Dites-le avec des fleurs. ➸ Libre.

Dites-le avec des fleurs.

? & Pearl Hartley

Pearl adorait passer du temps au marché couvert de Santa Barbara. Elle y allait souvent en début de semaine pour faire ses achats. Elle aimait acheter des produits frais et de saison afin de pouvoir préparer de bons plats au reste de la bande. Elle était un peu la nutritionniste du groupe. Même s'ils se défonçaient à l'alcool ou aux produits psychotropes, elle essayait de faire en sorte qu'ils mangent équilibré. Comme si cela allait réparer leur santé qu'ils étaient en train de bousiller. Mais il était important pour Pearl de bien manger et elle imposait cette façon de vivre au reste de la coloc. Par exemple, elle se souvenait de cette fois ou elle avait dû faire des pieds et des mains pour bannir le Nutella. Elle avait réussi ! Mais elle se demandait s'ils n'en gardaient pas quelque part en cachette.

Pearl venait de faire son plein de fruits et de légumes de saison. Elle avait envie de cuisiner des courges cette semaine. Elle savait que le reste de la bande préférait ne pas s'embêter et prendre une pizza tous les soirs, mais elle aimait trouver des recettes variées. Enfin... Plus ou moins variées. Son légumes du moment était le butternut et elle en mettait partout : en tarte, en soupe et même en dessert !

Elle n'allait pas tarder à rentrer maintenant. Mais avant cela, elle passa devant un étal de fleurs. La jeune femme aimait également habillé son intérieur avec de jolies bouquets. Certes, ce n'était peut être pas ce qu'il y avait de plus logiques, mais pour elle, les fleurs arrivaient toujours à égayer n'importe quelle pièce, même les plus tristes. Du bout du doigts, elle en prit quelques unes avant de les sentir. Elle ne savait pas vraiment quoi choisir comme fleurs. En général, elle aimait les couleurs chaudes, mais un peu de changement ne ferait pas de mal. On arrivait aussi à une période où les fleurs fleurissaient moins. Quand elle n'arrivait pas à se décider, elle laissait faire le destin. C'est pour cela, qu'elle se retourna et demandant avec un grand sourire à la personne à côté d'elle "Salut, est-ce que tu t'y connais en fleurs ? Si oui, tu me conseilles quoi ? Si non, lesquels tu préfères ?" Pearl avait toujours été spontanée et n'avait jamais eu de problème pour adresser la parole à des inconnus.

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Dites-le avec des fleurs
Pearl Hartley & Jack Anderson

J

'ai beau être le petit dernier de la famille, je suis sans conteste le plus responsable et mature de cette ménagerie. Ma soeur Susan, 27 ans, à encore réussi, allez savoir comment, à crever pour la 3,4,5 ... non, 6ième fois un pneu. C'est la première fois à Santa Barbara. Elle n'a pas trainé. On est ici que depuis 6 semaines, et elle n'a sa voiture que depuis un mois. Et qui est-ce qu'on appelle pour venir à la rescousse? Ben c'est moi, sûrement le plus occupé mais... comme Papa à toujours mieux à faire, je suis le seul homme disponible pour venir chercher sa sœur à son travail et accessoirement remplacer son pneu.

J'ai l'habitude, ce n'est que mon 6ième remplacement de pneu, mais cela m'oblige a quitter mon travail plus tôt à l’hôpital. Quand j'étais aux études il était plus facile de m'arranger avec mes potes pour les cours, mais maintenant je suis en pleine formation et laisser un patient est moins évident. Heureusement, mon supérieur est sympa et m'a laissé partir mais j'ai intérêt à revenir vite.

Je me gare pas loin du marché et repère déjà la voiture de ma sœur un peu plus loin. Une Fiat 500 rose... Au cas où on avait un doute que c'était une voiture de fille. Les autocollants en forme de fleur collés sur les côtés n'étaient pas encore assez convaincant.
Elle penche du côté droit, la roue arrière est complètement dégommée. C'est pas un petit trou, non, c'est carrément une énorme entaille de bien 10cm. Je peste contre ma sœur et me dirige vers le marché.

Depuis notre arrivée il y a quelques semaines, Susan s'est dégotée son job de rêve: travailler dans un magasin de fleurs. C'est sa passion, c'est son choix, je m'en fous totalement. Ce qui me sidère c'est qu'elle est capable de prendre soin de choses aussi fragiles que des fleurs, mais un pneu fait de plusieurs couches de caoutchouc, c'est trop difficile.

Je me poste devant le présentoir extérieur et attends. De ce que je peux voir, elle est occupée avec une cliente. Je souffle, déjà agacé de perdre un temps précieux pour des conneries de gamine, alors qu'on à une agression à main armée qui devait arrivée à l’hôpital. Coup de couteau dans l'abdomen, j'aurais pu assister à l'opération mais non, j'ai un pneu à sauver.

-Salut, est-ce que tu t'y connais en fleurs ? Si oui, tu me conseilles quoi ? Si non, lesquels tu préfères ?

Je me tourne sur la gauche, et remarque une fille. Personne d'autre. C'est donc bien à moi qu'elle parle.

"Heu.. Je n'y connais rien et je ne me suis jamais demandé lesquelles pourraient me plaire. Quand j'étais étudiant je m'amusais à en cueillir dans le jardin pour pouvoir m'entrainer à scalper droit et précis. Sans passer à travers."

Cela m'étais ma sœur dans une rage folle, j'avais le don de m'attaquer aux fleurs les plus belles, les plus chères et les plus difficiles à faire pousser. Moi, je savais juste qu'elle avaient une longue tige, assez fine, idéale pour m'entraîner à l'ouvrir en deux dans la longueur.

" Je suis interne en médecine. Je ne scalpe que pour soigner." J'ajoute avec un sourire taquin, conscient que je pourrais passer pour un fou furieux avec un tel discours.

"Si vous avez besoin d'un conseil, demandez à ma sœur, elle travaille ici."

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Dites-le avec des fleurs.

? & Pearl Hartley

Pearl resta un moment silencieuse en entendant parler de scalpel. Say what now ? De toute manière, le pays était rempli de fou furieux et de non sens. Si un gamin de six ans pouvait avoir une arme à feu, ça devait être logique que quelqu'un se balade avec un scalpel... Même si ça faisait flipper. Elle fut rassurée quand il ajouta qu'il faisait cela pour ses études. "Ah oui, je vois !" dit-elle en posant une main sur le coeur, avec soulagement. "Ce n'est pas trop difficile de s'entrainer sur des fleurs ?" demanda-t-elle avec curiosité. Elle regarda celle qu'elle tenait dans sa main, qui était un dahlia. Elle s'imaginait mal réussir à trancher la fleur en deux de manière propre... C'était quelque chose qui devait demander beaucoup de précision.

En tout cas, pour ce qui était de son avis. Mauvais pioche. Pearl était tombé sur quelqu’un qui n’avait pas l’air de s’y connaître en fleurs. Mais ça ne la dérangeait pas. "Ce n’est pas grave." dit-elle avec un sourire. "Rien qu’un avis je prends. Ce que tu préfères, laisse parler ta sensibilité !" Elle eut un petit rire. Ce n’était pas le genre de chose qu’on pouvait demander à quelqu’un qu’on venait de rencontrer mais Pearl n’était pas le genre de personne à se soucier des règles de bienséance. Elle parlait aux gens de la manière dont elle voulait, avec toute sa spontanéité. Parfois ça lui valait des regards interrogateurs, les gens n’étant pas habitués à ce qu’on leur adresse la parole sans les connaître et parfois cela menait à des conversations vraiment intéressantes, avec des personnes qu’elle ne croiserait qu’une fois dans sa vie, peut être, mais dont elle garderait un bon souvenir."Après oui, je peux demander l'avis de ta soeur, mais les vendeuses ont l'air d'être occupées et je ne veux pas les déranger."

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Dernière édition par Jack Anderson le 16.11.20 19:16, édité 1 fois

Dites-le avec des fleurs
Pearl Hartley & Jack Anderson

Vu la façon dont elle avait posé sa main sur son cœur, je devinais qu'elle avait eu une inquiétude quand je lui avait parlé de découper des tiges de fleurs pour m'entraîner. Je ne l'ai pas fais exprès, mais je dois bien admettre que cela m'amuse de voir la réaction de gens quand je dis de telles choses. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, et à chaque fois je ne peut m'empêcher de sourire en voyant l'étincelle dans leurs yeux passer d'alarmant à admirative. Une fois que je précise être étudiant en médecine, je deviens presque un héros. On s'intéresse même à mes pratiques qui quelques secondes plus tôt, on accéléré le battement de leur cœur.

Si c'est difficile ?
" Un peu au début, le plus dur est de garder un tracé droit et constant. Mais la technique vient assez vite. Avec de l'entraînement." dis-je avec mon sourire amusé.

" C'est tout de même moins délicat que de couper une veine ou opérer un œil."

J'avais un jour ramené des yeux récupérés à la boucherie du coin, et conservation oblige, j'ai été les entreposés dans le congélateur. Ma mère a hurlé tellement fort et longtemps, que j'avais gagné une alliée dans ma petite guerre avec ma sœur.
" Si, Susan, Jack continuera à s'entraîner sur tes fleurs. Tu en as largement assez dans tout le jardin. Puis sois contente, il s'intéresse de très prêt à des constructions florales, toi qui ne le trouve pas assez " nature" comme garçon."
Et voilà comment remporter une guerre sans avoir à dire quelque chose.

Je n'ai encore jamais avoué avoir eu un petit congélateur dans ma chambre depuis le début, mais ma sœur commençait à me mettre des bâtons dans les roues, j'ai du utiliser les grands moyens.

- Rien qu’un avis je prends. Ce que tu préfères, laisse parler ta sensibilité !

Ma sensibilité... J'aurais plus facile à choisir entre un lavage d'estomac ou une colonoscopie.
Je me retourne vers cet étalage de verdure colorée, et soupire. En soit, une fleur reste une fleur non ? Suffit de choisir une couleur, puis une autre, assembler le tout et voir ce que ça donne dans un vase.

" Hmm, je vais choisir celles-ce. Un rouge vif, brillant et chaud. Ça me rapelle le sang frais qui coule d'une plaie faite avec un objet très tranchant, comme un couteau de cuisine. Ce sont les plus belles plaies à mon goût"

J'aurais pu le dire, mais je l'ai pas dis.

" Celles-là. Des roses je crois. Je me suis toujours demandé ce que ça donnerait un bouquet fait de roses, chacune d'une couleur différente."

Il paraît que chaque couleur de rose signifie quelque chose, quand on les offre à quelqu'un. Je l'ai compris le jour où j'ai offert une rose jaune à une fille qui m'avait invité au bal de l'école. Elle me l'a jetée à la figure et à pleuré dans les bras de ses amies tout le reste de la soirée. Alors qu'en réalité, j'étais plongé dans mes livres jusqu'à ce que mes potes ne m'y arrache 5 min avant notre arrivée. J'ai pris la première fleur que je croisais en chemin. Elle était tombé par terre. Je l'ai ramassée. Je n'avais aucune envie d'être là.

Bref, ne jamais offrir de fleur à une fille sans avoir demandé l'avis d'un spécialiste.
Et en parlant de spécialiste...

" Vous ne derangerez personne, par contre moi oui."

Le pneu et ma journée à l'hôpital foutu me reviennent en mémoire, juste au moment où Susan passe pas loin de moi. Je me digire vers elle et lui tire légèrement sa tresse en arrière.

" Tu es censée finir ton travail dans... Ha ben, il y a treise minutes en fait. J'ai pas que ça a faire, je te ramène à la maison et je retourne travailler. Va chercher tes affaires."

- Toujours aussi coincé ! Je dois rester encore un peu, il a du monde tu ne voit pas ? Tu n'as qu'à retourner travailler, je rentrerais en transport.

" C'est pas prudent. Appele au moins Maman."

- Elle n'est pas la. Je me débrouille, laisse moi tranquille.

Je ne reviens pas qu'elle m'ai fait venir jusque ici pour me sortir une salade pareil. Je lui prends le bras et l'entraîne vers les étals, près de la fille a qui j'ai parlé.

" Voila, mademoiselle a besoin de toi. C'est ta dernière cliente, après ça tu rentres avec moi, et je m'occupe de ta voiture plus tard."

J'ai haussé le ton, je suis énervé. Je veux retourner à l'hôpital mais j'ai bien quarante minutes de trajet à faire pour ramener princesse des plantes et récupérer le matériel pour changer son pneu. Elle me regarde avec dédain, puis se tourne vers la fille en arborant son plus beau sourire. Elle va prendre tout son temps, lui vendre très certainement des trucs dont elle n'a pas besoin, peut-être même qu'elle va lui refourger un job dans le magasin.

Je la déteste...

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Dites-le avec des fleurs.

? & Pearl Hartley

Pearl s'imaginait faire la même chose, scalper des tiges de fleurs. Elle en serait bien incapable. Même si elle était plutôt douce, elle était aussi très maladroite. La pauvre fleur finirait bien dans un piteux état si elle s'amusait à pratiquer la chirurgie sur elle. En entendant parler de veine ou d'oeil, Pearl eut une petite grimace. "Il faut vraiment avoir du sang froid pour être chirurgien... Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots." Elle ne craignait pas la vue du sang, mais bon, elle n'aimait pas non plus voir des entrailles... Et c'était surement le cas pour beaucoup de monde. En dehors de ça, il fallait pouvoir aussi supporter la pression. Le travail de chirurgien demandait tellement de précision. Un coup de coup et hop, on tuait quelqu'un... Comment ça se passait quand on avait d'éternuer ? Elle ne pourrait jamais le faire... Ou alors elle fuma un bon joint avant, mais elle n'était pas sûre que ce soit conseillé.

L'homme se retourna vers les fleurs, en n'étant pas vraiment motivé. Pearl ne dit rien, mais elle fit tout de même une petite moue. Elle n'avait pas l'impression de demander la lune non plus. Elle faisait juste preuve de sociabilité. Enfin, elle resta silencieuse tandis que son interlocuteur faisait un choix. "Oui, les roses pourquoi pas... Maintenant, il faut choisir quelle variété." dit-elle avec un petit rire. Ce qui était merveilleux dans la botanique était la possibilité infinie de combinaison. "Enfin, ça je vais le décider toute seule, ne vous en faites pas." Vu que ça avait l'air d'être une torture pour cet homme de l'aider, elle n'allait pas insister.

D'ailleurs ce dernier confirma son sentiment quand il lui dit qu'elle le dérangeait. C'était brusque, mais au moins ça avait le mérite d'être clair... "Ok... Bah désolée alors." D'un côté, elle était vraiment désolée, elle n'aimait pas déranger les autres, mais d'un autre, elle était assez agacée par ce comportement. L'homme alla voir une femme, sa soeur surement et Pearl suivit l'échange en silence. Ça avait l'air d'être l'amour fou dis donc... La vendeuse finit par se tourner vers Pearl, un grand sourire aux lèvres. La brune ne savait plus comment se comporter "Je peux repasser une prochaine fois si c'est vraiment gênant..." Elle avait dit cela calmement, mais elle avait vraiment l'impression qu'elle les faisait chier et elle détestait ce sentiment.

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Pearl Hartley & Jack Anderson

I- l faut vraiment avoir du sang froid pour être chirurgien... Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots.

Maintenant que j'y penses, j'ai la chance de faire partie de ceux qui ont toujours su ce qu'ils veulent faire dans la vie. Il n'y a jamais eu d'autres options ou même un doute quand a la route que j'allais suivre. Déjà gamin je regardais avec mes parents les séries policières à la tv, celles pourtant déconseillées pour ceux de mon âge. Mais contrairement a mes soeurs qui ne supportaient pas la vue du sang, je n'étais aucunement perturbé ou dégouté. Alors mes parents laissaient faire, finalement cela leur permettait de passer du temps avec moi.

Quand a ce "sang froid", je l'ai au contraire bouillant de passion, mais j'ai un contrôle sur mon mental absolument exeptionnel. Il n'y a pas grand chose qui me perturbe, même les filles. Alors que certains de mes collègues de boulot ne trouvent pas d'autre moyen pour décompresser que faire le tour des infirmières, moi je ne suis pas interessé. Je préfère m'engager dans une vrai relation que de passer de fille en fille.

Et en parlant de fille, la demoiselle des fleurs semble avoir prit personnellement mon commentaire, alors que je ne parlais pas d'elle. Dans ce cas-ci, c'est ma sœur qui me dérange, car je dois encore la sortir du pétrin dans lequel elle s'est mise. Je n'ai pas le temps de me retourner pour m'excuser et lui dire qu'elle n'y est pour rien, que Susan se trouve devant moi. Et merde, je suis vraiment pas doué. J'ai le don, en plus d'être un médecin en devenir d'exception, de mettre les gens mal a l'aise d'une façon ou d'une autre. Sans le vouloir.

Cela m'a valu parfois d'être dans des situations plutôt génantes. Un exemple? Une des rares fois où je suis arrivé un peu en retard au lycée, j'avancais tranquillement des les couloirs vides jusqu'au bureau du directeur. J'en profitais pour lire un bouquin médical très interessant. Je ne compris qu'une fois a proximité du bureau du dirlo qu'une fille, en retard elle aussi, avait fait une crise de panique par ma faute, et avait couru sur les derniers mètres pour tambouriner sur la porte du directeur, scandant a tout va que j'allais lui faire du mal. Tout ça car je marchait, apparemment, extrêmement silencieusement, "telle une ombre rodant dans la nuit pour vous souffler dans la nuque avant de vous égorger l'instant d'après", furent les mots de la fille en question. Le directeur ne fit aucun commentaire devant elle, mais en apparté il en rigola légèrement avec moi. Il me recommanda tout de même de faire attention a l'avenir, "les filles sont si lunatiques et sensibles, un rien les fait sauter au plafond". Je n'ai su quoi répondre. Deux semaines plus tard, la fille avait quitté l'école, je n'ai plus jamais entendu parler d'elle.

Pour éviter que la pauvre demoiselle aux fleurs ne se sente elle aussi l'envie de sauter au plafond, j'ordonne a Susan de l'aider, après quoi j'en termine avec cette histoire de pneu et je retourne bosser. Avec tout ça, je vais perdre toute une après-midi pour des bêtises de gamine...

Je lance tout de même un sourire désolé à la demoiselle, je ne veux pas qu'elle se sente blessée. Je suis la pour guérir les gens, pas l'inverse. D'ailleurs, une fois que Susan eu terminé de composer un bouquet pour elle, je ne lui laisse pas le choix que d'accepter que je le lui offre.

" Pour votre charmante compagnie, et a l'avenir si vous avez encore besoin d'aide en matière florale, vous pouvez compter sur ma soeur qui se fera un plaisir."

Ben quoi? Je lui fais de la pub en plus.

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@Jack Anderson & Pearl Hartley

Pearl était rarement mal à l'aise. C'était le genre de personne prenant la vie du bon côté, ne se tracassant pas pour le moindre problème. Et pourtant, là, elle se sentait toute penaude et regardait ses pieds, ne sachant plus comment agir. Finalement, la fameuse sœur commença à lui faire un bouquet, lui demandant quels tons elle voulait. Pearl suivit les conseils qui lui avait été donnés et opta pour des roses de plusieurs couleurs différentes. Elle regarda les différentes variétés proposées, en fonction de la saison, et opta pour la quatre saison damas. Maintenant, avec son bouquet sous le bras, on pourra presque croire qu'elle partait en rendez-vous galant. Elle voyait déjà le groupe la chambrer, mais bon, au moins ça égayerait un peu la colocation. De toute manière, elle s'investissait beaucoup dans la décoration de la maisonnée. Alors qu'elle sortait son porte-monnaie pour payer, son interlocuteur la devança. "Mais, je..." Elle n'eut pas le temps de terminer sa phrase que le bouquet était déjà payé. "Eh bien, merci beaucoup." dit-elle avec un grand sourire. Elle ne peut pas s'empêcher de sortir une rose du bouquet et de la donner à son interlocuteur. "Pour vous remercier... Vous pouvez en faire ce que vous voulez, même vous entrainer dessus !" Elle ne savait pas si ça allait lui plaire. Peut-être que cela allait plus le gêner qu'autre chose... Mais elle ne pouvait pas partir sans faire un petit geste. "Mais peut-être que je reviendrais ici, oui" De toute manière, elle aimait venir sur ce petit marché. D'une certaine manière, ça la détendait (non pas qu'elle soit stressée au quotidien). "En tout cas, merci pour votre aide, je ne vais pas vous déranger plus longtemps."

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Pearl Hartley & Jack Anderson

Je regarde ma montre et constate que cela fait déjà presque deux heures que j'ai quitté l'hôpital, et je n'ai pas du tout avancé dans cette histoire de pneu. Je souffle, et râle intérieurement de devoir encore m'occuper de cette famille alors que j'en suis le benjamin. J'espère pouvoir bientôt me trouver un logement, même si c'est en colocation, pour ne plus subir la maladresse constante qui visiblement est inscrit jusque dans l'ADN de filles Anderson. Ma mère n'a carrément plus de voiture, et se déplace au détriment de mon père ou ma sœur Molly. Ou avec son vélo. Quand elle ne fait pas sauter la chaîne...

Mais cela reste plus rentable que de devoir réparer une voiture tout les mois ou en acheter une nouvelle deux fois par an. Molly s'en sort pas encore trop mal, malgré que se soit père qui lui ai apprit a conduire. Il n'y a que moi, en fait, de normal dans cette ménagerie.

- T'es vraiment qu'un rustre toi! Une jolie fille t'aborde, te laisse même une fleur, et toi, tu la laisse partir. Tu dis rien. T'es vraiment trop bête!

Je ne réagis pas aux multiples lamentations de Susan sur mon incapacité à accrocher une fille pour la ramener à la maison, la présenter a la famille entière, la marier et lui faire des gosses. Elle qui n'attend de moi qu'une chose: lui faire des nièces/neveux. Dans cinq minutes elle pleure de ne pas pouvoir être appelé Tata par une jolie petite tête blonde.

Je regarde la rose dépasser de la petite poche de mon t-shirt, et me dis qu'en soit elle n'a pas tort. J'aurais peut-être du dire quelque chose. Au moins lui demander son nom. Mais si déjà en temps normal de suis aussi galant et avenant qu'un porc-épic, alors en présence de ma sœur, je préfère même pas trouver de métaphore.

" Ca va Susan, ferme-la un peu. Si tu continue comme ça, je ferais tout pour que tu ne sois jamais tante de ta vie, c'est clair? Puis tu n'as qu'à toi te trouver un type et lui faire un gosse, ou vois avec Molly. Moi j'ai plus important à faire de ma vie, comme en sauver d'autres, par exemple."

Je me relève, admirant le travail. Une sublime Fiat 500 rose, avec des jantes chromés, dont une, verte. Allez savoir comment, mais ma chère Susan à un collègue, roulant en Fiat 500 également, complètement fana de la couleur verte, qui possède comme par hasard une roue de secours sur jante... verte.

Que quelqu'un fasse un malaise au plus vite, je veux retourner a l'hôpital, même si c'est dans une ambulance!

J'ai envie de vomir en voyant le résultat. Mais au moins le problème est réglé, je ne vais pas devoir faire un passage par la maison, ce qui me sauve une heure et demi. Je laisse Susan ranger le cric et la clé démonte-roue tandis que je range sa roue dans mon coffre de voiture. Avant de refermer mon coffre, je prends la rose en main et l'observe.

Pour une fois, je n'ai pas envie de la découper.

Codage par Libella sur Graphiorum