Aujourd’hui, je me sentais particulièrement seule. Ce genre de jours où le simple silence vous accable, vous savez ? Ce genre de jours où tout semble lourd, pesant, et où surtout, vous avez l’impression d’être tout seul dans votre délire. C’était un jour comme ça pour moi. Et en plus, le programme de la journée, c’était visite chez le médecin à l’hôpital. Oui parce que certes, concrètement ça n’allait pas prendre la journée, mais mentalement, si. Dès que je me réveillai, je ne pensais qu’à ça.
Je pris tout le temps du monde à me préparer. A mettre mes cheveux dans une queue de cheval haute pour paraitre plus disciplinée. A m’habiller… pas de manière classieuse, mais de manière propre sur moi-même mine de rien. Et d’enfiler des petites bottines à talons pour allonger mes jambes, déjà bien sculptées. On ne sait jamais. Je ne voudrais pas que le médecin me juge. Même si ce n’était pas la première fois que j’allais le voir, on ne pouvait pas connaitre ses pensées.
Habitant dans le vieux quartier, il faudrait me rendre jusqu’au quartier de Mission Canyon et je décidai de prendre les transports en commun pour se faire. Je resongeais à ma sensation de solitude et me dis qu’au moins, ça me donnerait de la matière à raconter au psychiatre. J’avais également été observante sur la prise de mon traitement alors je savais que je ne me ferais pas rappeler à l’ordre, pensée qui me fut agréable.
Une fois arrivée devant le Cottage Hospital, je soupirai. Mon cœur battait à mille à l’heure, ça ne servait à rien de le cacher. Mais j’étais déterminée. Une consultation avec un psychiatre n’était jamais simple mais elle était nécessaire. Je le savais au fond de moi, il fallait que je m’en convainque. Après quelques instants de réflexion dans le vide, je décidai finalement de pénétrer au sein du bâtiment et de me lancer. Je ne sais pas pourquoi j’étais aussi nerveuse alors que ce n’était pourtant pas la première fois que je rencontrais ce médecin, je le redis…
« Bonjour, j’ai rendez-vous avec le Dr. Clark à quatorze heures trente. - Très bien, je le préviens. Vous pouvez vous installer en salle d’attente. »
La salle d’attente. En étant beaucoup trop en avance, c’est un calvaire. Je sens que je vais passer mon temps sur mon téléphone en attendant. Pour l’instant, je suis seule dans la petite salle. C’est bon signe, c’est sûrement qu’il est à l’heure dans ses rendez-vous pour une fois. Je souris à la dame qui m’a accueillie et vais donc m’asseoir sur une chaise loin d’être confortable. C’est parti, Amelia. Respire. Ce n’est qu’un rendez-vous médical.
code sleipnir.
Sujet: Re: Nice encounter for a hospital | Feat. Arthur D. Porter 20.01.21 11:09
Arthur regarda le papier qu'il tenait dans sa main avant de jurer. Une énième convocation de son médecin qui lui demandait de passer au cabinet pour un contrôle régulier. Il n'avait pas envie de venir. Il détestait ça. Devoir répondre à des questions sur son humeur, mentir en disant qu'il prends bien son traitement, voir son regard se poser sur lui en comprenant qu'il n'est pas dupe... En général, Arthur, il esquivait cette rencontre. Il l'avait fait jusque là. Dès qu'il recevait la convocation, il la mettait directement à la poubelle. Mais la dernière n'avait pas été des plus tendres. Le médecin avait indiqué qu'il conseillait vivement à Arthur de se présenter au prochain rendez-vous, sinon il mobiliserait le tribunal pour qu'il ordonne une obligation de soin. Arthur était tiraillé entre son envie de dire merde à son médecin et sa paresse, car il n'avait pas envie d'enclencher tout ce protocole. C'est la deuxième envie qui l'emporta.
Arthur arriva à l'hôpital, en retard comme toujours. De toute manière, il savait très bien que son psychiatre était pareil. Ça ne servait à rien d'arriver en avance si c'était pour attendre en plus une heure que l'horaire prévu. Surtout qu'Arthur, en ce moment, il ne se sentait pas d'humeur à rester assis à rien faire. Il avait le besoin de bouger ! Il se dirigea sans aucun problème dans les couloirs de l'hôpital. Depuis le temps qu'il venait ici, il connaissait l'endroit par coeur. Même ceux où il n'était pas censé se rendre mais qu'il avait entreprit de visiter.
Il salua rapidement la secrétaire, avant d'aller dans la salle d'attente. Tiens ? Pour une fois, elle n'était pas blindé. Juste une seule personne. Peut-être que pour une fois, le Dr. Clark était à l'heure ? Et par conséquent, c'est lui qui était en retard comme un abruti. Il se laissa tomber en soupirant sur une chaise. Bon, il ne restait plus qu'à attendre. Il prit un des magazines proposés. Un de ses journaux à cancans qui dataient de l'âge de pierre. Pour preuve, celui qui venait de prendre parlait du divorce de Johnny Depp et Vanessa Paradis qui datait depuis déjà un moment. Il laissa tomber l'idée de faire de la lecture et se contenta plutôt de regarder autour de lui. La jeune femme à ses côtés avait l'air assez stressée ? "C'est la première fois que vous venez ?" demanda-t-il, sa curiosité la poussant à poser des questions indiscrètes.
(c) nightgaunt
Sujet: Re: Nice encounter for a hospital | Feat. Arthur D. Porter 20.01.21 11:45
Stressée. C’était le moins qu’on puisse dire. Tu avais l’habitude des rdv médicaux et particulièrement lorsque ceux-ci étaient particulièrement rapprochés quand tu n’allais pas bien. Tu connaissais bien le Dr. Clark, t’entendais bien avec lui… et POURTANT, ton cœur battait toujours à mille à l’heure au moment de t’installer en salle d’attente. Tu ressentais cette pression de paraitre agréable, en toutes circonstances. D’être plaisante, aimable. Alors tu scrollais nerveusement sur ton portable dans les diverses applications qui s’offraient à toi. Quitte à revoir les mêmes posts, les mêmes commentaires, les mêmes tout quoi… mais il fallait que tu occupes ton esprit, c’était le principal.
En plus, réellement, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Le rendez-vous se passerait bien. Tu prenais bien ton traitement (pas comme il y a un certain temps) et étais plutôt stable ces jours-ci. Avec les années, tu avais appris à te connaitre, de plus en plus efficacement. Tu savais quand tu partais en vrille, dans un sens ou dans un autre. Ton entourage (constitué essentiellement de tes parents) le savait aussi. Ca se voyait, depuis ton plus jeune âge, et tu ne pouvais rien leur cacher.
Le point positif, c’est que cette situation de stress t’inspira quelques lignes que tu t’empressas de coucher sur l’application « Notes » de ton portable pour les retravailler par la suite. Elles te serviraient sûrement pour ton prochain livre. Au hasard, tu penses à l’histoire d’une relation amoureuse entre un psy et sa patiente. Ca ne reflète pas la réalité, attention ! Il n’y a rien du tout entre toi et le Dr. Clark.
Dans ta petite bulle, tu ne remarquas pas, au début, qu’une personne s’était installée en salle d’attente à tes côtés, non loin de la chaise sur laquelle tu t’étais inconfortablement positionnée. Ses premières paroles te sortirent de ton monde et tu levas les yeux de ton téléphone pour les poser sur ton interlocuteur ; un jeune homme plutôt élégant, qui avait l’air d’être quand même un peu plus âgé que toi.
« Oula, non pas du tout, et vous ? »
Honnête, directement, sans broncher. Le jeune homme t’inspirait de la sympathie plus qu’autre chose. Après tout vous étiez dans la salle d’attente d’un hôpital. C’était un lieu qui t’attendrissait, pas qui t’inspirait de la méfiance. Lorsque tu te trouvais ici tu avais l’envie d’aider ton prochain comme jamais. Tout du moins, d’être agréable avec lui.
« Je m’appelle Amelia. »
Commencer par une présentation était efficace.
« Je suis stressée à chaque fois que je viens... c’est juste comme ça. »
Et tu aurais aimé que les choses soient autrement. Mais voilà comment ton corps réagissait physiologiquement à tes rendez-vous chez le psychiatre. Comme ton interlocuteur avait été curieux, tu te permis de l’être aussi.
« Vous attendez quel docteur, si ce n’est pas trop indiscret ? »
Ca te permettrait d'estimer combien de temps tu devrais encore attendre.
code sleipnir.
Sujet: Re: Nice encounter for a hospital | Feat. Arthur D. Porter
