Contrairement au Venezuela, les magasins de vêtements semblaient plus organisés, et presque de meilleures qualités. Les habits coûtaient un poil plus cher, mais tout semblait différent. ou alors c'était Beatriz qui s'imaginait ça mais ça n'était pas tout à fait vrai. De toute évidence, aujourd'hui, plutôt que voler, elle était décidée à acheter ce qui lui faisait plaisir. Et pour ça, elle avait prit le peu d'argent qu'elle avait sur elle. Mais les magasins, semblaient lui tendre leurs bras d'un air de dire "regarde, nous sommes ton Paradis". Même si, clairement, sa famille ultra chrétienne ne serait pas tout à fait d'accord sur ce point. Après tout, le paradis, c'était là où il y avait Dieu et des anges et tout ça.

Beatriz adorait Santa Barbara au moins pour ça. Et aussi pour la mentalité de l'endroit. Elle bavait sur les habits qu'elle voyait, et réfléchissait quoi acheter. Ces derniers temps, son placard contenait autant d'habits masculins que féminins, mais elle essayait de ne pas se l'avouer.
Aussi, tentait-elle de s'intéresser uniquement aux habits féminins. Et puis, il y en avait des très jolis...
Tournant autour de chacun, elle trouva soudain la perle rare. Une petite robe assez colorée, qui semblait pile à sa taille, et qui de toute évidence, saurait lui offrir un look dément.
Beatriz s'approcha de la robe rapidement, et l'attrapa avec une large sourire :

- Toi tu es à moi !

Mais, elle prit soudain conscience, que ses mains n'étaient pas les seules posées sur l'habit. Tournant son regard vers une femme, dont la chevelure, défiait les plus beaux patchwork de couleur, elle la toisa avec consternation avant de tirer un peu le vêtement :

- C'est moi qui l'ai vu la première, retire tes mains.

Malgré sa petite bouille d'adolescente de seize ans, Beatriz n'aimait pas qu'on puisse lui prendre ce qui, selon elle, lui revenait de droit.