Clope au bec, j’appuie comme une tarée sur la sonnette d’Elya. DING DONG DING DONG. Ça sonne en boucle, du bruit à en réveiller un mort. Si des personnes faisaient la sieste, elles doivent bien me maudire. Je ricane sous ma cape, complètement fière de ma connerie. En attendant, mon pote, il n’arrive pas. Alors je fais comme tout les jeunes du vingt et unième siècle. Je dégaine mon portable pour lui envoyer un mot d’amour. Bouge ton cul mec ! Tant de poésie en moi. Quand je me rappelle que je suis Olympe de Gouge, j’ai un peu honte. Le temps qu’Elya arrive, j’ai le temps de finir ma clope. Ce dernier m’a invité à venir chez lui. Il veut me montrer une de ses danses pour une performance au conservatoire ou je sais pas quoi. Je n’y connais que dalle en danse. La seule que je sais faire, c’est la danse des canards. Mais quand un pote me demande de l’aide, jamais je ne refuse. Qu’il pleuve ou qu’il vente, je viendrai ! C’est ça la vraie amitiée. Et de toute manière, c’est aussi une manière de passer un moment ensemble. Elya fini par m’ouvrir la porte. “YOOOO Mec, comment ça va ?” Je lui fais un grand sourire avant de lui claquer la bise. Il n’a pas besoin de me dire d’entrer, je fais déjà comme chez moi et me dirige vers sa chambre. Une fois dans la piaule, je balance mon sac dessus avant de m’y asseoir à mon tour. “Bon, montre-moi ce que tu as prévu !” Je me demande quand même pourquoi c’est à moi qu’Elya a proposé de venir, car dans notre groupe de potes, il y en a qui ont plus de sensibilités que moi. J’ai l’impression que ma fibre artistique a un peu disparu avec cette nouvelle vie. Par contre, je suis bien plus douée pour être chieuse contestataire.
Alors que la journée au lycée c’est plutôt bien passé, j’avais réussi à m’arranger avec mes parents pour faire inviter une amie à la maison le soir, Olly, une personne avec qui je me suis de suite très bien entendu à l’école, nous créant assez rapidement un petit groupe d’amis, qui ne surfait pas sur ma popularité. Bien qu’elle ne soit pas la plus sensible à l’art, si j’arrive à la toucher un minimum ça voudrait dire que ma performance est parfaitement exécutée. L’ayant par ailleurs invité à manger par la même occasion, j’aidais ma mère, adoptive, à préparer une bolognaise vegan, mon régime étant tellement stricte avec mes allergies, mes parents mangent vegan le soir en même temps que moi, profitant le midi pour manger de la viande et des produits animalier.
Carino, tu peux aller prendre les poivrons dans le frigidaire, j'en ai besoin me demandant ma mère alors que je suis en train de manger un petit bol de groseilles Manges pas trop de fruits avant non plus
Oui j'y vais pendant que je récupère dans l'appareil réfrigérant les poivrons demandés et reposant les fruits, j'entends mon téléphone sonner sur la table, remarquant le message de mon amie alors que le bruit de la sonnette commençait à parvenir à nos oreilles avec le bruit que faisait la batterie de cuisine.
Le saladier des poivrons déposés à côté de ma mère je la préviens que je vais ouvrir la porte, vêtu d’un petit short moulant bleu roi en lin, orné d’une ceinture brune alors qu’un t-shirt moulant bleu en col en V recouvrait mon torse finement dessiné. En ouvrant la porte du Loft, je me retrouve assailli d’un baiser sur la joue à son entrée, n’attendant même pas mon accord pour entrée, étant habituée à venir à la maison. Tranquille et toi ? Bon on a une bonne heure avant de manger, Maman fait la Belognaise là, j’espère que ta faim car j’ai fait un dessert en plus en rentrant.. lui parlant un peu du programme de la soirée, ayant renommé bolognaise en belognaise car c’est vegan, un nom de mon invention, je la suis jusqu’à ma chambre au fond du loft.
En entrant dans ma pièce de vie qui est l’une des seules pièces de la maison, avec le salon et le petit studio jouxtant ma chambre, à avoir un parquet en lame de bois massif pour me permettre de pratiquer ma discipline. En arrivant au fond de la chambre je retire mon short pour me sentir plus libre de mes mouvements, me retrouvant donc en t-shirt et boxer bleu moulant. La tenue mettant parfaitement en valeur les fines proportions gracieuses de mon corps de jeune adolescent imberbe, mon boxer flattant les courbes généreuses de mon fessier légèrement rebondi et ferme, donnant à mon dos une fine courbure naturelle. Commençant par faires quelques échauffements sous fond musical, ayant mis une musique d’ambiance, je commence à faire quelques pas pour m’échauffer tout en gardant un port de tête bien droit.
Bon là c’est ce que j’ai créé pour le passage en solo. T’es prêtes ? N’attendant même pas la réponse et sans pudeur je commence à faire bouger mon corps, avant de prendre bien appui sur mes deux pieds en socquettes noires, je m’élance pour réaliser un grand jeté tout en grâce avant d'atterrir sur mes pieds en pointes, pour mieux continuer par une roulade dévoilant mon ventre plat et fin, puis continuant l'enchaînement par une arabesque en attitude que je fais tenir 5 minutes sans aucun effort, pour finir par insérer quelques roues faisant remonter mon t-shirt sur mon torse finement dessiné et laissant mes fesses bien visibles sous le tissus près du corps, avec un grand écart magistral pour le final. Tout en gardant un port de tête parfait, suivant le rythme de la musique choisi.
Bon alors tu en penses quoi ? revenant à sa hauteur en petite foulée, prenant ma bouteille, d’eau à l’aloe vera et concombre, en verre et m’assoie en tailleur à côté d’elle, les cuisses bien ouvertes.
En entrant, il y a une odeur tellement bonne que mon ventre se met à gargouiller. Tais toi stupide estomac. Mais que voulez-vous, c’est ça d’être une morfale. J’en profite tant que je suis jeune. Je mange et je ne grossis pas. Et je ris de voir ces pimbêches faisant un million de régime pour ne pas prendre un gramme, juste pour plaire à Steeve le footballer. Par contre, je ris moins quand elles sont en train de se faire vomir. Je trouve cela vraiment triste. D’un côté, ça me donne envie de me moquer et de l’autre, me rebeller. Savoir qu’au vingt et unième siècle, une femme continue d’être jugée sur son apparence… J’espère que ma prochaine génération arrivera dans un siècle où tous les hommes sont égaux. Même si je n’y crois pas. « Tranquille et toi ? » Je hoche la tête à sa question. “Ça va, ça va. Imotep. » De toute façon, ce n’est pas comme si j’avais une vie qui me pousse à avoir des questions existentielles compliquées. « Bon, on a une bonne heure avant de manger, Maman a fait de la Belognaise là. » Une heure ?! Mais c’est trop long ! Je crève la dalle moi ! Je vais finir par m’autodigérer. « J’espère que tu as faim car j’ai fais un dessert en plus en rentrant. » Je prends Elya par le bras, tout en le regardant avec un grand sourire. “Elya, tu sais que j’ai TOUJOURS faim. Et il est à quoi le dessert ? J’espère que c’est au chocolat ! Sinon je rentre chez moi ! » Tout le monde sait que le chocolat, c’est la vie ! Quand j’entends certaines personnes dirent qu’ils n’aiment pas ça, c’est clairement des aliens pour moi ! Je ne suis pas étonnée quand je vois Elya retirer son short. Non, ce n’est pas pour faire la bête à deux dos, de toute manière, il préfère les hommes. Même si je pète et rote comme un gars, ça ne fait pas l’affaire. Mais on se connait depuis un moment maintenant et je sais qu’il s’apprête à danser ! « Bon là c’est ce que j’ai créé pour le passage en solo. T’es prête ? » Je donne un coup franc de la tête. “Vas-y ! Lance toi ! » J’observe Elya faire sa danse, tout en me disant que c’est dingue d’avoir autant de grâce et de souplesse. Si j’essaye de faire la même chose, j’aurai l’air d’un hippopotame asthmatique. Une fois fini, j’applaudis aussitôt. « Bon alors tu en penses quoi ? » J’arrête d’applaudir avant de dire “ Franchement mec, tu gères de ouf ! Faudra que tu me donnes des cours un jour !»