C'est marrant qu'elle blague là dessus, alors qu'au lycée, quand elle prononçait ces quelques mots, cela était dit avec beaucoup de sérieux. "Par contre, je ne peux pas en dire autant de ma mère. J'espère que ta haie est bien taillée, car si elle déborde un minimum chez nous, elle va te faire la fête" dit-elle en faisant la grimace, exagérant plus que nécessaire le côté maniaque de sa génitrice.

Bellamy mit sa main devant sa bouche, voulant sentir son haleine. Elle savait très bien que Zack blaguait, mais elle espérait vraiment ne pas avoir une haleine chargée par l'alcool... Mais elle grimaça à l'odeur, les relais de vodka étant peu appréciées dès le matin. "J'ai intérêt à bien me laver les dents si je ne veux pas me faire tuer." D'ailleurs, elle regarda de l'autre côté de la barrière, se disant que cette dernière n'allait pas tarder à se lever et qu'il fallait mieux pour elle qu'elle décolle. Mais elle était tellement mieux aussi que dans la maison d'à côté.

Zack lui dit qu'elle n'était pas obligée de l'écouter. Elle haussa les épaules, elle le savait très bien et de toute manière, elle avait du mal à faire ce qu'un adulte lui conseillait. Mais il avait raison, elle ne disait pas tout ce qu'elle pensait, car on lui avait apprit à garder sous silence ce qui pouvait déranger, juste d'être belle et se taire. "Tout n'est pas toujours bon à entendre" dit-elle avec un petit sourire.

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« Eh bien, avec plaisir, au moins, je pourrais me vanter quand tu seras devenue célèbre. »

Zack eut un léger sourire, mais ce n’était pas moqueur, après tout, si elle continuait dans la voie qu’on semblait lui tracer, il n’était pas impossible qu’elle gagne en notoriété, même si l’idée n’était pas du goût du brun, qui avait du mal avec la célébrité et tous ces côtés.

Un nouveau rire franchit les lèvres de Rosewood quand il vit les mimiques de l’adolescente face à lui. Il haussa les sourcils ensuite d’un air de dire ‘parfaite ? bah voyons.’ Mais il prit un air encore plus amusé quand elle mentionna sa mère et la haie qui séparait les deux propriétés.

« Oh t’as pas à t’en faire, les chances pour que je fasse mourir ces plantes sont plus grandes que la moyenne. »

Entre oublier d’entretenir le jardin (la plupart du temps il faisait semblant pour se vider la tête en étant à l'air) et carrément ne pas avoir envie de le faire, l’extérieur de la villa n’avait pas beaucoup d’avenir. Une chance que ce ne soit pas chez lui en soi, il devait y avoir une entreprise chargée de l’entretien, du moins il l’espérait… Parce que si le bureau avait confiance en lui pour le jardinage, ça allait être délicat, déjà qu’il avait laissé mourir plusieurs plantes à l’intérieur…

Sa remarque sur les vapeurs d’alcool qu’elle dégageait fonctionnait assez pour qu’elle s’en inquiète. Alors il hocha la tête à sa remarque avant de suivre son regard vers les fenêtres voisines. Il regarda sa montre et se redressa alors sur sa chaise, pensant bon de ne pas s’attarder plus pour la sécurité Bellamy. Il n’avait pas vraiment envie de gérer un dragon maternel dès le matin.

« Il est temps de regagner ta tour, Rapunzel. »

Se préparant à se lever, il resta un moment les mains appuyées sur la table, la regardant après sa dernière phrase. Il resta quelques secondes dans cette position avant d’ajouter :

« Et tout n’est pas toujours bon à garder pour soi. Et quelques fois, y’a un voisin plutôt pas mal dans son genre pour écouter. »

Il eut un sourire en coin, il n’avait pas évoqué son travail, et ne le ferait sans doute pas, de toute manière, à part son accréditation d’état, il n’avait mentionné nulle part à Santa Barbara qu’il était psychologue, hormis dans les registres scolaires, dès son arrivée d’ailleurs. Pourquoi ? Parce qu’il fallait qu’il donne une raison de sa présence à S.B. si longtemps, il n’allait pas dire qu’il poursuivait un fantôme, alors se rattacher à des établissements pareils, c’était une idée comme une autre.

Il finit alors par se lever et se rapprocha du mur et des palissades qu’il fallait que Bellamy escalade. Il soupira doucement, avant de sourire.

« Aller, je vais t’aider, et si jamais elle est déjà levée, j’irais faire distraction à la porte d’entrée histoire de demander un truc bateau. »

Il haussa les épaules, prêt à servir d’alibi s’il le fallait.

Brièvement, il montra à la petite blonde quelques appuis, lui qui avait déjà fait de l’escalade, on aurait dit un instructeur, mais il s’en amusait. Il aida alors Bellamy à monter, lui offrant ses mains en courte-échelle pour la propulser en douceur en hauteur. Elle ne pesait rien, alors elle fut vite déjà bien haut rien qu’avec son aide. Entre deux rires, Zack restait les poings sur les hanches, la regardant faire jusqu’à son balcon puis il fit un léger salut militaire :

« Ravi de t’avoir rencontré, Bellamy. Essaie d’éviter de trop boire à l’avenir. »

Il attendit qu’elle lui dise que tout était ok pour donner un dernier sourire et retourner de son côté. Un drôle de début de journée, mais une rencontre qu’il jugeait intéressante, bien plus intrigué par ce qu’elle pouvait cacher dans sa petite vie que par le fait qu’elle fasse le mur. Zack se connaissait assez bien pour savoir qu’il garderait un œil de près ou de loin, ça ce n’était pas lui qui déciderait, sur elle.

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