Je te dis que ça ne sert à rien de faire ça : ta mémoire, c’est moi qui l’ai. Tu as besoin de savoir quelque chose ? Tu as juste à me demander. Cette … Comment tu appelles ça ? Bibliothèque, est austère. Et ne donne absolument pas envie. Alors vraiment, tu peux te lever et partir.
Beth, elle lève les yeux au ciel en prenant le troisième livre consécutif d’histoire, susceptible de contenir quelques informations précieuses à ses yeux : elle aimerait réellement le croire. Mais elle sait qu’il enjoliverait les choses, et ce n’est pas ce qu’elle veut. Alors elle est bien décidée à se renseigner d’elle-même sur ce qu’il est. Et ce qu’elle est aussi, accessoirement. Le temps n’est pas au beau fixe aujourd’hui : elle a peiné à choisir des vêtements assez chaud pour contrer le froid de Santa Barbara. La rapidité avec laquelle le ciel change l’étonnera toujours : et maintenant qu’elle a du temps pour y penser, peut-être qu’elle y réfléchira un peu plus. Un peu plus longtemps. Elle dépose les livres sur une table à l’écart des autres et s’installe. Elle retire son manteau rouge à carreaux qu’elle place sur le dossier de sa chaise. La voilà maintenant en petit pull vieux rose, jean bleu clair et ses éternelles boots à talons marrons. Drôle de combinaison de couleurs ? Mais elle reste étonnement jolie, même avec cet assemblage. Elle s’attache les cheveux en une queue de cheval négligée et elle entreprend d’ouvrir le premier livre à la recherche de ce nom qui attise ses curiosités : Henri VIII.
Oui, c’est moi ? C’est bon, détend-toi : tu ne vas pas découvrir grand-chose. Du moins, rien de plus que ce que je ne t’ai déjà dit. Et puis, tout le tissu de mensonge qui va être écrit, qu’est-ce que tu vas en faire ? Penses-tu même pouvoir apaiser ce qui se passe à l’intérieur ? L’orage que j’ai provoqué ? Tu ne le pourras. Même si tu le veux du plus profond de ton cœur.
