We're catching bullets in our teeth

We're catching bullets in our teethDécidément, les balles volent en ce moment. Heureusement que Thad avait dit “Mais oui, c’est un casse tranquille, vous ne risquez rien…” Haha, la balle dans mon épaule dit le contraire. Moi je suis le gars dans la voiture, je suis censé être à l’abri dans l’habitacle… Naïf que je suis… Je ne sais pas pourquoi je crois encore Thad. C’est une ordure qui manipule tout le monde autour de lui, ayant une emprise monstre. Alors pourquoi je continue de lui faire confiance… C’est assez paradoxal quand même. Je le crains tout comme je le respecte. Putain de sentiment contractidoire. Enfin, faut que j’arrête de penser et que je réagisse. Cette balle, elle vient d’un vigile qui a tiré pile au moment où je démarrais. Sur le moment, j’avais ressenti une douleur, certes, mais avec l'adrénaline, je n’ai pas fait gaffe. C’est en arrivant au repaire qu’on m’a dit “Mec, tu saignes…” Ah oui, en effet… Merde. C’est la première fois que je me blesse lors d’un casse. Je l’aurai bien évité… On rajoute “Tu devrais aller à l'hôpital…" Non ? Ah bon ? Je n’y avais pas pensé… Mais le problème quand on va à l’hosto, c’est qu’il faut expliquer comment on s’est mangé une balle. Je me vois mal raconter que c’est parce que je fais partie d’un gang de braquage de banque. J’hésite même à me faire passer pour un idiot et dire que je me suis fais ça en m’entrainant à tirer sur des boites de conserves. Si américain, ça pourrait passer… Bref, je me fais un pansement du pauvre et je vais à l'hôpital. Je ne peux pas rester avec une balle dans l’épaule. Je verrai là-bas comment je vais me débrouiller. Je repense à Tom qui s’est mangé une balle dans le bide, il y a quelques jours… Il a vraiment souffert plus que moi, alors je dois arrêter de me plaindre. J’arrive à l’hosto… Et je n’arrive pas à passer les portes automatiques. Je n’ai encore aucune idée de ce que je vais dire… Va savoir pourquoi, je commence à faire le tour, comme si j’allais trouver une solution. Peut être que je vais tomber sur un médecin qui va m’opérer discrètement ?:copyright:️ 2981 12289 0

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Will D. Jenkins & Jack Anderson

B" ien joué Jack, cette trachéotomie est impeccable. Monsieur devrait s'en remettre rapidement. J'ai discuté avec la famille, ils sont très satisfait et vous les avez bien renseignés. La femme du patient m'a confié que vous avez été très professionnel et qu'elle ne redoute plus la suite des évènements. Vous avez fait le boulot de l'infirmière en plus du votre, si vous continuez ainsi on va pouvoir faire une restriction sur le personnel." dis-il avec un ton d'humour.

Mon supérieur m'a prit à part dans son bureau. Il y a moins d'une heure, un homme, environ la quarantaine, est arrivé la trachée obstruée par un bout de pain visiblement trop dur et pas suffisament maché. Une chance pour lui, le restaurant où il dinait avec femme et enfants se trouve a deux rues de l'hopital. Une opération délicate, mais plutôt facile. Ma première intervention d'urgence en solo, et la soirée ne fait que commencer. Je suis de garde pour la nuit, et je démarre fort avec qui plus est un commentaire encourageant de la part de mon superviseur. C'est donc gonflé a bloc que je retourne a l'entrée de l'hopital pour rendre le dossier du patient completé à l'acceuil.

Comme il fait pour l'instant calme, je me permets de sortir prendre une bouffée d'air frais dehors, un café du distributeur en main. La nuit commence a tomber, les lampadaires sont allumés et les passants se font plus rare dans les rues. Je profite un instant de se calme apparent, car très certainement a quelques kilomètres d'ici, une catastrophe a lieu et bientôt les sirènes des ambulances vont retentir jusqu'au bout de la nuit.

L'avantage avec mon métier, c'est qu'on est jamais en pénurie de travail. Il y aura toujours quelqu'un qui aura besoin de nous. Et d'ailleurs, je remarque un homme planté devant les portes de l'établissement. Il semble hésiter a passer l'entrée. Il ne m'a pas vu, je suis a l'ombre, sur la gauche de l'hopital. La où il n'y a pas de lumière. Une mauvaise habitude que j'ai.

Je l'observe. Il transpire un peu, il souffre visiblement. Il se tient les épaules rentrées vers l'interieur, un bras immobile. J'en déduis une douleur a l'épaule. Mais c'est surtout cet air songeur sur son visage qui me fascine. Je peux presque voir dans ses traits tous ses doutes et ses appréhensions. Ma soeur, Moly, fait la même tête quand elle doit annoncer une mauvaise nouvelle au parents. Elle se triture le cerveau pendant des heures devant la porte de leur chambre, et fini par se faire surprendre par ma mere qui descend boire. Au final, ma soeur balance l'info et ma mere n'ira pas boire.

" Besoin d'un coup de main? Les portes s'ouvrent toutes seules mais je peux toujours te tenir la main si tu préfère?"

Il a l'air d'avoir mon âge ou presque, j'ai tutoyé pour lui montrer que je suis pas la pour l'emmerder. Il a l'air d'avoir fait une connerie, et si on veut le soigner correctement, on doit savoir ce qu'il a fait. Et rien de mieux que de mettre a l'aise et en confiance pour qu'il se livre. Je me suis avancé vers lui et remarque qu'une tache de sang se forme sur son vétement. Plaie ouverte, donc. Je ne penses pas a une fracture, son épaule est dans une position correcte. La tache est plutôt ronde, donc pas de blessure étendue, comme une entaille. Soit il s'est fait poignardé, soit c'est une balle.

Je l'avais bien dis, la soirée commence bien.

"Suis moi, on va s'installer dans un coin tranquille et s'occuper de ça."

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We're catching bullets in our teethJe commence à avoir la tête qui tourne… Je ne suis pas médecin, mais je crois que ce n’est pas bon signe. Je touche ma plaie. J’ai fais un bandage rapide, mais il est déjà plein de sang. Putain, j’avais pas l’impression que ma blessure était aussi grave que ça. " Besoin d'un coup de main? Les portes s'ouvrent toutes seules mais je peux toujours te tenir la main si tu préfère?" Putain ! Je ne l’avais pas vu celui-là, il m’a fait peur. Sur le coup, j’ai sursauté et le mouvement brusque me tire une grimace. Je fais le fort, mais intérieurement, j’ai l’impression d’être au bout de ma vie. Je l'observe... Bon, ce n'est pas un vigile ou un flic. Il n'a pas une carrure de gorille, donc il risque pas de me mettre à terre si je m'enfuie en courant (même si c'est l'hôpital qui se fout de la charité). C'est un gars plutôt simple qui a l'air d'avoir mon âge. J’esquisse un petit sourire, mais avec mon visage tout transpirant, je dois faire carrément pitié. “Haha, merci mais je suis un grand garçon. Ça va aller.” Pourtant, je ne passe pas les portes automatiques. Parce que bon, je suis toujours en plein dilemme. Enfin, je pense que mon instinct de survie va finir par prendre le dessus et je vais réussir à prendre une décision. "Suis moi, on va s'installer dans un coin tranquille et s'occuper de ça." Je relève la tête, un peu étonné par cette proposition, avant de plisser des yeux. Est-ce que j’ai bien compris ce qu’il sous-entend ? Je ne suis pas sûr, la douleur et la fatigue me donnent peut-être des hallucinations. “T’es un médecin ou tu veux vendre mes reins au marché noir ?” Si ça se trouve, il s’agit juste d’un concierge qui vole à l'hôpital. Je sais que ça existe ! J’ai vu ça sur internet. En plus, ça rapporte le marché noir. J'aurai dû faire ça au lieu de me lancer dans les braquages... Je commence à avoir de plus en plus de difficultés à bouger et je dois faire des efforts pour reprendre la parole. “Par “coin tranquille”, tu entends quoi ?” Car si ça se trouve, il va m’emmener au poste de police et là, je ferais moins le fier. C'est pas que je ne lui fais pas confiance... Non, c'est totalement ça en fait. Quand on bosse dans un milieu comme le mien, il vaut mieux rester sur ses gardes.:copyright:️ 2981 12289 0

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J- ack... J'ai besoin de toi... Je suis dans la merde et y'a que toi qui peut me sortir de la. Faut absolument que tu viennes chez moi, et prends tout ton matériel avec... Je t'expliquerais mais surtout, ne dis rien a personne. Je t'en supplie.

Quelques minutes plus tard

" Kevin, qu'est-ce qui se passe? T'as vu l'heure?"

- Il... Il faut que tu m'aide... Ou plutôt.... Il faut que tu le sauve...

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On aurait dit un cerf prit dans les phares d'une voiture, effrayé et en même temps hypnotisé par la lumière. Cependant il ne bouge pas. Il sait qu'il est en danger, mais il n'est pas capable de faire un mouvement salvateur. Il est blessé, et n'a d'autre choix que d'accepter sa mort ou espérer de l'aide.

J'observe mon cerf bipède, le sourire aux lèvres. Un fond de café encore dans mon gobelet, je finis pas me mettre a côté de lui, laissant un espace de sécurité entre nous. Et je tourne mon regard vers l'hôpital.

" Tu as raison. C'est vrai que rester de ce côté des portes, c'est beaucoup moins fatiguant. Une fois que tu entres la dedans, tu en as pour des heures, rien que pour régler les problèmes administratifs. Et je ne te parle même pas de moi. Si je mets un pied de l'autre côté, je ne sais pas quel jour j'en sors."

Je lui jette un regard amusé, espérant que ma petite blague aura fini de le détendre. Mais les traits de son visage sont encore plus tirés et la tâche de sang s'est même un peu étendue. Je le stresse visiblement. Il s'imagine même que je vais le découper un morceaux pour le marché noir.

" Si tu restes planté la, je ne vais pas pouvoir récupérer grand chose. Tu es déjà en train de risquer une infection, et tu vas pourrir tout organe qui pourrait être revendu. Donc, optons plutôt pour une meilleure solution: tu viens avec moi a l'intérieur, cela te donne l'avantage de ne pas devoir passer pas l'accueil qui, crois-moi, est bien plus effrayant que le marché noir, et je t'emmène en salle de soin pour te soigner."

L'avantage, quand on porte une blouse blanche, c'est que les vipères administratives ne se préoccupent pas de ce que tu fais. Elles savent qu'un rapport, sûrement complété et rédigé par un bleu ou un infirmier, finira sur leur bureau. Mon petit gibier, peinant a rependre son souffle, passera totalement inaperçu.

" Suis-moi, et tu verras que je ne suis pas plus effrayant qu'un dentiste. Ou un coiffeur. Ca dépend de ce qui te fais le plus peur. Moi, c'est les coiffeurs."

Je m'avance d'un pas décidé vers l'hôpital. Cette fois, s'il ne me suis pas, je ne peux plus rien pour lui. Je jette mon gobelet dans une poubelle, et traverse le hall d'entrée jusqu'à une aile sur la droite. La troisième salle sur la gauche n'est pas utilisée pour les consultations depuis qu'un rat y aurait été vu. Par une infirmière, évidemment. C'est presque devenu un débarra pour l'équipe de nettoyage, mais il y a encore tout ce qu'il faut pour ce que je vais peut-être devoir réaliser ce soir.

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We're catching bullets in our teethJe commence à avoir froid. Très très froid. Merde, ce n’est pas bon signe ça ? Je ne suis pas médecin, mais j’ai vu assez de films et de séries débiles sur Netflix pour savoir que c’est la merde. Surtout que je suis glacé, mais que je suis quand même tout transpirant. Avec les cheveux collant à mon front tout poisseux. J’espère ne pas croiser de jolis filles, car niveau sex appeal, on y repassera. Le gars me parle, mais en toute honnêté, ses paroles résonnent dans mon crâne, sans que ça percute. Je suis bien trop concentré sur la douleur. “Tu as raison. C'est vrai que rester de ce côté des portes, c'est beaucoup moins fatiguant. Une fois que tu entres la dedans, tu en as pour des heures, rien que pour régler les problèmes administratifs. Et je ne te parle même pas de moi. Si je mets un pied de l'autre côté, je ne sais pas quel jour j'en sors.” Cela m'a fait décocroché un sourire. Ouais, c’est drôle. L’administratif, c’est le cauchemar de tout le monde. “Je suis sûr que c’est un complot gouvernemental pour tous nous éradiquer” Je réponds aussi sur le ton de l’humour. Les complotistes, ça m’a toujours fait marrer et si j’ai une occasion de me foutre de leur gueule, je le fais. Peu importe si j’ai du plomb dans l’épaule, ça change de celui que je n’ai pas dans la tête. “Si tu restes planté la, je ne vais pas pouvoir récupérer grand chose. Tu es déjà en train de risquer une infection, et tu vas pourrir tout organe qui pourrait être revendu.” Ah ! Il sait comment me mettre en confiance lui… Instinctivement, je regarde mon épaule… Ouais, ça serait dommage de perdre mon bras. C’est qu’il sert un peu… Quand même. “Donc, optons plutôt pour une meilleure solution: tu viens avec moi a l'intérieur, cela te donne l'avantage de ne pas devoir passer pas l'accueil qui, crois-moi, est bien plus effrayant que le marché noir, et je t'emmène en salle de soin pour te soigner.” C’est vrai que ne pas passer par l’accueil, c’est un point positif. Pas de papier à signé, pas de trace laissée… Mais bon, comment savoir si après, il ne va pas me demander d’y aller. Je ne veux pas qu’on sache que je suis là. Avec difficulté, j’essaye de parler à nouveau. “Je n’ai pas d’assurance mec… Je peux pas payer quoi que ce soit. Et je…” Ouais, en gros, je veux me faire opérer ni vu ni connu pour disparaître dans la nature après… Est-ce qu’il serait d’accord avec ça ? “Suis-moi, et tu verras que je ne suis pas plus effrayant qu'un dentiste. Ou un coiffeur. Ca dépend de ce qui te fais le plus peur. Moi, c'est les coiffeurs." A nouveau, je rigole. Ce qui relance la douleur dans mon épaule. Merde. Il doit arrêter de me faire rire ce con, sinon je vais y passer. “J”avoue, leur manière de vouloir absolument parler de notre vie… C’est louche !” Je voyais totalement ce que les coiffeurs pouvaient avoir de flippant. Ne jamais faire confiance à quelqu'un qui a une paire de ciseaux entre tes mains et qui passe près de ta jugulaire. En un seul coup bien placé, et bam, on pouvait être mort… Quoique, ça peux t être pareil avec les dentistes et leurs instruments de torture qui servent à soigner les dents.:copyright:️ 2981 12289 0

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Merde...Kevin... Vous avez foutu quoi?"

- Il s'est prit une balle dans le bide. C'est mon petit frère. Tu dois le sauver, je t'en supplie.

Facile a dire. La marre de sang qui souille déjà mes chaussures n'augure rien de bon, et à voir la montagne d'essuies dégorgeant d'hémoglobine à côté du petit frère signifie qu'il n'arrête pas de saigner après tout ce temps.

" Je vais faire ce que je peux, mais pourquoi tu ne l'emmène pas a l'hôpital? Ils ont le matos qu'il faut, et surtout des réserve de sang, ce qui ne serait pas du luxe vu son état."

- Non, surtout pas l'hôpital...

"Pourquoi?"

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Malgré que la pièce soit devenue un genre de débarras, il y a toujours le lit d'auscultation, les matos nécessaire pour prendre des mesures et, surtout, un stérilisateur en état de marche et contenant ce dont j'ai besoin.

C'est drôle, mais on pourrait croire que cette pièce a été laissée ainsi expressément. Comme si quelqu'un savait qu'elle pourrait parfois servir pour ce qu'on ne peut pas faire sous la lumière des spots. Sous les yeux de tout le monde.

"Je t'en prie, installe-toi. Enlève ta chemise si tu y arrive, sinon je peux la découper. Tu connais ton groupe sanguin?"

Je ne penses pas avoir besoin de lui faire une perfusion de sang, mais l'avantage d'être dans un hôpital, c'est de pouvoir prévoir ce genre de chose pour éviter le pire. Si ça dégénère, je peux encore sauver les meubles en même pas sept minutes. La réserve de sang est un étage plus haut.

" Je n'ai pas beaucoup d'anesthésiant ici, je ferais au plus vite mais tu risque de morfler au bout d'un moment. Je m'appelle Jack, au fait. Tu peux me dire ton nom, me dire ce qui t'es arrivé, je suis sous secret médical oublie pas, lui dis-je avec un clin d'œil, mais tu peux aussi me parler de la pluie et du beau temps si ça peut t'aider à faire passer la douleur. Ou tu peux ne rien dire, serrer les dents et souffler quand je te dirais que c'est fini. Mais tu va devoir me faire confiance. Une fois que l'anesthésiant aura fait son effet, je commence et je m'arrête plus jusqu'à ce que tu sois tiré d'affaire, ou mort. T'es prêt?"

Je lui laisse une dernière chance de s'enfuir et de laisser la nature décider de son sort.

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We're catching bullets in our teethJe finis par suivre ce gars… Médecin, infirmier, je ne sais pas ce qu’il est. Si ça se trouve, c’est juste l’homme d’entretien qui a des tendances nécrophiles et je vais me faire découper en morceaux. Ouais, la douleur me fait un peu délirer… Non, même complètement conscient, je serai capable de sortir des merdes pareilles. Je rentre dans une petite pièce qui semble être un mélange entre une chambre et un débarras. Je partirai bien sur un débat, sur les chambres d'hôpitaux qui sont saturées et que c’est con de laisser des pièces vides… Mais je ne suis pas en état de décrocher plusieurs mots à la suite. J’ai l’impression de voir de plus en plus trouble. “Je t'en prie, installe-toi. Enlève ta chemise si tu y arrives, sinon je peux la découper. Tu connais ton groupe sanguin?” En tant normal, j’aurai peut-être sorti une blague sur le fait de devoir enlever ma chemise. Le comique que je suis le fait toujours quand je vais chez le médecin, mais là la seule pensée que j’ai, c’est que je vais être soigné au plus vite. “Ouais, je suis O+” C’est Thad qui nous a demandé de connaître ce genre de chose. Justement pour prévenir ce genre d’accident. Si jamais l’un de nous se trouve entre la vie et la mort, histoire de lui faire une transfusion en urgence… J’aurai pu aller le voir… Mais bon, j’essaye de me détacher de lui et ce n’est pas en mettant ma vie entre ses mains que ça va marcher. Je m’installe sur le lit, écoutant attentivement, ou du moins du mieux que je peux, les paroles de ce soignant. “Je n'ai pas beaucoup d'anesthésiant ici, je ferais au plus vite mais tu risques de morfler au bout d'un moment.” Je réponds avec un hochement de tête. Ouais ouais, j’ai déjà vu ça. Bon, je ne l’ai jamais vécu, mais je sais ce que ça peut faire. “Je m'appelle Jack, au fait. Tu peux me dire ton nom, me dire ce qui t'es arrivé, je suis sous secret médical oublie pas” Je pourrai dire de la merde, que je m’appelle Tartempion, mais j’ai un bon feeling avec ce gars, je sens que je peux lui faire confiance… Enfin, je pensais ça de Thad et on voit où ça me mène. Mais bref, j’ai pas envie de mentir. “Je m’appelle Will.” dis-je tout simplement. De toute manière, Will c’est un prénom super commun, il y en a à la pelle. Merci maman de ne pas avoir été originale. “Mais tu peux aussi me parler de la pluie et du beau temps si ça peut t'aider à faire passer la douleur. Ou tu peux ne rien dire, serrer les dents et souffler quand je te dirais que c'est fini.” Ouais, je pourrais parler, j’adore faire ça, mais là… Je crois que je suis trop fatigué pour le faire. Genre, je n’aurai jamais cru que j’allais dire ça un jour. Moi ? Ne pas parler ? La bonne blague… Jack continue de parler. “Mais tu va devoir me faire confiance. Une fois que l'anesthésiant aura fait son effet, je commence et je m'arrête plus jusqu'à ce que tu sois tiré d'affaire, ou mort. T'es prêt?” Je hoche la tête. “Ouais, ouais, vas-y !” Après tout, je suis un grand garçon, ça devrait le faire.:copyright:️ 2981 12289 0